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La nutrition du sportif de haut niveau

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Par   •  16 Mars 2017  •  Dissertation  •  2 199 Mots (9 Pages)  •  1 338 Vues

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Dossier : LA NUTRITION DU SPORTIF DE COMPÉTITION

Bien s’alimenter est essentiel pour la santé, la forme et la performance. Il existe des besoins nutritionnels spécifiques lors de la pratique sportive. Face aux idées reçues et aux erreurs souvent commises, une véritable stratégie nutritionnelle est à développer, tant à l’entraînement que lors de la compétition.

 

La pratique sportive, valorisée par le contexte socio-culturel et par les médias, a sans conteste un effet bénéfique sur la santé. Quel que soit le type, le niveau ou la fréquence de la pratique, elle s’inscrit dans un objectif de bien-être, de plaisir et de réussite. La nutrition est l’un des moyens pour parvenir à un meilleur état de santé et à une amélioration des performances. Du sportif occasionnel au sportif professionnel, il existe une très grande diversité des modes de pratique sportive. L’échelle des dépenses énergétiques va de 2500 kcal/j environ à 6500 kcal/j en moyenne pendant 3 semaines, pour un cycliste du Tour de France. (voir Tableau 1). De plus, par forte chaleur, les pertes sudorales peuvent atteindre, voire dépasser 15 litres/jour. Les besoins nutritionnels seront proportionnels à ces dépenses.

 

L’ÉNERGÉTIQUE MUSCULAIRE

Du point de vue nutritionnel, les sports sont considérés sous l’angle des besoins énergétiques. La fibre musculaire transforme de l’énergie chimique en travail mécanique lors de la contraction (raccourcissement des sarcomères, interaction entre les myofilaments d’actine et de myosine).
Il existe plusieurs types de fibres musculaires : les fibres I (“rouges”, toniques, riches en myoglobine et mitochondries, avec les réactions oxydatives, aérobies) ; les fibres IIB (“blanches”, phasiques, riches en enzymes de la glycolyse anaérobie), les fibres IIA, intermédiaires, les fibres IIC, indifférenciées,… Les muscles contiennent les différents types de fibres, et donc de métabolismes, dans des proportions variables selon le muscle, le sexe, l’âge et surtout l’individu.

 

Sédentaire

 

Activité légère

 

Activité modéré

 

Activité intense

 

140
175
jeu de cartes
instrument de musique

 

140 à 180
175 à350
boules
cricket
croquet
golf
tennis de table
tir à l’arc
voile
volley-ball

 

280 à 420
350 à 525
badmington
bucyclette
course
danse
équitation
gymnastique
hockey
jardinage
nage
ski
tennis

 

420¹
525²
alpinisme
athlétisme
aviron
basket-ball
boxe
cross country
foot-ball
squash

 

¹ en Watts pour une femme de 55kg, ² en Watts pour un homme de 65kg.
* La dépense Energétique totale de l’exercice est obtenue en multipliant la valeur (en watts) par la durée (en secondes) divisée par 4180, pour une expression en kcal.

Tableau 1

 

L’entraînement a un rôle d’hypertrophie (volume) et non d’hyperplasie (nombre de fibres). L’ATP, seule molécule utilisée par les myofilaments est en faible concentration dans le muscle ; elle doit être rapidement resynthétisée, pour la poursuite de l’exercice, par un apport d’énergie. Celle-ci provient d’abord de la phosphocréatine du sarcoplasme, immédiatement disponible et permettant de très fortes puissances sur quelques secondes. Ce système anaérobie alactique (ni air utilisé, ni lactate produit) couvre les épreuves de 0 à 20 secondes (sprints, sauts, lancers). Il sera relayé par celui anaérobie lactique, produisant du lactate par la voie de la glycolyse à partir du glycogène musculaire, pour les exercices de 20 s à 2 min (400 m plat, 100 m natation). Pour ceux de plus de 2 à 3 minutes (du 1500 m au marathon et plus), le système aérobie prévaut : oxydation du glycogène musculaire, du glucose, provenant du foie ou de l’alimentation, et des acides gras du tissu adipeux, jusqu’au stade d’eau et de CO2. La teneur initiale en glycogène musculaire, déterminante pour l’endurance, est augmentée par l’alimentation hyperglucidique.

