Les Chatiments
Compte Rendu : Les Chatiments. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresCette lettre permet à Laclos de montrer le contraste saisissant entre le couvent et le monde et démontre ainsi l'éducation inapproprié que reçoivent les pensionnaires. Cécile paraît coupée de la réalité de la société dans laquelle elle doit vivre et dénuée d'esprits critiques. Laclos nous incite donc à réfléchir pour une nouvelle forme d'éducation pour les filles.
L'impossibilité de l'éducation des filles mises dans les couvents et devenues étrangères à leur mère, qui ignorent leur éducation, et la seule possibilité de l'apprentissage à travers l'autodidactisme, sont présentées notamment par le personnage de Cécile de Volanges.
Cécile de Volanges témoigne d’une naïveté qui va de pair avec une sensualité qu’elle n’a pas appris à contrôler et qui va la dépasser. Elle n’a pas appris au pensionnat les valeurs intellectuelles et morales susceptibles de la guider dans l’existence.
Elle donne la preuve d'un caractère superficiel même dans la relation qu’elle a avec sa mère, qui est présentée comme le « juge suprême» de sa vie.
On a l'impression que Cécile est libre mais, elle est enfermée, surveillée par sa mère «Maman m'a dit […] qu’il suffisait que je fusse coiffée pour dîner, parce que nous serions toujours seules, et qu’alors elle me dirait chaque jour l’heure où je drevrais l’aller joindre l’aprés- midi”.
Ici, l'auteur veut mettre en évidence les plaisirs de la société,de la noblesse qui contraste avec le Couvent. Elle est suggéré la différence entre les deux mondes et les effets que ce changement a sur le caractère de Cécile. On peut dire que Cécile blâme la noblesse et la société dans laquelle elle vit. Elle regarde tout comme un monde d'apparences ennuyeux et vain. Pour se distraire elle écrit à son amie Sophie Carnay, à qui elle demande des conseils.
On remarque dans son langage sa puérilité, et elle ne connaît que la musique, le dessin et la danse: «j’ai ma harpe, mon dessin,et des livres comme au couvent».On peut dire qu’elle est une adulte encore enfant.
Elle prouve qu’elle a beaucoup de goût pour les choses futiles ( admiration de sa chambre, de son secrétaire). Elle découvre avec émerveillement tous les privilèges de sa nouvelle vie (se vante de ses nouvelles possessions et de sa nouvelle liberté). Nous notons qu’on a ici une lettre qui fait sourire aux dépens du personnage.
Elle ne veut pas paraître superficielle mais elle-même se ridiculise dans sa tentative d'apparaître une fille innocente, qui sait tout et qui a tout :”Comme tu vas te manquer de la pauvre Cécile! Oh! J’ai été bien honteuse!”.
Elle ridiculise aussi son incapacité à comprendre et même sa situation comme une femme dans la société: ” À ce propos si positif, il m’a pris un tremblement tel que je ne pouvais me soutenir… […]… Ta pauvre Cécile alors a perdu la tête; j’étais comme a dit Maman, tout effarouchée.”
Cécile sait qu’on l’a fait sortir de couvent des Ursulines pour la marier, mais elle ignore qui est son fiancé. Son asservissement moral est manifestée par l’antienne: «Maman m’a dit que …» qui scande ses toutes premières lettres. …). Mais elle se préoccupe de son mariage, parce qu'il était un sujet très important pour une jeune fille de l’époque.
Elle n’a aucun principes religieux ni moraux. Ainsi, elle confond un cordonnier avec son futur mari: «En effet (…) le monsieur était un cordonnier. Je ne peux te rendre combien j’ai été honteuse».
À la fin de la lettre nous voyons, encore une fois, son caractère faible et le fait qu’elle est incapable de prendre une décision par elle-même : “ Il est près de six heures et ma Femme de chambre dit qu’il faut que je m’habille.”
Son cas prouve que les filles innocentes qui sortent du couvent, sont vite corrompues et tombent facilement dans la débauche. Baudelaire la décrit comme "le type parfait de la détestable jeune fille, niaise et sensuelle". Cécile est un exemple de la façon dont la société peut corrompre l'innocence originelle".Elle est le stéréotype de la sotte ingénue ( Lettre XVI).
Mais personne encore ne vient la guider, et elle est comme prisonière d’une innocence qui l’isole du monde, la sépare de tous ceux qui l’entourent.
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