Le catholicisme français
Résumé : Le catholicisme français. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar cana12 • 27 Avril 2022 • Résumé • 3 572 Mots (15 Pages) • 419 Vues
Resumé :
Le catholicisme français a l’épreuve des scandales sexuels a été rédigé par Céline Béraud et publié récemment en 2021. L’ouvrage évoque la répercussion des violences sexuelles au sein de l’Eglise, exercées sur des enfants mineurs et des religieuses dans la société : une société du secret et du silence coupable.
Introduction :
En janvier 2019 s’ouvre le procès du cardinal Barbarin pour non-dénonciation des agressions pédophiles commisses par Bernard Preynat sur des scouts dans le diocèse de Lyon. S’en suit ensuite un amas de révélations concernant la pédocriminalité au sein de l’église. On appelle plus communément ce phénomène « effet de série » liant abus sexuel et abus de pouvoir. Cet événement n’est aucunement nouveau ni isolé dans le catholicisme français ou international. Par ailleurs, au cours de l’été 2018, un rapport de milliers de pages de Pennsylvanie remonte jusqu’au Vatican dénonçant des abus sexuels commis par plus de 300 prêtres dans 6 diocèses différents. Plusieurs associations de victimes auxquelles se joignent les médias tentent aujourd’hui de publiquement révéler et dénoncer ces violences sexuelles, invitant ainsi a libérer une parole longtemps restée secrète et protégée par la hiérarchie. Cela est par exemple le cas du hashtag #Metoo vaguement répandu sur les réseaux sociaux. Ainsi, les réactions intra catholiques font naitre une émotion collective ainsi que des initiatives, telles que des rencontres, incitant au pardon. L’ouvrage dont nous traiterons ci joint se propose alors d’étudier les conséquences de cette crise des abus et la sociologie du scandale, mettant a l’épreuve l’institution ecclésiale de l’Eglise française.
Chapitre premier : les frontières de l’appartenance catholique :
Le régime des confessions, pourtant très majoritaire autrefois, subit aujourd’hui en France un très fort sentiment de déclin. On assiste à une déprise du catholicisme dans laquelle les églises se vident et le système du confessionnal s’affaiblit. Alors, c’est ici que la diminution d’enfants inscrits au catéchisme et la pédocriminalité catholique se mêlent étroitement, affaiblissant davantage une institution à éclipse. Ainsi, comment est-on passé d’un simple effritement de la position dominante de l’église, à une détérioration profonde instituant de nouvelles frontières à l’appartenance catholique ?
Une contraction d’ensemble :
On constate depuis ces dernières décennies une baisse du niveau d’appartenance : 70% de personnes en France en 1981 contre 32% en 2018 se déclaraient catholiques. Abandon de la confession, effet de génération, baisse de demandes de baptêmes, d’inscriptions au catéchisme et bien d’autres ne sont pas moins de raisons qui accentuent ce phénomène. De même, les grandes agglomérations, les catégories des cadres et professions intellectuelles supérieures, les femmes âgées de plus de 60 ans, sont d’autant plus de critères représentant et dessinant les contours de la pratique de la religion catholique. La baisse du niveau d’appartenance au catholicisme n’est donc pas uniquement due a la pédophilie au sein de l’institution, mais à une contraction d’ensemble de raisons.
Demande de rituels en baisse :
Le catholicisme a toujours jouit de 2 avantages comparatifs en matière de rituels : le patrimoine architectural et le faible cout de ses prestations. Cependant, on constate également une baisse de la demande de ces derniers. En effet, depuis une dizaine d’années, les cérémonies non religieuses matrimoniales connaissent un succès fou, visant a célébrer l’amour et l’engagement, en combinant paroles et scénographies rituelles. Néanmoins, il faut tout de même nuancer cette baisse tendancielle avec le cas des funérailles, pour lesquelles plus d’une personne sur deux souhaite une cérémonie religieuse.
Les géométries variables de l’appartenance :
Depuis quelques années, l’idée qu’il y’aurait un ‘second cercle’ de catholiques ressurgit dans certains ouvrages : des personnes qui ne se rendent plus à la messe, mais qui toutefois lisent la presse confessionnelle, participent à des pèlerinages, se rendent dans des monastères....
