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Ce qui rend l'ame meilleur

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"maladies de l’âme et de leurs remèdes".

Le soufisme comme toute mystique tend à purifier l’âme humaine. Ce processus de purification suppose une transformation de l’âme qui, selon le Coran, passe par trois degrés. "L’âme qui incite le mal", c'est-à-dire aux instincts inférieurs et aux passions doit progressivement faire place à "l’âme qui ne cesse de blâmer" son propriétaire pour ces penchants et aspire à la lumière. A l’issue de ce combat intérieur, elle deviendra "l’âme apaisée", épurée, transparente, ne se posant plus en obstacle à la pr ésence. La présence. C’est l’un des buts assignés par la sagesse suivante, parfois attribuée au Prophète : "celui qui se connaît (ou se connaît) connaît son seigneur ". Cette parole a été interprétée différemment par les uns et les autres, en fonction de leur degré spirituel

1.1- QU’EST CE QUE LA PERSONALITÉ ?

La différence des deux points de vue de l’orient traditionnel-et l’occident moderne apparaît nettement dans l’appréciation d’une catégorie centrale, celle de "personnalité". Dans son approche "extravertie" de la notion de la "personne", Marcal-MAUSS nous donne l’impression, après plusieurs références à des cultures diverses, de n’avoir rien fait d’autre que de définir comment le "moi" se perçoit dans l’occident moderne. Cela au terme d’une évolution (non forcément temporelle) qui, pour n’être pas convaincant, a cependant le mérite de nous faire douter de l’évidence de cette notion du "moi".

La notion de personne, de personnalité, est complexe, car la perception d’autrui suppose un ensemble de significations liées à des valeurs et à une culture déterminée.

Les faits mêmes concernant la notion historique de personne dont fait remonter l’origine au latin persona, à l’étrusque phersu ou au grec prosôpon (tous ces termes sont liés au concept de "masquer") sont très divers et il semble qu’on puisse les sélectionner en fonction de ce que l’on veut démontrer.

Il est révélateur que ce terme de persona ait reçu deux significations diamétralement opposées: la première en fait le côté le plus extérieur, le plus superficiel-de l’être (un masque de comédie) et la seconde, au contraire, comme par exemple chez les philosophes scolastiques allemands, en fait le côté divin immortel-de l’être.

La signification du masque lui-même peut être passible des deux interprétations. Il masque l’acteur, il est vrai, mais son caractère inchangé durant toute l’action, le nombre limité de masques et le fait que le spectateur puisse déjà prévoir à partir du masque le type d’action que l’acteur va entreprendre laissent supposer que le masque est là pour révéler le fond constant et caché des individus, leurs réalités archétypes.

Ces réalités sont d’ailleurs, comme nous le verrons, étagées selon des degrés différents dont il est l’expression, son seigneur (Rabb)

LA CATÉGORIE SPIRITUELLE

Si chaque individu est la manifestation extérieure d’un archétype divin, il se dégage alors la possibilité d’établir une caractérologie fondée sur des principes d’ordre spirituel.

En ce qui concerne plus précisément l’âme humaine, philosophes, Hukama et soufis sont d’accord pour dire que celle-ci est la synthèse de l’âme végétale, animale puis de l’âme parlante (Al-Nafs Natiqa) qui distingue l’être humain en tant que tel. Chacune de ces âmes a un comportement instinctif et contraignant qui n’est dépassé qu’au niveau de l’âme parlante lorsqu’elle a retrouvé sa pureté originelle.

Lorsqu'au contraire, les âmes végétales et animales ont le dessus, cela se traduit chez l’homme par une perversité de caractère, celle de l’âme despotique (Al-Nafs Al-Ammarah).

A cela, il faut ajouter l’œuvre du démon Iblîs car, dit un hadith ; "Il n’est aucun d’entre vous qui n’ait un démon", ou encore "satan court dans le fils d’Adam à la manière de la course du sang".

Ce démon agit par l’intermédiaire de la faculté estimative (Al-Wahmiyya), c'est-à-dire par la divagation imaginaire ou par la création d’illusions.

Dans le Coran également, cette suggestibilité négative est assimilée à un alter ego démoniaque

1.3- LES FACULTÉS DE L’ÂME

Nous essaierons d’examiner ici comment ont été conçues et décrites les facultés de l’âme. Pour ce faire, nous nous appuyons sur deux sources : Fakhr Eddine et Razi, philosophe ascharite et Al-Jurjânî, auteur d’un lexique des termes techniques du soufisme utilisé par Ibn Arabî dans ses Futuhat Al-Makkiyyah.

