L'Extermination Des Juifs Et Des Tziganes

uer » (les Latins et les Japonais), les « races à réduire en servitude » (les Slaves, les Asiatiques et les Noirs) et les « races parasites » (les Juifs et les Tziganes).

Dès l'arrivée au pouvoir des nazis, les persécutions commencent avec l'ouverture du camp de concentration de Dachau et le boycott des boutiques et entreprises juives. Des lois sont décidées par les nazis pour persécuter les Juifs et les Tziganes : les Lois de Nuremberg organisent leur mort économique et civile. Les biens sont aryanisés pour être confiés à des Allemands. Leurs situations s’aggravent quand les ghettos (quartiers d’enfermement pour les Juifs et les Tziganes) sont créés.

Lors de la conférence de Wansee (organisée pour débattre de l’organisation de la solution finale), le 20 janvier 1942, les chefs nazis décident de mettre en œuvre leur politique d'extermination des Juifs, la « solution finale de la question juive ». Des forces mobiles spéciales (les Einsatzgruppen) sont créées pour fusiller les cadres, les membres du parti communiste et les Juifs, au cours de l'avancée allemande en URSS. La surpopulation des ghettos en Pologne conduit à la construction de camps d'extermination. Enfin ils décident l'extension du génocide à l'ensemble du continent européen en profitant de la situation de domination de l’Allemagne sur ses voisins. C’est le cas de la France de Pétain qui a participé à la déportation des Juifs vers les camps d’extermination, notamment avec la rafle du Vel d’Hiv où treize mille personnes sont arrêtées, en 1942. Cette collaboration a été conclue lors de l’entrevue de Montoire entre Hitler et Pétain, le 24 octobre 1940 (document n°4).

Mais les premiers temps de l’extermination ne sont pas encore planifiés à grande échelle. Ce sont le plus souvent des fusillades de masse. Pendant la même période, ont lieu les premières expériences de gazage. Des Juifs et des Tziganes sont enfermés dans des camions et meurent asphyxiées par les fumées d’échappement. Cependant, les dirigeants nazis, en particulier Hitler et Himmler (le chef des SS), veulent accélérer l’extermination. Fin 1941, les premières installations sont construites, à côté des camps de concentration existants, avec des chambres à gaz et des fours crématoires pour faire disparaitre les corps.

Les camps d’extermination avaient pour but une extermination industrielle des populations juives et tziganes, pour les éradiquer de la planète, comme on peut le lire dans le discours de R. Heydrich, chef de la police, lors de la Conférence de Wansee en 1942 (document n°14). Le document n°11 « Dans la salle des fours », un dessin de D. Olère, présente un de ces six camps, ouvert le 8 octobre 1941. Le camp de Birkenau était situé en Pologne et faisait partie du complexe concentrationnaire d’Auschwitz. Des milliers de personnes y sont régulièrement acheminées par le train dans des conditions déplorables et sont sélectionnées en fonction de leur sexe, de leur âge et de leur état de santé physique. Certains travaillaient et d’autres étaient directement exterminés. Pendant près de cinq ans, jusqu’à deux millions et demi de personnes y sont mortes. C’est aussi ce camp qu’on peut voir dans le film Nuit et Brouillard d’Alain Resnais (1955).

Le bilan du génocide s’élève à 5 100 000 victimes dont 250 000 Tsiganes. Les causes sont multiples : mort par suite de la ghettoïsation, mort par exécutions et mort dans les camps. C’est la Pologne qui comptabilise le plus de victimes (trois millions). La plus forte concentration de victimes est en Europe Orientale (3 400 000 morts), suivie par l’Europe centrale et balkanique (730 000 morts) et par l’Europe occidentale (210 000 morts). Heydrich, lui, parlait de onze millions de personnes à supprimer.

Le sommet de l'horreur a été atteint et la révélation à l'opinion publique lors de l'ouverture des camps a provoqué un profond traumatisme moral. Jusqu’à la libération, le génocide juif n’est connu que par un nombre restreint de personnes et sa réalité est difficilement concevable. En 1945, les Alliés découvrent les camps de concentration du Reich mais les camps d’extermination ont été en majorité détruits. Les Alliés adoptent alors une politique de dénazification de l’Allemagne occupée et un tribunal militaire siège à Nuremberg en 1945 et 1946 pour juger vingt-quatre grands responsables nazis accusés de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et de crimes contre la paix.

Au-delà du nombre incroyable