Candidature spontanée
Lettre type : Candidature spontanée. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Zoeee • 1 Novembre 2020 • Lettre type • 4 456 Mots (18 Pages) • 609 Vues
Correction séance n°4 : la promesse unilatérale de vente
________________________________________________________
² Promesse unilatérale de contrat : accord par lequel l’une des parties, le
promettant, promet à l’autre, le bénéficiaire, de conclure, si celui-ci lève une option
résultant de la promesse avant l’expiration d’un délai déterminé, un contrat dont les
éléments sont d’ores et déjà définis dans ledit accord.
Champ lexical à relever dans l’arrêt et à définir avec les étudiants :
- Promesse synallagmatique - Requalification
- Levée de l’option – moment de perfection de la vente
- Vente parfaite
- Force obligatoire de la promesse (ordonnance)
- Consentement
- Volonté unilatérale
- Clause contractuelle
- Rétractation – manquement contractuel - faute
- Exécution forcée – responsabilité
- Avant-contrat
² Faits matériels de l’arrêt :
1er janvier 2008 31 décembre 2009
Signature promesses Délai de levée d’option
unilatérales croisées
31 janvier 2005
Rétractation
par Vectora
Levée de l’option
par FDG
5 mars 2007 7 janvier 2008
Droit des obligations 2020/2021
2
Commentaire de l’arrêt Cass. Com., 14 janvier 2014, n°12-29.071
E Rédaction :
L’échange des promesses vaut-elle toujours échange des volontés ? Faut-il faire
triompher le respect de la parole donnée en contraignant le promettant malgré sa
rétractation ?
Dans l’histoire des relations entre jurisprudence et doctrine, la promesse unilatérale
de vente occupe assurément une place particulière. L’arrêt de la Chambre
commerciale du 14 janvier 2014, bien qu’il n’ait pas les honneurs d’une publication
au Bulletin, se présente comme un exemple topique de la constance remarquable
avec laquelle la Cour de cassation conforte une solution que la doctrine s’évertue à
critiquer avec autant d’opiniâtreté.
En l’espèce, le 31 janvier 2005, deux sociétés contractent deux promesses
unilatérales croisées portant sur des actions, l’une de vente et l’autre d’achat : la
société FDG souhaitant acquérir les titres représentatifs de la participation que
possédait la société Vectora dans la société Larzul. Vectora consent à FDG une
promesse unilatérale de vente tandis que FDG consent à Vectora une promesse
unilatérale d’achat. En outre, il était prévu que les droits d’option ne pouvaient être
exercés que trois ans après la conclusion des promesses et ce, durant un délai de
deux ans. Néanmoins, neuf mois avant que le délai d’option ne commence à courir,
Vectora rétracte sa promesse. FDG laisse alors passer les neuf mois pour finir par
lever l’option le 7 janvier 2008, espérant ainsi déjouer les effets d’une rétractation
qu’elle estimait inefficace.
La cour d’appel de Paris dans un arrêt du 7 mars 2009 donne raison à l’acquéreur
des titres, en constatant que la vente est devenue parfaite. Cette solution est cassée
par un arrêt de la Chambre commerciale en date du 13 septembre 2011, au motif
que la levée d’option par le bénéficiaire de la promesse postérieurement à la
rétractation du promettant exclut toute rencontre des volontés réciproques de
vendre et d’acquérir, rendant la réalisation forcée de la vente irréalisable.
La formation de renvoi n’exerce aucune résistance, puisque la cour d’appel de Paris
dans un arrêt du 27 septembre 2012 déboute la société FDG de sa demande
tendant à la réalisation forcée de la vente.
Selon le demandeur au pourvoi, formé à l’encontre de cette seconde décision des
juges du fond, les deux promesses unilatérales croisées ont la même substance
(même objet et stipulées dans les mêmes termes) et doivent être requalifiées en
vente. Ce dernier en déduit que la rétractation du promettant de la promesse
unilatérale de vente est inopérante dès lors qu’elle est relative à une vente parfaite et
non à une promesse de vente et qu’en conséquence, la date de la rétractation
importe peu. Selon lui, les juges auraient dû rechercher si les deux promesses
Droit des obligations 2020/2021
3
unilatérales pouvaient être requalifiées en une promesse synallagmatique de vente,
rendant la vente parfaite dès l’échange des consentements.
Ainsi, les Hauts magistrats devaient s’interroger sur la possibilité pour des volontés
réciproques de se rencontrer, au moyen de la levée d’option par le bénéficiaire,
postérieurement à la rétractation du promettant. Autrement dit, les promesses
unilatérales croisées contiennent-elles de manière péremptoire des volontés
indispensables à la formation du contrat projeté, rendant inopérante une
rétractation postérieure de l’un des promettants ?
La Chambre commerciale de la Cour de cassation, dans un arrêt en date du 14
janvier 2014, rejette le pourvoi aux motifs que les juges du fond ont exactement
retenu que la rétractation opérée par la société promettant la promesse unilatérale
de vente, avant la levée d’option « était exclusive d’une rencontre des volontés
réciproques de vente et d’acquérir, de sorte que l’exécution forcée de la vente ne
pouvait être ordonnée ».
À travers cette solution, la Cour régulatrice s’oppose – du moins implicitement – à
la jurisprudence antérieure qui considérait que deux promesses unilatérales croisées
valaient formation du contrat (I), lui permettant ainsi de reconnaître, à l’image de la
Troisième Chambre civile, la possibilité pour le promettant d’une promesse
unilatérale de vente, de rétracter son consentement (II).
I) Le rejet tacite de requalification en vente unique des deux
promesses unilatérales croisées
Les Hauts magistrats de la Chambre commerciale semblent désormais faire fi d’une
jurisprudence de 2005, dont ils sont eux-mêmes à l’origine, en renonçant au
principe selon lequel l’échange d’une promesse unilatérale d’achat et d’une
promesse unilatérale de vente réalise une promesse synallagmatique de vente (A) ce
qui n’a pas d’autre conséquence que de rendre impossible la perfection de la vente à
la naissance simultanée des deux promesses unilatérales réciproques (B).
A) Le refus de requalifier l’échange de deux promesses unilatérales réciproques
en une promesse synallagmatique de contrat
En l’espèce, le demandeur au pourvoi espère démontrer que la vente est parfaite au
jour
...