Musset Biographie

éfinitivement fin, laissant ŕ Musset la douleur d’un échec sentimental cuisant, mais donnant ŕ son śuvre une profondeur qui lui manquait encore.

Ŕ la fin de l’année 1834, il enrichit son théâtre d’un chef-d’śuvre, le drame historique Lorenzaccio, puis du Chandelier, l’année suivante. Dramaturge incompris, il avait en revanche obtenu un immense succčs, en 1833, avec son počme romantique Rolla : le cycle des Nuits, écrit aprčs sa rupture et ancré dans son expérience sentimentale, conforta sa réputation de grand počte. Cette śuvre allégorique, oů le počte dialogue avec sa Muse, parut de 1835 ŕ 1837 (la Nuit de mai, la Nuit de décembre, la Nuit d’aoűt, la Nuit d’octobre), et comporte quelques-unes de ses meilleures pages. Refusant la mission sociale de l’écrivain prônée par le nouvel esprit romantique, il y privilégiait l’émotion, s’attachant ŕ décrire la variété et la complexité des sentiments qui accompagnent la passion amoureuse.

Également composée aprčs la passion, son śuvre narrative principale, la Confession d’un enfant du sičcle (1836), est une autobiographie romancée qui, avec quelque emphase et quelque complaisance, analyse l’âme tourmentée du počte. On y trouve surtout l’expression du sentiment de trahison que ressentait la génération de 1830, celle qui vit ses espoirs anéantis par l’échec du soulčvement de Juillet et son avenir confisqué par les notables de la monarchie Louis-philipparde.

Derničres années

Malade et épuisé précocement, Musset poursuivit ensuite sa carričre d’auteur dramatique avec de nouvelles pičces, moins réussies que les précédentes, telles que Il ne faut jurer de rien (1836), Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée (1845), On ne saurait penser ŕ tort (1849). En 1838, il avait été nommé conservateur d’une bibliothčque ministérielle, ce qui lui permit de mener une vie tout ŕ fait décente quoique moins brillante qu’ŕ ses débuts. La perte de son emploi, en 1848, sans le réduire ŕ la misčre, le conduisit ŕ écrire des śuvres de commande. En 1852, il fut élu ŕ l’Académie française (voir Institut de France), alors que le public s’était détourné de lui, que son théâtre commençait timidement ŕ ętre représenté et qu’il n’écrivait pratiquement plus. Il mourut ŕ Paris le 2 mai 1857.