Le 19Ème Siècle Ou L'art En Europe À L'époque Des Bouleversements De La Révolution Industrielle

1849)

3. Les applications de la photographie

a. Le portrait (Disdéri, Nadar)

b. Photographie de presse et photographie documentaire (2ème moitié du 19ème siècle)

Brady, Gardner, O’Sullivan

c. Le pictorialisme ou la photographie d’Art dans la seconde moitié du 19ème siècle

Rejlander, Peach Robinson, Cameron, Stieglitz, steichen, Käsebier, Demachy

d. La chronophotographie, ou le prélude au cinématographe (Muybridge et Marey)

4. Conclusion

V. Les expressions de la « crise du style » au XIXe siècle : formes industrielles et éclectisme :

1. Un « ver » dans le fruit de la tradition architecturale et ornementale : les formes et l’architecture industrielles :

L’architecture des gares ; rappel des réalisations de la première Révolution Industrielle (Angleterre du dernier tiers du XVIIIe siècle).

a. Paxton et le Crystal Palace.

b. Thonet et la chaise n°14.

2. La réforme de l’enseignement de l’architecture : Durand en France et Schinkel en Allemagne (manquant).

3. Le couple historicisme/éclectisme comme réaction à l’univers des formes industrielles :

Percier & Fontaine ; Bélanger ; Garnier.

4. Prolongement paradoxal et dépassement de l’historicisme : le rationalisme :

a. Le rationalisme « artisanal et éthique » de Pugin.

b. Le rationalisme fonctionnaliste de Viollet-le-Duc.

c. L’école de Chicago.

VI. Peinture et sculpture dans la seconde moitié du siècle (1850-1880)

1. Réalisme et impressionnisme dans la peinture française :

a. Courbet, ou la première révolte contre l’art officiel (1855)

b. Manet, ou le révolutionnaire « malgré lui » (1863)

c. L’impressionnisme (1874) : Monet, Renoir, Degas

Whistler

d. La sculpture : Rodin et Camille Claudel

2. La Grande Bretagne : le mouvement préraphaélite (1848) et le mouvement des Arts and Craft

3. Les nouveaux tracés urbains des grandes villes (manquant) :

Les grandes percées du Paris d’Haussmann, l’expansion intégratrice de Barcelone, la jonction agrégative de Vienne.

VII. La fin du siècle (1880-1900) : vers de nouvelles avant-gardes…

1. Le post-impressionnisme ou l’éclatement de l’héritage impressionniste (1886) :

Seurat et le pointillisme ; Van Gogh, Gauguin et l’Ecole de Pont-Aven ; Bonnard et les Nabis ; Lautrec ; Cézanne

2. Le symbolisme en France et dans les autres pays d’Europe

L’Art « naïf » d’un inclassable : le Douanier Rousseau

Conclusion : L’Art Nouveau (1890-1910 environ) :

Art Nouveau, Jugendstil, Ecole de Glasgow et Sécession viennoise :

. Bruxelles et la Belgique (Horta et Van de Velde).

. Paris (Guimard) et Nancy (Gallé, Prouvé père et l’Ecole de Nancy).

. Glasgow (Mc Intosh et l’Ecole de Glasgow).

. Vienne (la Sécession viennoise et les Wiener Werkstätte).

. Barcelone (Gaudi).

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Introduction

Le 19ème siècle est un siècle extrêmement contradictoire, contrasté et ambigu qui, sur le plan artistique, prend pied dans la dualité néo-classicisme/préromantisme, c'est-à-dire dans les courants intellectuels et artistiques issus du dernier tiers du 18ème siècle.

Sur le plan artistique, c’est un siècle de révolutions (1830, 1848, 1870), dans lequel la France joue un rôle souvent moteur (artistiquement et parfois politiquement). Par ailleurs, c’est le siècle où se forgent vraiment les unités nationales de plusieurs pays européens (Belgique, Grèce, Italie, Allemagne…). En effet, si la France est une vielle nation (avec une unité propre au moins depuis le 17ème siècle), ce n’est qu’au cours du 19ème siècle que d’autres pays d’Europe se forment durablement : l’Italie, composée jusque là d’une mosaïque d’états séparés bien que possédant des bases linguistiques et culturelles communes, ne se forme que vers 1870. C’est également le cas de l’Allemagne vers la même époque, qui se fédère avec Bismarck autour du royaume de Prusse.

