Excision : les jeunes changent l'Afrique par les TIC
Fiche de lecture : Excision : les jeunes changent l'Afrique par les TIC. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Myma-keyss • 27 Août 2021 • Fiche de lecture • 1 009 Mots (5 Pages) • 458 Vues
- Excision : les jeunes changent l'Afrique par les TIC
Birographie rapide des auteures :
Marie-Hélène Mottin-Sylla est une chercheure à ENDA (Dakar, Sénégal). Elle a publié plusieurs recherches et contributions scientifiques sur les femmes, le genre, l’excision et les technologies de l’information et de la communication en Afrique de l’Ouest francophone.
Joëlle Palmieri, chercheure en sciences politiques, experte en genre, conseil en communication, doctorante au Centre d’étude d’Afrique noire, prépare une thèse sur les usages politiques des TIC par les femmes en Afrique.
Cet ouvrage présente les résultats d’une recherche-action innovante réalisée par l’organisation ENDA Tiers Monde, avec l’apport de jeunes filles et garçons du Burkina Faso, du Mali et du Sénégal.
La société africaine de l’information est en pleine expansion. Les technologies de l’information et de la communication (TIC) n’y sont plus une nouveauté. La vie quotidienne en est bouleversée, et nombre de certitudes et de pratiques en sont modifiées, en premier lieu chez les jeunes. On peut donc se demander s’il ne serait pas pertinent de voir les implications que cela peut en avoir, en Afrique et ailleurs, sur la façon dont l’excision est envisagée, abordée et traitée. Mais comment l’examiner ? La recherche dont ce document rend compte est parvenue à la conclusion que, à l’heure d’Internet, l’abandon des mutilations génitales féminines (MGF)1, en Afrique est d’abord une question de jeunes, de genre et de citoyenneté, ce qui impose une vision transversale du développement. De ce fait, la présente publication cherche à transmettre la conviction que mettre les jeunes et le genre au centre des problématiques de développement, à l’heure des TIC, permet d’accélérer l’abandon citoyen des MGF.
Elle s’adresse à un public scientifique et académique, aux chercheur-es spécialistes des sciences sociales qui travaillent sur les questions liées au développement : genre et développement, jeunesse dans le développement, MGF, TIC et développement, citoyenneté. A partir des résultats et recommandations de recherche issues du projet TIC - MGF, elle expose les raisons pour lesquelles il serait important de tenir compte des incidences de l’irruption de la société africaine de l’information sur les politiques de société. A ce titre, elle devrait aussi interpeller les décideurs politiques, les responsables institutionnels, les parlementaires, et les chargés de projets de développement, sur la nécessité de décloisonner les visions traditionnellement sectorielles du développement pour intégrer, du fait de la pénétration des TIC en Afrique de l’ouest francophone, les jeunes et le genre au centre des processus citoyens et démocratiques.
25 ans pour l’abandon des MGF
Quel a été l’impact de vingt-cinq années2 d’actions, de stratégies et de politiques coordonnées mises en œuvre autour de la question de l’excision, dans le monde, en Afrique, et particulièrement en Afrique francophone de l’ouest ? Comment et par qui la question de l’excision a-t-elle été envisagée ? Quelles initiatives et interventions en ont résulté, aux plans politique, stratégique et de terrain ? Dans quelles sphères, internationales, régionales, sous-régionales, nationales, locales, villageoises, communautaires, familiales, privées ? Quels en ont été les protagonistes, actif-ves, victimes, passif-ves ? Selon quelles méthodes ? Et quels en ont été les résultats ?
Sur ces questions, on assiste à l’émergence et l’adoption d’un message politique et stratégique novateur, basé sur les droits de la personne et la citoyenneté, que la révolution numérique, celle des TIC, ne fait que conforter. L’objet de cette étude est d’en éclairer les fondements conceptuels et méthodologiques.
Comment mesurer l’abandon ?
Un long chemin a été parcouru en l’espace d’une génération. L’excision est passée du statut de tabou, de l’intime indicible, à celui de question publique, dont il est possible de parler en public sans risquer l’anathème. Ce parcours est le fait de personnes qui se sont constituées en forces civiles, agissant en plein partenariat avec les services publics. Qualitativement, un immense travail de vulgarisation et de plaidoyer a été mené, avec presque toutes les composantes sociales. Presque tout est maintenant connu de la pratique de l’excision : son ampleur, ses formes, sa prévalence, ses conséquences, ses justifications, etc.
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