Ces deux sources ne sont certainement pas les seules ; nous retrouverons les mêmes descriptions chez des soufis orientaux comme Suhrawardi ou des Hukama comme Dawud Al-Antaki.

Ces auteurs nous donnent de l’âme végétale et animale une description physiologique, mais il faut plutôt dire psychophysiologique car, comme nous l’avons vu, les mécanismes physiologiques traduisent directement une typologie psychologique correspondante :

L’âme végétale a une faculté métabolique qui se distingue par une puissance d’attraction et de rétention. Elle a aussi une faculté de répulsion, de dissolution, de croissance et de reproduction.

L’âme animale se distingue de l’âme végétale par l’apparition d’une volonté propre. Elle est motrice et perceptive. C’est le pneuma vital entité subtile et vaporeuse qui est en même temps le véhicule de l’âme parlante.

Ce pneuma vital a une faculté motrice et une faculté de perception. Cette dernière contient elle-même dix facultés qui sont les cinq sens internes et les cinq sens externes [4]

Les sens externes sont : le toucher, le goût, l’odorat, l’ouïe et la vue.

Les facultés de perception internes sont :

Le sensorium, point de confluence des cinq sens externes où se forme une représentation conforme aux stimulis sans que l’imagination subjective y ait sa part.

L’estimation ou imagination subjective : le lieu de l’imagination et de la spéculation subjective, de toutes les supputations gratuites. Elle se distingue comme nous le verrons de l’imagination active.

L’imagination représentative, qui est la réserve du sensorium ou sont conservées les images après qu’elles ont disparu des sens externes.

La mémoire, faculté de rappel

La faculté régulatrice et cogitative.

Nous devons ici distinguer le rôle de cette faculté chez les animaux, qui leur permettraient de saisir les significations partielles et, chez les hommes, qui leur permet de saisir les significations "totales" ou "synthétiques".

Chez ces derniers, elle se distingue comme le lieu de la ration et des opérations logiques permettant certaines réalisations comme la séparation (analyse), la composition (synthèse) et l’invention.

Chez cette faculté cogitative, capable d’une synthèse, qui distingue l’homme en tant que tel. Elle est dons une expression de l’âme parlante qui en elle-même est capable d’assurer des "formes" diverses en fonction de son degré de connaissance.

1.4- LES FORMES ET LES DEGRÉS DE L’ÂME PARLANTE

Voici la définition d’Al-Jurjânî : "L’âme parlante : elle ne relève pas de la matière dans ses essences mais est comparable dans ses actes comme il en est des âmes des sphères. Si cette âme trouve la paix dans l’ordre et qu’elle se libère du trouble qui a lieu lorsqu’elle est dite pacifiée. Si sa paix n’est pas complète, mais elle suive l’âme concupiscente et elle s’oppose à elle, elle est appelée admonitrice dans l’adoration de son maître. Si elle abandonne l’admonition, se laisse aller, suit la satisfaction de la concupiscence et se prête aux sollicitations de satan ; elle est appelée despotique".

Cette définition d’Al-Jurjânî relève d’un ordre initiatique. Les dénominations des différentes modalités de l’âme (le moi) sont basées sur le texte coranique.

Ce qui importe de remarquer ici est que l’âme évolue en fonction du "jihad", de l’effort qu’elle fait contre elle même pour sortir de l’emprise du monde sensible et s’élever dans la hiérarchie spirituelle.

Cette description ne concerne que l’âme parlante te non pas l’âme animale te végétale qui, elles, continuent d’assurer leur fonctions sans lesquelles se romprait le lien du corps. Pour souligner cette distinction, certains soufis emploient le terme de Nafs (âme) uniquement dans un sens psychologie négatif ou dans le sens du pneuma vital de l’être (âme animale), réservant d’autres termes, esprit (Ruh), secret ( Sirr), à l’âme parlante en fonction de son degré d’avance" [5].

Ces changements fréquents dans les sens donnés aux termes usités par les soufis donnent lieu à plusieurs divergences dont celles concernant le support de la vie. Est-il dû au pneuma vital (l’âme animale) ou à l’esprit ?

Ibn Ajiba répond : "L’esprit est ce par quoi a eu lieu l’insufflation. L’âme (animale) quant à elle, est créée dans le fœtus, avant que l’esprit ne soit insufflé. C’est par elle que

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