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nverse qui s’est produit : l’URSS s’est effondrée dans les années 1990. D’autre part, les pays du tiers monde se sont engagés dans les années 1950 à être non alignés. Mais aujourd’hui, et après de longues tergiversations, ils sont pour la plupart tous alignés sur l’idéologie libérale, avec évidemment des capacités et des résultats individuels différenciés. Il est vrai que les pays du BRICS sont aujourd’hui considérés comme un pôle économique et politique incontournable eu regard à quelques-uns de leurs indicateurs économiques et sociaux : ils comptent assez dans le monde en termes de PIB, d’échanges commerciaux, de population, de réserves de change et sont même vus, en ces temps de crise des pays occidentaux, comme la locomotive de la croissance économique mondiale. Mais y a-t-il là une raison suffisante pour le basculement du monde ? Pour une remise en cause de la domination du dollar ?

-Quelle serait la bonne réponse, selon vous ?

Sincèrement, je ne le pense pas, et il y a à cela trois grandes raisons. D’abord, ce qui est visé par les pays émergents du BRICS dans «cette lutte contre leur dépendance» à l’égard du dollar est représenté pour l’instant par leurs échanges bilatéraux. Et ces derniers ne sont pas très significatifs par rapport aux transactions commerciales et financières internationales libellées en dollars. Ensuite, les pays du BRICS sont un forum où des démocraties côtoient des régimes autoritaires. Cette hétérogénéité politique peut être source de dissensions à court terme. Enfin, tout dépendra de la réaction des Etats-Unis d’Amérique face au projet des BRICS de réduire la domination mondiale de leur monnaie. Accepteront-ils facilement des monnaies internationales concurrentes, ou feront-ils l’impossible pour contrer tout ce qui se dresse sur la route du dollar. La zone euro, qui avait en gros les mêmes objectifs que ceux des pays du BRICS, en paie aujourd’hui les frais de sa stratégie irréfléchie visant, sans les moyens économiques réels, à bousculer le dollar dans les transactions internationales.

Evidemment, le pouvoir économique étasunien actuel, et par conséquent du dollar n’est peut-être pas invincible à long terme. Mais il ne peut en aucun cas être remis en cause par de simples intentions ou déclarations de foi ou de loi. L’économique étant la science des faits et non des intentions, il est attendu des pays émergents qui voudraient «transformer l’ordre économique et monétaire mondial actuel» non seulement de continuer de progresser dans le domaine de la productivité du travail et de la diversification économique, mais aussi d’alléger sérieusement les conditions de leur croissance du poids de l’élément exogène. Il faut rappeler que ce sont les pays occidentaux et à leur tête les Etats-Unis qui ont produit, par mille artifices, les pays émergents. Et ces derniers restent, à ce titre, largement dépendants et donc forcément vulnérables.

Derrière les exportations des pays émergents, il y a d’abord le savoir-faire des entreprises occidentales qui y sont installées, mais aussi les politiques salariales misérables qu’elles pratiquent sous l’œil passif ou complice des gouvernements qui renforcent les conditions de leur compétitivité-coût. Aussi, la compétitivité internationale, dont se targuent injustement certains pays dont la Chine, est elle construite non pas, comme c’est le cas en Occident, à l’intérieur du champ économique, mais à l’intérieur d’un processus politique dans lequel les salaires sont relativement faibles et les droits de grève et libertés syndicales interdits. Hissons le salaire moyen du Chinois au niveau de celui du travailleur occidental et voyons-en les effets immédiats sur la compétitivité internationale présumée de l’économie chinoise.

-Pensez-vous qu’il s’agit d’un projet crédible, celui de créer, par les BRICS, une banque de développement concurrente à la Banque mondiale ?

En ce qui concerne le projet de création d’une banque de développement dite «Brics Bank» ou «South-South Bank», pour contrer la politique de financement sélective de la Banque mondiale ou peut-être même (et pourquoi pas) pour alléger ses contraintes de financement, elle serait toujours la bienvenue dans le paysage bancaire international. Mais sa naissance ne changerait pas, à mon avis, fondamentalement l’état actuel de l’économie mondiale. Les gouvernements, qui voudraient en faire un ressort véritable du décollage des pays du Sud sont en réalité victimes de «l’approche financiariste» du développement qui est fondé sur l’idée erronée mais faussement naïve que toutes les conditions du take-off seraient réunies dans les pays du tiers-monde et qu’il leur faudrait juste un peu plus de ressources financières. Cette approche est évidemment fausse.

D’une part, parce que l’argent

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