Psychologie de la vie adulte
Étude de cas : Psychologie de la vie adulte. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Tina2023 • 29 Mars 2023 • Étude de cas • 3 005 Mots (13 Pages) • 245 Vues
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Psychologie de la vie adulte | |
Table des matières
Question 1 3
Question 2 5
Question 3 7
Question 4 9
Question 5 9
Bibliographie 10
Introduction
Ce travail porte sur l’analyse du récit de vie de Mathilde, une femme maintenant âgée de 50 ans qui décrit les faits saillants de son histoire à une amie d’enfance. Le récit de vie, comme son nom l’indique, consiste en une démarche autobiographique où la personne partage les grandes lignes de son histoire par la rédaction d’éléments et d’événements significatifs. Raconter ainsi son parcours de vie est une initiative très personnelle et intime qui peut faire émerger autant de souvenirs agréables que d’expériences difficiles. Cet exercice permet à la personne qui s’y adonne de mieux se comprendre, de créer du sens avec les morceaux colligés, soit des faits temporels ayant marqué sa ligne de vie. En psychologie du développement des adultes, le récit de vie trouve sa place en tant que construction identitaire et méthode qualitative révélant de l’information précieuse dont la personne au cœur de la trajectoire est la seule à posséder un accès direct. Le récit de Mathilde présente, de façon très cohérente, les étapes de sa vie et son interaction avec les autres, ainsi que l’environnement où elle évolue. La grille d’analyse d’Erikson servira de guide pour étudier des éléments du développement psychosocial inclus dans le récit de cette femme. Nous verrons qu’à chaque période de sa vie, Mathilde, comme tous les humains, traverse un enjeu ou une crise qu’elle doit résoudre afin de permettre l’évolution de sa personnalité.
Question 1
Le premier stade correspond à la première année de vie de la personne. Il est marqué par l’interaction avec les parents, principalement la mère dont il dépend entièrement. La vulnérabilité du petit est totale, si bien que les soins et l’attention qu’il recevra sont déterminants pour satisfaire ses besoins et assurer sa survie, évidemment, mais aussi pour obtenir la confiance nécessaire afin de s’éveiller au monde qui l’entoure. Au contraire, le bébé peut ressentir de la méfiance si ses parents et son environnement sont inadéquats, voire hostiles.
Au second stade, l’enfant délaisse doucement le cocon mère-enfant pour acquérir des capacités motrices afin, notamment, de manger et de s’habiller seul, lui permettant de commencer à développer son autonomie. Si toutefois l’enfant n’a pas le loisir de s’affirmer ou encore, s’il est souvent critiqué et contrôlé, il éprouvera du doute ou ressentira de la honte plutôt que la confiance en ses aptitudes à être un individu à part entière.
Au troisième stade, l’enfant est motivé à élaborer ses propres jeux et ses petits projets, auxquels il invite parfois les autres à participer (comme les chorégraphies de danse devant les parents). À ce moment, l’enfant découvre les concepts de but et d’objectif. Il apprend aussi à démontrer un certain leadership et à prendre des décisions pour que ses idées se matérialisent. Si les parents découragent son initiative, l’enfant pourra craindre d’être jugé ou puni et conséquemment, d’éprouver de la culpabilité. Les deux pôles qui caractérisent ce stade sont l’initiative et la culpabilité.
Au quatrième stade, l’enfant fréquente l’école primaire et commence ses apprentissages scolaires. Il y développe des aptitudes nécessaires à l’âge adulte, comme le raisonnement logique et la résolution de problèmes. L’enfant peut devenir très compétitif, avec les autres ou lui-même. La réussite de tâches lui permet de développer de la confiance en lui-même et en ses capacités. S’il échoue, l’enfant se sentira inférieur aux autres et aura tendance à se dévaloriser. Les deux pôles en opposition à ce moment sont le travail et l’infériorité.
Le cinquième stade correspond au début de l’adolescence. Cette période charnière est caractérisée par une remise en question chez l’adolescent de ses compétences, ses croyances et ses valeurs, dans l’objectif de former sa propre identité. Si le jeune parvient à donner un sens à la personne qu’il est, il pourra forgera une identité solide, ou du moins, une base stable pour les prochaines étapes de son développement. Toutefois, si sa quête de sens et d’identité ne le conduit pas à des réponses satisfaisantes, l’adolescent pourra demeurer en questionnement, se chercher à travers les autres et même adopter une identité qui n’est pas vraiment la sienne. Selon Erikson, cette recherche ne se limite pas à ce stade et pourra se poursuivre aux stades suivants. Les deux pôles en opposition à cette étape sont l’identité et la confusion des rôles.
