Quelles sont les sources de la croissance économique ?

PARTIE 1 : CROISSANCE, FLUCTUATON ET CRISES

CHAPITRE 1 : QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ?

Introduction :

La croissance économique permet aux sociétés de se développer et de connaître des changements sociaux profonds. Elle est un phénomène majeur marquant ces deux derniers siècles. Les sociétés qui connaissent une croissance économique durable sont devenues capables de poursuivre la croissance de leur production et permettre développement humain. Sans la croissance, le développement économique n’est pas possible, c’est la raison pour laquelle il est nécessaire de s’interroger sur les origines de la croissance

La mesure de la croissance économique est cependant difficile car le PIB (Produit Intérieur Brut) n’est pas un indicateur parfaitement fiable et ne permet pas de mesurer pleinement le bien-être des individus. C’est pourquoi il existe d’autres indicateurs qui s’avèrent nécessaires pour compléter le PIB.

Plusieurs acteurs sont à l’origine de la croissance économique tels que les facteurs de production, le progrès technique et l’innovation. Par ailleurs, les institutions, par l’action des pouvoirs publics peuvent contribuer à la croissance en oui créant un cadre propice à l’accroissement des capacités productives mais aussi à l’incitation à l’innovation.

→ Est-il possible d’évaluer la richesse par des indicateurs ?

→ Comment expliquer la croissance économique ?

→ Existe-t-il un environnement propice à la croissance économique ?

I- Est-il possible d’évaluer la richesse par des indicateurs ?

I.1- Le PIB

I.1.1- Les intérêts du PIB comme mesure de la production

Objectif 1 : relever les intérêts du PIB

Le PIB est un agrégat (c'est-à-dire qu’il est calculé à l’échelle d’un pays) de la comptabilité national qu’est la représentation schématique et quantifiée de l’activité économique d’un pays. Elle en mesure les flux monétaires pendant une période donnée. Le PIB est donc un outil de mesure de la production.

Production : selon l’INSEE, au sens économique du terme, la production est une activité exercée sous le contrôle d’une unité (par exemple une entreprise) qui combine des ressources en main d’œuvre, capital et biens et services pour fabriquer des biens et fournir des services.

Les processus purement naturels, c’est-à-dire sans intervention humaine, ne font pas partie de la production.

PIB : somme des valeurs ajoutées de tous les agents économiques qui produisent sur le territoire national, on y ajoute la TVA, les droits de douane (DDD) et on retranche certaines subventions. Autrement dit, il s’agit de la valeur des richesses au cours d’un an sur un territoire. Il est exprimé en termes réels.

Le PIB englobe la production marchande et la production non marchandes.

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Production marchande : production de biens et de services s’échangeant, ou susceptible de s’échanger, sur un marché, à un prix couvrant au moins les coûts de production. Tous les biens sont considérés comme marchands.

Production non marchande : production de services fournis à la collectivité (ou à un groupe de ménages à titre gratuit ou quasi gratuit).

En ce qui concerne la production marchande, celle-ci se mesure à l’aide de la VAj (Valeur Ajoutée = Chiffre d’Affaire – Consommation Intermédiaires).

En ce qui concerne la production non marchande, le PIB prend en compte les services à partir des coûts de production car celle-ci n’a pas de valeur marchande ; elle est essentiellement assurée par les APU (Administrations Publiques, par exemple : l’armée, la justice ...).

Il s’agit de comptabiliser les biens finaux, c'est-à-dire ceux qui s’ajoutent chaque année dans l’économie. Si un bien offert sur le marché entre dans la production d’un autre bien, il n’est pas comptabiliser comme un bien intermédiaire dans la production d’un autre bien final. Ceci permet de ne pas multiplier les doubles emplois. En effet si on ne respectait pas cette règle on comptabiliserait certains biens deux fois. Exemple : une puce lorsqu’elle est achetée par une entreprise pour fabriquer une carte à puce et quand ce produit (la carte) finit par être vendu au consommateur.

