Pragerstasse D'otto Dix
Rapports de Stage : Pragerstasse D'otto Dix. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresilleurs. A sa volonté de témoigner s’ajoute son désir de peindre la réalité, la laideur et
montrer les terrifiantes suites de la guerre. C’est ce qu’il fait dans une série de toiles en 1920, qui mettent en
scène des personnages affreusement mutilés, Pragerstrasse en est un exemple.
Pragertrasse est la grande rue commerçante de Dresde, ville où vécu Otto Dix.
Contexte de l’époque :
Depuis la fin de 1918, l’Allemagne est le théâtre d’affrontements violents : tentatives révolutionnaires de
type bolchévique, tentatives de coups d’Etat d’extrême droite. Otto Dix rend compte du climat politique un an
après la signature du traité de Versailles (1919) mais il dépeint également la société d’après guerre.
L’antisémitisme : Les Juifs sont responsables de tous les maux de l’Allemagne (selon l’extrême droite).
L’homme en chariot roule sur une brochure dont le titre est les « Juifs dehors » fait allusion à l’attitude
ouvertement antisémite de la droite qui lors des élections de juin 1920, accusa la gauche de développer des idées
« judéo-bolchéviques » responsables de la vague révolutionnaire qui secoue le pays. Aux pieds de la petite fille, sur
le tract déchiré on peut lire « dictature de droite ».
La société allemande d’après guerre
Les mutilés (+ les prothèses dans la vitrine) : - anciens combattants mutilés ou « les gueules cassées » pour
qui le retour à la vie normale est difficile certains vivent dans la misère (= mendient)
- difficulté à affronter le regard des autres
« Les valides» dont on ne voit qu’une partie (une main, un bras, un postérieur). Certains sont riches, élégants
et ignorent les mutilés (car on ne voit pas leur visage)
La petite fille évoque les nombreux orphelins.
Cet étalage n’est que la vitrine du monde dont la rue offre le spectacle : mélange de passants élégants, et
de pauvres hères à jamais handicapés. C’est sur cette opposition sociale qu’Otto Dix porte son regard en focalisant
l’attention sur ceux, handicapés, mutilés, dont on voudrait oublier l’existence.
L’absurdité de ce monde est résumée par un mot griffonné sur le mur entre les deux vitrines « Dumm »
( i d i o t , s t u p i d e ) . U n m o n d e h a n t é p a r l a m o r t , u n e f a u x ( = r e p r é s e n t a t i o n d e l a m o r t ) e s t r a g e u s e m e n t m a i s
discrètement tracée en travers du tableau.
La construction du tableau fait apparaître une humanité disloquée. Un monde inférieur : le trottoir avec ses
mégots, ses détritus, ses bouts de journaux, les mutilés. Un monde supérieur dont on ne voit que le bas : le corps de
la femme. Chaque humanité ignore l’autre, les regards ne se croisent pas.
Otto Dix montre une société sans compassion, et sans respect pour la personne humaine. Otto Dix met ainsi
à nu ce que les historiens considèreront plus tard comme une des racines du nazisme : le traumatisme de la
Première guerre mondiale, l’acceptation de l’horreur, la déshumanisation de l’Autre à cause de ses handicaps ou de
sa race.
IV- Biographie de l’auteur/ l’artiste
Otto Dix n a î t e n 1891 à Untermhaus (près de Gera en Thuringe) en Allemagne. Il est issu d’un milieu
ouvrier, mais il reçoit une éducation artistique par sa mère qui s’intéressait à la musique et à la peinture. De 1906 à
1910, il suit un apprentissage de peintre-décorateur à Gera et prend des leçons de dessin, puis Otto Dix entre à
l’école des Arts décoratifs de Dresde où il s’essayera au cubisme, au futurisme et plus tard au dadaïsme.
Lors de la première guerre mondiale, Otto Dix est envoyé au front notamment en France, en Flandre et en
Russie. L’horreur de la guerre le marque énormément et devient alors la base de ses ±uvres. Dans ses oeuvres, loin
d’exalter l’héroïsme des combattants, Otto Dix dénonce la sauvagerie destructrice. L’artiste ne cesse de témoigner
des effets de la guerre sur l’homme, la nature et le patrimoine.
En 1919, le conflit terminé, Otto Dix s'inscrit à l'académie des Beaux-Arts de Dresde. Il réalise alors des
collages dada. Dans les années 1920, il s’initie également à la gravure et à la lithographie.
Entre 1925 et 1927, il habite et travaille à Berlin où sa peinture critique atteint son apogée. En 1927, il est
nommé professeur à l’Académie des Beaux- Arts (Kunstakademie) de Dresde.
Après
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