Biographie De Otto Dix

cachée par le Wallraf-Richartz Museum derrière un rideau.

Dix est particulièrement déçu par l'attitude des gens vis-à-vis des blessés, comme le reflète son tableau Le Marchand d'allumettes (1920), La rue de Prague (1920), et le triptyque Metropolis (1928), scènes où l'on voit des soldats et leurs moignons ignorés par une foule berlinoise en pleine décadence. Il ne cesse d'explorer les côtés les plus sombres de la vie au travers d'images de violence, de mort et de prostitution, juxtaposées à la quête effrénée du plaisir de cette Allemagne qu'il considère moralement défaillante. La montée du nazisme oblige Otto Dix à quitter son poste de professeur à l'Académie de Dresde acquis en 1927, étant considéré comme un artiste dégénéré, (en 1937, ses oeuvres sont dites "dégénérées" par les nazis). 260 de ses peintures sont retirées des musées et une partie est brûlée, d'autres sont exposées lors de l'exposition nazie "art dégénéré".

Dix est persécuté par les nazis à l’instar d’autres artistes comme Kandinsky ou Max Beckman. Il est arrêté en 1938 et enfermé pendant deux semaines par la Gestapo pour complot contre Hitler, puis il est relâché en 1939. Capturé par les troupes françaises lors de la Seconde Guerre mondiale, il ne rentre à Dresde qu'en 1946. Après la guerre, Dix affirme son style, très graphique et mouvementé, agressif et relevé par une palette de couleurs acides et froides, qui lui permet de décrire son époque avec une grande cruauté. La peinture d’Otto Dix porte une confrontation radicale de tous les éléments contradictoires qui traversèrent la société allemande dans la première moitié du siècle, emportant dans leur tourmente les dernières hypocrisies d’une humanité que deux guerres épouvantables ont défigurée sans retour.

Traumatisé par les deux guerres, Otto Dix s'éteint à Singen le 25 juillet 1969 à l'âge de 78 ans victime d'un infarctus, laissant derrière lui un lourd témoignage des horreurs humaines . Otto Dix fait partie des grands artistes allemands dont la place dans l’art du XXe siècle est aujourd’hui largement connue et reconnue.

"La peinture n’est pas un soulagement. La raison pour laquelle je peins est le désir de créer. Je dois le faire ! J’ai vu ça, je peux encore m’en souvenir, je dois le peindre." Otto Dix.