Synthése Sur l'Education
Rapports de Stage : Synthése Sur l'Education. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresr un autre élève. Les
vols apparaissent moins fréquents puisqu’à part la catégorie « vol du matériel scolaire » (fréquente
pour 11% des élèves) les autres catégories de vol ne sont fréquentes que pour des minorités de
répondants. Cependant 3,2% ont été victimes d’extorsion répétée par un autre élève et 1,4% par un
groupe.
Si le fait d’être dans un réseau de l’éducation prioritaire aggrave les risques, cette aggravation reste
faible.
Les garçons sont sur le plan de la violence verbale nettement plus agresseurs et victimes que les
filles, aussi bien dans le cas de menaces et d’insultes que de moqueries ou de surnoms méchants.
Les filles sont légèrement plus victimes de médisances, mais les médisants sont des garçons plus
que des filles (44% des auteurs contre 32% pour les filles et 24% en groupes mixtes).
La violence physique touche plus nettement les garçons (63% vs 53% des victimes), largement plus
agresseurs (67% des agressions physiques sont le fait de garçons dont la moitié en groupe contre
20% par des filles et 12% par des groupes mixtes).
3 : Sur la victimation par les adultes
Un peu plus de 13% des répondants estiment avoir été rejetés par un enseignant. 4,6% des élèves
s’estiment victimes de racisme de la part d’un adulte dans leur école, plus souvent les personnels de
la cantine que les enseignants. 5,5% des élèves déclarent avoir été frappés occasionnellement par
un adulte de l’école dont 1,7% souvent ou très souvent. Mars 2011 3
4 : Sur la victimation répétée
Le nombre de victimes de harcèlement verbal ou symbolique peut être estimé à environ 14% des
élèves, compris entre 8% d’élèves victimes d’un harcèlement sévère à assez sévère et 6% d’élèves
soumis à un harcèlement modéré.
Le taux de victimes de harcèlement physique à l’école peut être estimé à 10% des élèves, compris
entre 5% d’élèves victimes d’un harcèlement sévère à assez sévère et 5% d’élèves soumis à un
harcèlement modéré.
Le taux de victimes d’un harcèlement qui cumule violences répétées physiques et verbales à l’école
peut être estimé à 11,7% des élèves, compris entre 4,9% d’élèves victimes d’un harcèlement sévère
à assez sévère et 6,7% d’élèves soumis à un harcèlement modéré.
Toute les catégories de victimation apparaissent fortement liées : une victime d’un quelconque type
de harcèlement (verbal, symbolique, physique) est bien plus souvent victimes de violence
d’appropriation ou à connotation sexuelle.
Le harcèlement est souvent agi en groupe, et très souvent en groupe mixte. Un lien peut être établi
entre harcèlement et jeux dangereux : 6% des non victimes disent avoir joué au jeu du foulard contre
plus de 38% des victimes de harcèlement sévère.
5 : Victimation répétée et climat scolaire
Les victimes de harcèlement perçoivent plus négativement le climat scolaire, dans toutes ses
dimensions. Par exemple, si 2,2% des non victimes disent avoir peur souvent ou très souvent, plus
de 47% des victimes de harcèlement très sévère sont dans ce cas. Si 2,6% des non victimes ne se
sentent pas bien à l’école ce mal-être augmente avec l’augmentation de la répétition victimaire (58%
des victimes de harcèlement sévère disent ressentir ce mal-être). Mars 2011 4
Remarques finales
Quelles que soient les difficultés révélées par notre enquête, il convient de noter, vu du côté des élèves,
une encore grande solidité de l’école élémentaire, y compris dans les quartiers sensibles. Il n’est pas sûr
que ces résultats soient les mêmes que ceux que nous pourrons tirer des réponses des enseignants
auprès desquels nous lançons une enquête concernant leur propre victimation et leurs perceptions du
climat scolaire. En effet si l’on en croit la recherche nord-américaine (Gottfredson et Gottfredson, 1985) la
victimation des professeurs seraient beaucoup plus liée aux données sociales que celle des élèves.
Mais il est en tout cas périlleux de parler d’un effondrement de l’école élémentaire, quand sont affirmés
fortement le bien-être de près de 9 élèves sur 10 et la qualité de leurs relations aux enseignants.
Cependant notre enquête livre des résultats beaucoup plus difficiles pour une minorité d’élèves assez
importante.
Nous estimons à environ 11-12% le taux d’élèves harcelés, ce harcèlement pouvant monter à 14%
pour le seul harcèlement verbal et symbolique. Il convient de se rappeler les conséquences
psychologiques, les conséquences en termes de santé mentale et les conséquences scolaires de ce ou
ces harcèlements telles qu’elles ont été mises en évidence par la recherche internationale : décrochage
scolaire, absentéisme, perte d’estime de soi, tendances dépressives et suicidaires de long terme. On
comprendra alors combien notre enquête montre l’importance quantitative de cette violence cachée, qui
n’avait pas jusqu’ici été mesurée avec autant de précision.
Notre recherche n’a pas été réalisée dans un but prescriptif : elle ne vise pas à donner des « solutions »
contre la violence, mais à la décrire.
Cependant tout nous conduit à une préconisation massive : centrer la lutte contre la violence à l’école
par une action en profondeur sur le harcèlement entre pairs est primordial. Son coût en termes de
santé publique et de sécurité publique est important. Une étude longitudinale très ambitieuse menée par
l’Université de Cambridge sur 411 garçons suivis de l’âge de 8 ans à l’âge de 48 ans a récemment montré
par exemple comment le bullying était directement relié chez les agresseurs à une vie marquée par la
violence, la délinquance et finalement l’échec personnel.
Intervenir dès le plus âge non pour ficher et punir mais pour aider et prévenir est un droit des enfants :
contre les effets de long terme du harcèlement entre pairs, il est nécessaire d’établir et d’appliquer des
politiques publiques et des programmes efficaces : il s’agit d’interrompre la construction d’une victimation
continue et celle d’une carrière sinon délinquante du moins violente.
La recherche a d’ailleurs bien montré que les programmes de prévention précoce du harcèlement
étaient à la fois plus efficaces et coûtaient beaucoup moins chers en termes de dépenses de
santé, d’assistance sociale et de maintien de l’ordre que les dispositifs ultérieurs de répression ou
de traitement. On comprendra que l’intelligence politique et économique est de miser sur la prévention.
Le véritable pragmatisme politique et la morale peuvent ici se rejoindre au service des jeunes et des
enfants en difficulté.
Il faut encore préciser qu’il ne faut pas confondre prévention précoce et répression précoce ou fichage
des « bullies ». Le profilage comporte un risque de sur-identifier les élèves et de stigmatiser des
populations, augmentant
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