Le Franquisme
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instituteurs de gauche seront éxécutés).
● La manifestation publique des langues et
cultures régionales (langues basque, galicienne
ou catalane par exemple) est rigoureusement
interdite. Le régime développe ainsi une
« castillanisation » de la société.
● La presse attire la rigueur des censeurs de
l'Etat. Sera brûlé ou censuré tout document
qui peut contenir de la diffamation, des
menaces contre l'ordre public, des
obscénités, des outrages (à l'armée, aux
représentants de l'ordre public), des injures ( au
chef de l'Etat par exemple) ou encore tout
soupçon d'activités allant contre le régime
franquiste. La presse est encore plus dangeureuse
par l'influence qu'elle peut exercer sur les
masses. C'est le chef du service de presse qui
dirige la censure et sert de lien avec les
directeurs de journaux : ceux-ci sont devenus
de véritables exécutants du pouvoir. Seule la
presse dépendant directement de l'Eglise
catholique échappe à la censure.
La loi sur l'état de guerre interdit le fonctionnement
d'appareils émetteurs de radio. Cette loi permet
l'établissement d'une censure exclusivement
militaire.
Peu à peu la Censure Nationale s'organise :
deux commissions fonctionnent en 1937 à Séville et à
la Corogne. Elles comprennent les représentants de
l'Autorité Militaire, mais également des délégués de
la Société des Auteurs, des entreprises
cinématographiques, des centres culturels et
des pères de familles. Le Ministre de l'Intérieur,
par l'intermédiaire des gouverneurs civils, est
responsable de la censure cinématographique.
L'Eglise encourage les films historiques animés de
l'esprit de « croisade » glorifiant la Castille éternelle
et folklorique. Le meilleur exemple de ce cinéma est
Marcelino, pain et vin (1955) de Ladislao Vajda, qui
connaît un grand succès populaire.
Dès le 23 décembre 1936 sont interdites « la
publication et la circulation des livres et imprimés
pornographiques, marxistes ou dissolvants ».
La censure se retrouve dans tous les textes
régissant la littérature en zone nationaliste. Etonnante organisation des bibliothèques, non pas
censure passagère (explicable par la guerre) mais
préparation d'un contrôle systématique destiné à
éliminer définitivement la littérature
« dissolvante » des bibliothèques publiques et des
centres de cultures. Il est recommandé de détruire
purement et simplement les oeuvres
pornographiques, révolutionnaires.
En réalité, durant toute la durée de la
dictature, la culture espagnole va subir un
effroyable traumatisme. C'est la fin de l'activité
créatrice des auteurs et artistes pro-républicains
qui veulent « sauver » l'Espagne. Certains seront
fusillés (comme
...