 

L’ALIMENTATION QUOTIDIENNE DU SPORTIF

On ne s’intéresse souvent à l’alimentation du sportif qu’à l’occasion des compétitions. Or l’alimentation quotidienne est, chez beaucoup d’entre eux, déstructurée (grignotage) et trop riche en glucides simples et “rapides” et en lipides. Si le poids corporel est maintenu, en revanche sa composition risque de ne pas répondre aux besoins de performance et de récupération, d’où des états de méforme. L’alimentation mérite donc un suivi régulier bien avant la compétition. Elle répond à des critères quantitatifs, d’apports énergétiques, proches des dépenses, et qualitatifs, d’apports en macro et micro-nutriments, bien définis par l’alimentation “421 GPL - EAU de CREFF”, base de l’alimentation équilibrée et variée, largement utilisée par les sportifs. Pour répondre à l’augmentation des dépenses énergétiques, il est conseillé quatre ou cinq repas par jour, avec une collation à mi-matinée et/ou un goûter (Tableau 2).

 

 

ALIMENTATION QUOTIDIENNE

 

LES 3 JOURS PRÉCÉDANT L’ÉPREUVE

 

 

petit-déjeuner :
Jus de fruit 150 ml (un verre)
muesli 80g et lait demi-écrémé 100 ml
jambon ou viande froide 50g et pain 60g
yaourt ou fromage blanc 0 % 125 g, confiture 30 g
café ou thé (une tasse) et miel 10 g

 

 

 

 

petit-déjeuner :
idem
idem
idem
idem
riz au lait 100g et café ou thé et miel 10g

 

 

 

 

 

déjeuner :
crudités 150 g et huile 10 g
viande rouge ou blanche 120 g
jardunière ou légumes verts 300g,
10 g de beurre
yaourt ou fromage blanc 0 % 125 g
ou sec 30 g
fruit 200 g
< pain 100 g et 2 verres d’eau (300ml)

 

 

 

 

déjeuner :
crudités 150 g
cuisse de poulet ou steack haché 5 % MG 100g
pomme de terre 300 g (sans beurre)

 

 

 

idem

idem

 

 

collation :
gâteaux secs ou biscuits chocolatés 60 g ou 2 barres céréalières ou pain
confiture
muesli 80g et lait demi-écrémé 100 ml
jambon ou viande froide 50g et pain 60g
yaourt ou fromage blanc 0 % 125 g, confiture 30 g
café ou thé (une tasse) et miel 10 g

 

 

 

 

collation :
idem (sauf biscuits chocolatés)

 

 

 

idem
idem
idem
idem

 

 

dîner :
soupe 200ml ou crudités huile 10g
poisson 150 g ou 2 à 3 oeufs
pommes de terrs ou riz (féculents) 300 g
gâteau de riz ou semoule au lait 200 g
fruit (pomme) ou compote 200 g
pain 80 g et 2 verres d’eau
entre les repas, eau selon besoins

 

 

 

Soit au total 3500 kcal, 59% glucides, 25% lipides et 16% protéines

 

dîner :
salade de maïs ou pommes de terre 150g
idem ou viande blanche ou rouge 100g
spaghetti
al dente 400g*° à 1 kg° (poids cuit)
idem
idem
idem
idem

 

 

 

Soit au total 3900 kcal, 65% glucides (600g de pâtes), 20% lipides et 15% protéines

 

 

Exemples de repas, pour l’alimentation quotidienne et pour celle des 3 jours avant l’épreuve sportive (type marathon).
Respecter les goûts, préférences, aversions et intolérances individuelles. L’alimentation quotidienne doit être équilibrée et variée.
* 1er et 2ème soirs °3ème soir, selon niveau d’entrainement et durée de compétition

Tableau 2

 

LA STRATÉGIE NUTRITIONNELLE DE LA COMPÉTITION D’ENDURANCE

Elle est à mettre en place la semaine précédant l’épreuve (type course de fond, cyclisme, triathlon, …), pendant et après celle-ci. Ses buts sont : maintenir un état d’hydratation optimal, augmenter les réserves de glycogène avant l’épreuve et les gérer au mieux pendant et après celle-ci.

Elle concerne avant tout l’eau et les glucides et répond aux principes suivants : plus l’ingestion alimentaire est éloignée de l’épreuve, avant comme après, plus les glucides ingérés seront complexes (amidon) et d’index glycémique (IG) bas (« lents »), plus l’épreuve est proche, voire pendant celle-ci, plus les glucides seront simples et d’IG le plus élevé possible (« rapides »). Une idée reçue encore répandue chez les sportifs est à réfuter : les glucides complexes ne sont pas tous « lents » ni les glucides simples « rapides ». Ainsi, le glucose, le maltose et les pétales de maïs ou les flocons de pomme de terre sont fortement hyperglycémiants et hyperinsulinémiants, d’IG très élevés. Les pâtes et le fructose ont un IG bas et les pommes de terre à chair ferme, le riz complet et le saccharose élevé.

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