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Pablo Picasso (1881-1973)

Fiche de lecture : Pablo Picasso (1881-1973). Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  28 Septembre 2019  •  Fiche de lecture  •  989 Mots (4 Pages)  •  643 Vues

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Pablo Picasso (1881-1973)

  • Pablo Picasso est un peintre, dessinateur et sculpteur espagnol. Né à Barcelone en 1881, il fait ses études aux Beaux-arts de Barcelone. Il s’installe à Paris en 1904
  • Ses premières œuvres correspondent à sa « période bleue » empreinte de mélancolie. Sa « période rose » est plus paisible. Les Demoiselles d’Avignon (1907) marquent les débuts du cubisme. Picasso introduit des tissus, des papiers collés dans ses toiles. Il s’inspire de « l’art nègre » et de la peinture de Cézanne pour peindre les objets et les figures de manière fragmentée, en une multiplicité de facettes. En 1925, avec La Danse, débute une période proche du surréalisme, dite « des métamorphoses » (Femme assise, 1927)
  • Picasso s’installe dans le Midi en 1948 et pratique tous les genres de poterie, céramique, sculpture (La chèvre 1950). Jusqu’à sa mort en 1973, il fait preuve d’une fécondité qui marque tout l’art du XX siècle.

Contexte historique :

  • En Espagne entre 1936 et 1939, une guerre civile oppose le camp nationaliste au gouvernement républicain. Le soulèvement des nationalistes le 18 juillet 1936, menés par le général Franco, marque le début des combats. L’URSS, le Mexique et la France soutiennent les républicains (par l’envoi de matériel), ainsi que des volontaires venus de cinquante pays (Brigades internationales). Franco reçoit le soutien de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie.
  • Le 26 avril 1937, la légion nazie Condor mène un raid aérien sur Guernica, ville emblématique du Pays basque espagnol. Le bombardement fait 1654 morts et 889 blessés, dont la plupart sont des femmes, des enfants et des personnes âgées. L’attaque commence à 17h30 un jour de marché et se termine à 19h40. Pendant ses 2 heures, les avions bombardiers Stuka larguent un tapis de bombes explosives, poursuivent à la mitrailleuse et achèvent les civils par 50 tonnes de bombes incendiaires, incendiant 70% de la ville
  • Le 28 mars 1939, Madrid tombe aux mains des franquistes. Franco prend le pouvoir et installe une dictature jusqu’à sa mort en 1975. Des milliers de réfugiés espagnols fuient vers la France. Les représailles contre les républicains vaincus sont terribles.

La technique, proportions et les formes :

  • Guernica est une huile sur toile monumentale de 3,51m de haut sur 7,82m de long
  • Le tableau se présente comme un ensemble chaotique de formes, nombreuses et géométriques. Les personnages ne sont pas réalistes, leurs visages semblent des masques, leurs corps sont géométriques, fragmentés.

Les couleurs et la lumière :

  • Si la plupart des croquis préparatoires ont été réalisés en couleur, le tableau est réalisé en noir gris et blanc. On y distingue des caractères d’imprimerie de journal.
  • À l’origine, Picasso avait prévu de glisser sous l’œil des personnages une larme rouge découpée dans du carton. Il la trouve finalement inutile. Le poète Paul Éluard, qui a suivi sa composition, l’aurait convaincu qu’il était très bien ainsi.
  • La lumière provient d’une grosse ampoule électrique, alors que la scène se déroule à l’extérieur. Un personnage tient une bougie. Ces deux lumières artificielles encadrent la tête du cheval.
  • Au premier plan, un homme est démembré, décapité, la bouche ouverte. Sur la gauche, une femme tient un enfant. On voit, au-dessus, un taureau, et au centre du tableau, un cheval blessé, la bouche béante. Sur la droite, un homme lève les bras vers le ciel.
  • Tous les personnages sont de bouche ouverte et regardent le ciel

Esthétique cubiste :

  • Guernica appartient à l’esthétique cubiste, que le peintre a adoptée à 26 ans, en 1906. Elle est marquée par l’influence des arts grec et africain, ainsi que par l’œuvre du peintre Paul Cézanne
  • Picasso montre toutes les facettes de chaque personnage à plat, comme s’il dépliait un cube.

Le mal représenté de manière symbolique :

  • Picasso ne peint ni bombes ni avions dans le tableau. Il se dégage de l’œuvre une impression dominante de chaos, traduisant la barbarie de la guerre en une vision infernale. Les personnages regardent vers le ciel d’où est venu ce mal invisible.
  •    Tout d'abord, au centre du tableau, la lampe. Cette lampe domine la scène. Elle a la forme d'un oeil ce qui peut représenter l'oeil du peintre qui souhaite montrer sa perception de l'événement. Elle peut signifier la lueur d'espoir malgré la tragédie de ce bombardement.
  • Le taureau à gauche est l'incarnation de la brutalité, de l'obscurité dans la corrida. Dans ce tableau, il représente les Nationalistes dans cette guerre.
  •  Le cheval, quant à lui, incarne la victime innocente de cette corrida. Les différentes figures de l'animal traduisent la terreur, la douleur. Ce cheval représente le peuple opprimé et les Républicains.
  •  La colombe symbolise la paix. Or ici, elle se situe entre le taureau et le cheval et on peut remarquer qu'elle s'efface dans l'obscurité ce qui signifie que la paix est impossible entre les deux parties, qui s'opposent dans cette guerre, les Républicains et les Nationalistes.
  •   Le fantôme tient dans sa main une bougie. Il montre l'indignation de la communauté internationale qui veut faire la lumière sur ce qui vient de se passer.

Expression de la souffrance :

  • Tous les êtres du tableau souffrent sous la lumière artificielle : aucun soleil, aucune issue, aucun espoir pour les victimes. On est saisi par l’impression de tristesse et d’horreur qui s’en dégage
  • Le personnage démembré au premier plan illustre l’horreur et la barbarie de la guerre
  • L’enfant mort dans le bras de la mère rappelle une Piéta (la vierge pleurant son fils mort). Elle exprime le désespoir, ses yeux sont en forme de couteau. Sa douleur est universelle, tout le monde peut la partager
  • Le personnage sur la droite, les bras levés, a la bouche édentée, il tombe dans les flammes, impuissant, désarmé. Il est une référence évidente au Tres de Mayo de Goya.
  • L’austérité du noir et blanc se prête au thème sombre et tragique du tableau. Elle rappelle le style de la presse, principale source d’information de Picasso, qui vit en France au moment du massacre.

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