Dans le récit de Mathilde, plusieurs éléments peuvent être reliés aux stades développementaux présentés par Erikson, pour ce qui est de l’enfance et de l’adolescence. Tout d’abord, Mathilde a passé une période à la crèche après y avoir été confiée par sa mère biologique. Après un premier passage dans une famille puis un retour à la crèche, Mathilde est finalement adoptée. Cette petite fille très anxieuse connait alors une première période de stabilité depuis sa naissance. Sa mère est patiente, douce et encourageante. À l’école primaire, Mathilde réussit très bien, mais elle a une enseignante qui la critique durement. La mise au chômage du père et le début de sa consommation d’alcool perturbent les premières années d’adolescence heureuses de Mathilde. Elle fait partie des Guides et d’une troupe de théâtre, qui contribuent à son sentiment d’appartenance. Vers l’âge de 15 ans, son père a essayé d’abuser d’elle. Sa mère l’a immédiatement mis à la porte de la maison familiale. Mathilde a un premier copain à 16 ans, pour une courte période. Elle commence des études universitaires et habite dans son propre logement. Elle a une coloc, des connaissances et elle vit sa première relation sexuelle, sous l’influence du cannabis.
Mathilde a connu une évolution psychosociale relativement positive, étant donné les circonstances de sa venue au monde et des premiers mois de sa vie marqués par le rejet et l’instabilité. Elle a réussi à surmonter l’anxiété qu’elle ressentait toute petite assurément grâce à la présence bienveillante de sa mère et d’une stabilité réconfortante après son adoption. Lors de ses années au primaire, elle voulait plaire à tous, peut-être en raison de l’abandon par sa mère biologique et de la tension inconsciente que ce geste a créée en elle. La mauvaise expérience que raconte Mathilde avec une figure d’autorité, sœur Cécile, a connu un dénouement favorable, encore une fois grâce à l’appui et l’amour de sa mère. Par la suite, sa participation au groupe des Guides, de même qu’à une troupe de théâtre, ont contribué à un sentiment d’appartenance bénéfique sur le moment, et pour les étapes subséquentes. Elle trouvait tranquillement sa place d’adolescente auprès des autres, ce qui pouvait aider à confirmer son identité, voire ses idées, ses croyances et ses valeurs. La tentative d’abus de la part de son père représente un événement négatif et traumatisant. Toutefois, sa mère a réagi promptement pour protéger Mathilde et lui assurer que son bien-être constituait une priorité, quitte à mettre fin à son mariage. Cette expérience aurait pu être très néfaste dans le développement de Mathilde, mais encore une fois, cette dernière a pu compter sur le soutien indéfectible de sa mère. Ensuite, lorsque Mathilde quitte sa mère pour aller étudier, elle ressent une certaine solitude et même un vide. Cependant, le reste de son récit nous permet de constater que cet état est passager.
Question 2
Le sixième stade du développement voit apparaitre la tension opposant l’intimité et l’isolement. De fait, après avoir établi leur identité au stade précédent, les individus, maintenant devenus adultes, sont davantage disposés à faire des compromis à long terme afin d’être en relation avec les autres. Parce qu’ils entrent plus aisément en intimité avec eux même, ils sont également plus aptes à établir des relations intimes et réciproques. Ils peuvent volontairement faire les sacrifices nécessaires pour que fonctionnent ces relations, comme accepter certains irritants ou garder en tête que les autres sont imparfaits et qu’ils ont, eux aussi, leurs besoins et leurs préoccupations. Toutefois, si une personne n’arrive pas à entrer en relations intime avec un ou une partenaire, ou avec des amis proches, pour diverses raisons, elle a de fortes chances de ressentir de l’isolement, qui a son tour, peut engendrer de la dévalorisation et d’autres sentiments négatifs et désagréables. Avec l’isolement vient souvent un sentiment d’infériorité, car la personne peut croire qu’elle ne mérite pas d’être aimée. Cette croyance est difficile à déloger, surtout lorsque le scénario se répète. En plus de l’isolement social, une personne peut ressentir de l’isolement même avec les autres, voire dans son couple.
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