Géopolitique du Venezuela

Cependant, la chute du cours du pétrole qui a entrainé une crise économique et sociale au Venezuela a particulièrement impacté certains pays, et le monde plus globalement.

En effet, depuis 20151, 1,6 million de vénézuéliens ont fui leur pays à cause de la précarité due à la situation catastrophique de l’économie du Venezuela. Cette crise économique a donc entrainé une crise migratoire importante depuis que le pays est ruiné à cause de la chute du cours du pétrole et toutes les conséquences qui en résultent.

Ce sont donc plus de 1 million et demi de vénézuéliens issus de classes moyennes voire aisés qui ont décidé d’émigrer à partir de 2015, et des individus provenant des classes populaires qui ont quitté le pays à partir de 2017.

Ces vénézuéliens ont donc émigré dans des pays limitrophes du Venezuela tels que le Brésil, l’Equateur, le Pérou et la Colombie pour fuir la précarité et trouver des conditions de vie meilleures.

On constate donc que la crise économique du Venezuela était à l’origine un problème à l’échelle nationale, mais qui devient un problème à l’échelle continentale dans le sens où les pays qui accueillent les migrants vénézuéliens sont débordés par cet afflux migratoire, et qu’il peut mettre en péril la stabilité politique de l’Amérique du Sud.

Le Brésil, l’Argentine, le Pérou et la Colombie sont très actifs dans le groupe de Lima, qui est un organisme multilatéral dans lequel les représentants de 17 pays d’Amérique se réunissent pour sortir pacifiquement de la crise au Venezuela.

Ces pays prennent clairement position pour la destitution de Nicolas Maduro et soutiennent l’opposition. L’implication de ces 17 pays envers la crise pétrolière au Venezuela montre bien que la crise économique et sociale de ce pays d’Amérique du Sud dépasse largement ses frontières.

Par conséquent, les pays limitrophes se disent en danger face à l’afflux des migrants vénézuéliens et le gouvernement de Maduro affirme que ces migrants ont quitté leur pays à cause des sanctions économiques imposées au Venezuela, par les Etats Unis.

En effet, même si les Etats Unis ne font pas parti du groupe de Lima, Donald Trump a déjà signé plusieurs décrets visant à sanctionner le Venezuela en fragilisant le gouvernement de Nicolas Madura. La semaine dernière, le président des Etats Unis a notamment signé un décret présidentiel visant à sanctionner les réseaux qui interviennent dans des secteurs économiques corrompus au Venezuela, comme l’or. Par conséquent, aucun américain ne pourra plus faire affaire avec certains secteurs dans ce pays.

A cause des sanctions américaines prononcées par Trump, l’accès au système financier international devient difficile pour le Venezuela, ce qui entraine une baisse d’exportation de son pétrole.

Par conséquent, on constate que le Venezuela, qui était le 2ème plus gros producteur de pétrole en 2014 n’est plus que classé 11ème en 2017. Cette baisse importante de la production de pétrole au Venezuela qui est sa richesse la plus importante du pays s’explique bien évidemment par la crise financière que traverse le pays et la difficulté d’exportation de son or noire, mais aussi avec l’augmentation de la production de certains pays concurrents et producteurs de pétrole, notamment l’Arabie Saoudite, la Russie et les Etats Unis.