Il y’a donc une diversité de visages contrastés de l’expérience religieuse, dont l’autrice souligne comme étant
:- Les « assidus des cierges », aux frontières de l’obédience
- Les catholiques « occasionnels », présents aux temps forts du cycle de vie religieux
- Les « fidèles de transmission », inscrivant leurs enfants au catéchisme
- Et les « fidèles de mémoire », parmi lesquels figurent les plus âgés demandant une cérémonie de messe
pour leurs défunts.
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Ces 4 catégories ont pour point commun d’adresser une demande qui ne sera que limitée a l’église, et se distinguent en cela des messalisants (assistant quotidiennement a la messe). Ces géométries variables conduisent ainsi a des pratiques épisodiques, ne permettant pas d’être saisies par les chiffres. Il est donc possible de déduire que les catholiques sont en plus grand nombre que ce que suggèrent les taux de pratique.
Désengagements protestataires :
Les catholiques manifestent leur désapprobation face aux scandales sexuels par le biais de protestations. Selon l’autrice, il semble s’agir davantage de protest within (contestation interne), que de protest without (qui conduirait a l’exit). Ces contestations internes demeurent silencieuses mais peuvent toutefois susciter l’effet inverse lorsqu’elles rencontrent l’intérêt des médias. Elles se traduisent souvent par un retrait de la messe ou encore un rejet de l’identité catholique. En effet, les demandes de « débaptisation » sont a la hausse, dont une première vague avait eu lieu en 1996, et une autre en 2018. Au sein de la religion, on qualifie ce phénomène « d’apostasie », c’est à dire de renonciation a la foi. Selon les français, se déclarer catholique serait comme s’associer aux turpitudes de l’institution ecclésiale.
La baisse du denier :
Depuis la loi de 1905 visant a séparer l’Eglise et l’Etat, l’église catholique ne reçoit plus de financements publics. Une forme de protestation financière a donc vu le jour. En 2015, la fondation française a considéré que l’Eglise était l’organisation qui mobilisait le plus de générosité, par le biais des dons des fidèles souhaitant témoigner de leur lien à la religion : la contribution au denier. On constate cependant une baisse des personnes donatrices. Par ailleurs, concernant les violences sexuelles dans l’église, la conférence des évêques de France (CEF), craignant un fléchissement accru des dons, a déclaré en 2019 que « le denier » ne pourrait servir a indemniser les victimes.
La crainte de « l’hémorragie » :
Les victimes de violences sexuelles au sein de l’église catholique entendent bien prendre la parole et ainsi éviter de faire taire les scandales. C’est pour cela que de nombreuses craintes surgissent du côté du clergé : un passage vers le protestantisme, un recours à des formes alternatives de célébration... Néanmoins, aucune hémorragie n’a pour le moment explosé.
Attentes d’exemplarité :
Depuis l’éclatement de révélations de la pédophilie ecclésiale, certains fidèles attendent en retour que l’Eglise devienne exempte de vices et porteuse d’exemplarité. En effet, le déclin de l’institution ecclésiale est fortement imbriqué avec les scandales sexuels. De plus, l’effritement de la position majoritaire du catholicisme est diversement investi et traduit la plupart du temps un anti christianisme (ou « christianophobie »). Enfin, la réception des scandales sexuels fait jouer un effet que l’on peut qualifier d’hystérésis, permettant ainsi d’expliquer la position unique qu’occupe encore aujourd’hui l’Eglise dans la culture commune. Le catholicisme est donc bel et bien mis en minorité, mais reste a savoir combien de temps persistera cet effet d’hystérésis, dont la fin s’avère toujours brutale.
Chapitre deuxième : une crise d’autorité :
Dans ce chapitre il s’agit de saisir les enjeux des scandales présents dans la sphère catholique parallèlement à un mouvement plus général de l’émergence de nombreux scandales de dérives sexuelles dans nombre de milieux professionnels. Il convient alors de comprendre en quoi toute tentative de relativisme autour de cette question dans la sphère du clergé est impossible et en quoi l’autorité que représente les membres de l’église implique un devoir d’exemplarité et d’exigence. C’est pourquoi, face à ces scandales, les sociologues étudiant cette question parlent d’une « crise d’autorité » remettant alors en question tout la légitimité pesant sur la figure d’autorité et de raison des membres du clergé, auteurs de ces abus. Où se situe donc la frontière poreuse entre autorité et abus pour ces personnages sacrés ?
Un ennemi : le cléricalisme ? :
Le cléricalisme se définit depuis
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