La presse sous l’occupation
Compte rendu : La presse sous l’occupation. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Garance Pellier • 23 Avril 2023 • Compte rendu • 965 Mots (4 Pages) • 205 Vues
La presse durant l’occupation
Contexte
L’occupation allemande qui s’est déroulée de 1940 à 1944 en France a marqué un tournant dans l’histoire de la presse. En effet, après l’instauration de la censure liée à l’armistice du 22 juin 1940, c’est tout un réseau clandestin qui se met en place pour continuer à véhiculer les idées librement.
Le régime de Vichy contrôlé par le Maréchal Pétain au sud et la zone occupée par les Allemands au nord sont des régimes autoritaires qui censurent la presse et la surveillent.
En zone sud, la presse est mise sous pression par le secrétariat général à l’information, elle tire essentiellement ses informations de l’Office français d’Information qui lui impose des consignes en termes de publication de textes ou d’articles ou encore de sujets à traiter. Office qui est lui-même subordonné à la Propaganda-Abteilung soit le service de censure allemand. Ce dernier qui contrôle donc la zone nord est dirigé par Goebbels, ministre allemand de la propagande. Tous les journaux sont contraints à prendre un abonnement à l’agence de presse de sorte que l’information puisse être dirigée par l’occupant.
À cette époque, la presse est uniformisée et limitée par ces diverses injonctions.
L’attrait pour les journaux de la propagande
Malgré le contexte tendu de l’époque et la censure omniprésente dans la presse, les journaux rencontrent un certain intérêt. En effet, la presse de l’époque est relativement rentable et le nombre de tirage est souvent égal à celui de la presse d’avant-guerre malgré un décalage conséquent entre le tirage et le nombre de journaux réellement vendus. De nombreux journaux tels que L’Œuvre dirigé par Marcel Déat, L’Appel dirigé par Pierre Costantini ou encore Je suis partout alors dirigé par Robert Brasillach qui écrit "La collaboration, c'est la joie, l'espérance, l'avenir. La collaboration, c'est la France qui revit", vont se plier aux consignes de censures. L’attrait autour de la presse censurée s’explique notamment par la valeur informative des journaux ainsi que par la factualité des informations retranscrites au sujet des ravitaillements. Sur le plan politique en revanche, les articles sont bien plus formatés et sont représentatifs de la propagande présente à l’époque.
Cependant, après 1941, cet intérêt décroit peu à peu. Et en 1944 soit à la libération, ces journaux sont strictement réprimés. On peut par exemple citer l’Œuvre et La Nouvelle République comme journaux qui sont interdits après la libération.
La mise en place des journaux clandestins
Même si une partie de l’opinion publique s’est soumise à cette presse censurée, de nombreux individus vont se battre pour contrer ces journaux et rétablir la vérité. Ainsi, dès l'été 1940, en zone occupée comme en zone libre, la "guerre des mots" s'engage. Des journaux tels que Libération, le Populaire ou encore Combat vont paraître clandestinement. Certains journaux vont également aller jusqu’à se saborder pour ne pas travailler sous l’occupation nazie comme Le Figaro ou Le Populaire.
Mais la mise en place de cette presse clandestine est risquée et complexe. En effet, souvent née d’actions individuelles, les journaux sont d’abord fabriqués à la main ou dactylographiés. Puis avec le temps, ils sont confectionnés à partir de jouet pour enfant ou ronéotypés (Les machines utilisant la technique de ronéotypie sont appelées ronéotypes). Ils sont notamment pratiques du fait leur petite taille. Environ 700 à 800 exemplaires à l’heure sont imprimés. Les imprimeries typographiques furent également mises à l’ouvrage pour les tirages de masse.
Des équipes entières se créèrent alors et les réseaux de journaux clandestins s’agrandirent.
Le contenu des journaux clandestins porte essentiellement sur les motivations de la résistance, ses combats et leur nécessité.
La répression des journaux clandestins
Les idées et les aspirations des clandestins se font entendre et la répression se veut de plus en plus sévère vis-à-vis de la presse clandestine.
Dès 1940, en zone nord, Raymond Deiss, imprimeur et éditeur de musique parisien, rédige sur sa presse Pantagruel, feuille d'informations, l'un des premiers journaux clandestins français imprimé. Seize numéros verront le jour avant que Deiss soit arrêté en octobre 1941. Il sera décapité, le 24 août 1943, à Cologne.
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