Délimitation temporelle : cf. chronologies photocopiées.

Quelles sont les caractéristiques importantes du 19ème siècle ?

1. Un siècle bourgeois et industriel

La Révolution Française, révolution bourgeoise, a fait de la bourgeoisie une classe sociale désormais toute puissante, malgré le retour (momentané) de la monarchie et de la noblesse. Au 19ème siècle, cette hégémonie va de pair avec l’avènement progressif de l’industrie de masse qui caractérise ce que l’on appelle la seconde Révolution Industrielle, c'est-à-dire l’extension européenne de la 1ère Révolution Industrielle (qui désigne les bouleversements industriels qu’a connus la Grande Bretagne dans le dernier tiers du 18ème siècle). Le 19ème siècle va être le siècle des Expositions Universelles (à partir de l’Exposition Universelle de Londres en 1851), dans un climat concurrentiel de guerre économique. C’est cette bourgeoisie industrielle qui va devenir la principale clientèle des artistes.

2. Un siècle positiviste

Le 19ème siècle est un siècle scientifique. Il croit dans la toute puissance de la science et dans le progrès que, dans l’esprit des hommes de l’époque, elle ne peut qu’apporter à l’humanité. La science est en elle même une valeur. C’est ce que l’on appelle le positivisme, fondé et théorisé par le philosophe Auguste Comte (1798-1857), et envisagé avec un prolongement social, que l’on appelle le positivisme social (qui est en fait le début de la sociologie). On peut dire que le 19ème siècle constitue, de ce point de vue, un prolongement exacerbé, dévoyé, en quelque sorte, du rationalisme des Lumières, mais d’une façon beaucoup plus matérialiste, en réduisant la rationalité aux limites de ce que l’expérience peut vérifier. Au 19ème siècle, seul compte et ne peut vraiment compter que ce qui est analysé et vérifié par l’expérience (ce qui ne suffisait pas, au 18ème siècle, à définir le rationalisme des Lumières, par exemple).

Quelles sont les conséquences de ces caractéristiques ?

. Le 19ème siècle, dominé par une société bourgeoise, va chercher à se détacher des systèmes de représentation de la société d’Ancien Régime (qui était dominée par une noblesse qui servait de socle à la monarchie) et cela se voit en Art de différentes manières. Par exemple, sur le plan littéraire, alors que le genre privilégié de la Société d’Ancien Régime (celui dans lequel elle se contemplait et par lequel elle se pensait) était le genre théâtral, le modèle littéraire privilégié du 19ème siècle va être le roman. Goethe, par exemple, écrivain qui a connu le passage d’un siècle à l’autre, affirmait dès l’extrême fin du 18ème siècle que, bien qu’il fût capable d’écrire une tragédie classique, cela n’avait plus de sens.

. La naissance de la production de masse (en série, standardisée) va induire (ou va aller de pair avec) la mise en place de la société de consommation, fondée sur le système des objets (que l’on va peu à peu proposer par le biais de catalogues de vente), bref la société capitaliste telle que nous la connaissons aujourd’hui.

. La collusion de la recherche scientifique chère à l’esprit positiviste et de l’industrialisation va permettre l’apparition d’un nouveau procédé, qui va devenir d’une certaine manière le médium privilégié de la société bourgeoise : il s’agit de la photographie (qui, dans son futur prolongement, par le biais de la chronophotographie notamment, conduira au cinématographe).

Conséquence générale de l’ensemble

Le 19ème siècle va connaître une véritable crise de l’Art et de l’esthétique, car s’il est un siècle de changements et d’innovations, il ne les assume pas (ou ne les assumera du moins que très tard et sous une forme bien précise) sur le plan esthétique.

La standardisation industrielle va entraîner une crise de l’identité esthétique. En effet, l’un