Ainsi, le PIB inclut les activités marchandes effectuées par les entreprises, les SF (Sociétés Financières), les ménages ... et la production non marchande effectuée par les administrations et les associations.

Le PIB est à distinguer du RNB.

RNB : il mesure le revenu total des agents résidants sur le territoire national. On passe du PIB au RNB en ajoutant les flux de revenus reçu de l’étranger et en retirant les flux de revenus versés à l’étranger.

Le PIB présente un double avantage :

- Il permet des comparaisons dans le temps : l’évolution des richesses au cours du temps

permet d’évaluer la croissance économique

- Il permet des comparaisons dans l’espace entre les pays pour déterminer le dynamisme

des différentes régions du monde

On peut comparer les PIB mais aussi les PIB par habitant, tout les deux exprimés en PPA (Parité de Pouvoir d’Achat) ou (comparer) encore les taux de croissance.

PPA : principe qui permet d’exprimer le rapport entre la quantité d’unités monétaires nécessaire dans des pays différents pour se procurer le même « panier » de biens et de services.

Le pouvoir d’achat étant différent dans chaque pays, l’INSEE utilise une méthode de calcul appelée PPA, qui fixe la valeur d’une monnaie en fonction du montant des biens et des services qu’elle permet d’acquérir. Par exemple, on achète moins avec 1 Dollars aux Etats-Unis qu’avec 357 Ouguiya en Mauritanie (1 $ = 357 UM selon le taux de change). La PPA permet de renseigner sur la valeur réelle d’une monnaie, c'est-à-dire sur ce qu’elle permet d’acheter dans le pays. Elle définit un court de change entre deux monnaie, et est fixée en définissant un panier de consommation dans un pays et en évaluant le prix du panier identique dans un autre pays.

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I.1.2- La croissance économique

Objectif 2 : mesurer une croissance économique à l’aide du PIB

Croissance économique (définition de François Perroux, économiste français 1903 – 1987) :

augmentation soutenue durant une période longue de la production d’un pays (mesurée par le produit global brut ou net).

Le PIB est l’outil de mesure de l’activité économique car son taux de variation correspond à la croissance économique. Il se mesure en terme réel, c'est-à-dire en volume. En effet, l’effet-prix est supprimé à cause de la variation des prix d’une année sur l’autre. Si pour l’année étudiée les prix augmentent de 5%, mécaniquement le PIB augmente de 5%, cela ne signifie en rien l’augmentation du pouvoir d’achat ou de possibilité de consommation.

Année

PIB ne milliards d’euro

Taux d’inflation PIB réel (en milliards d’euro) Taux de croissance nominale Taux de croissance réelle

2016 (base) 2 228, 9 0, 2 %

2017

2 291, 0 1 %

2 268, 31 2, 78 % 1, 8 %

Pour déflater, c'est-à-dire passer d’un PIB nominal à un PIB réel, il faut : avec :

En valeur

NOMINAL Euros courants

Livre page 20 : documents 1, 2 et 3

En volume REEL Euros constants

La croissance est un phénomène récent dans l’histoire ; l’accélération de son rythme date du début du 19ème siècle ; cette hausse du PIB réel sur une longue période et de façon durable a des effets quantitatifs importants puisque le revenu national augmente, entraînant une augmentation du niveau de vie. C’est ainsi qu’elle peut favoriser une hausse du bien-être social. En effet la hausse de la production s’accompagne d’une amélioration des infrastructures en faveur du développement des pays et donc du bien être de la population.

Selon W. W. Rostow (économiste Américain, 1916 – 2003), chaque société passe par cinq phases pour connaître le développement économique :

- Phase de la société traditionnelle: domination du secteur agricole, très peu de changements sociaux (statut du pays lors de cette phase : les PMA, Pays les Moins Avancés)

- Phase des conditions préalables au décollage : elle permet à la société de connaître une phase de transition avec