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Camille Claudel, L’Age mûr, 1902

Commentaire d'oeuvre : Camille Claudel, L’Age mûr, 1902. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  16 Mai 2021  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 157 Mots (5 Pages)  •  584 Vues

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L3 Histoire de l’art

Méthodes et pratiques contemporaines

Camille Claudel, L’Age mûr, 1902

[pic 1]

Introduction :

L’œuvre que nous allons analyser s’intitule « L’Age mûr » mais encore « La Destinée »,

  • Le Chemin de la vie » ou « La Fatalité ». Il s’agit d’une sculpture en bronze réalisée par Camille Claudel entre 1893 et 1899 fondus de bronze en 1902. Cette sculpture mesure un mètre vingt de haut sur un mètre quatre-vingt de largeur. Elle est une des sculptures majeures de Camille Claudel conservée à Paris au musée d’Orsay. Il existe deux versions de l’âge mûr, la première, en plâtre, date de 1895-1894 avec une construction pyramidale complètement différente de celle qui nous intéresse, la seconde version plus récente.

En 1885 Camille Claudel a 20 ans, élève douée et précoce d’Auguste Rodin, il l’engage dans son atelier. Elle est une jeune fille a l’esprit libre, plein de gaieté. Rodin en tombe amoureux et est fasciné par son travail elle participe à deux de ses monuments « les portes de l’enfer » « les bourgeois de Calais » elle en devient sa maitresse et sa muse. Pendant dix ans ils conjuguent collaboration artistique et liaison sentimentale. Rodin reste cependant le maitre et Camille l’élève. Il s’attribue la paternité de leurs créations en collaboration et il refuse de quitter sa compagne de toujours. Voyant son talent méprisé et son amour bafoué elle quitte Rodin en 1898. Elle exécute une série d’œuvres personnelles.

Elle voulait la reconnaissance de son talent par une commande de l’Etat et en principe dans un musée français. Sa commande fut annulée surement par Rodin, très influent à l’époque, qui a compris la signification autobiographique de l’œuvre. Il a vu à travers cette œuvre un scandale imminent. Il ne voulait pas voir sa vie exposée. Claudel déterminée décide de relancer les Beaux-arts car elle avait besoin de cet argent pour vivre et travailler. Elle s’adressera directement en 1907 au ministre des affaires culturelles en le suppliant dans une lettre manuscrite. Aucune commande n’avait apparemment été demandée, elle fut dans l’obligation de renoncer ce qui va être pour elle une énorme blessure. Elle ne recevra pas le bronze pour finir son œuvre qui aurait pu faire évoluer sa carrière. Un homme, le capitaine Tissier va adorer son œuvre et va la vouloir à tout prix cependant il n’en a pas les moyens. Il va chercher une solution et va réussir à la faire fondre en 1902.

Analyse :

Nous voyons un groupe composé de trois personnes, une femme agenouillée qui représente la jeunesse et implore un homme âgé (l’Age mûr) retenu par une femme âgée.

La sculpture est construite sur une oblique très dynamique renforcée par le déséquilibre de la jeune femme et le jeu des lignes en général qui créent le rythme et en font une composition en action.

Le centre de l’œuvre est le vide entre les deux mains celle de l’homme et celle de la jeune femme. L’homme semble anéanti, et complétement sous l’emprise de la vieille femme. Les liens avec la jeune femme semblent rompus.

[pic 2]

Nous remarquons que les visages et les corps des personnages sont très travaillés et réalistes. A droite, la jeune femme « l’implorante » se tient accroupi les bras tendus implorant, sous cet effort, l’homme qu’elle aime. Son visage est plutôt rond, jeune, ses lèvres sont pulpeuses.

[pic 3]

Le visage de l’homme est marqué par l’âge, ridé, baissé et tourné en direction de la vieille femme. La vieille femme parait très vieille, beaucoup plus ridée que l’homme, laide. Leur corps sont maigres, aux chairs flasques et pendantes. Nous sommes loin du temps ou l’art privilégiait la beauté idéale.

Nous pouvons souligner que l’œuvre se rattache au style de Rodin, l’expressionnisme. La sculpture a subi une fonte à la cire perdue c’est une technique de l’antiquité ou l’œuvre est moulée puis ce moule est plongée dans l’argile liquide. Le moulage est durci puis chauffé, la cire va se liquéfier et libérer un espace pour le bronze.

Interprétation :

Cette œuvre a été conçu par Camille Claudel à l’époque de sa séparation avec Rodin. Il s’agit d’une autobiographie sculptée de l’artiste elle-même.

Nous reconnaissons l’homme d’âge mûr qui représente en réalité Rodin, arraché à la jeunesse,

  • la vie, à l’amour qui représente Camille humiliée à genoux, implorant son bien-aimé. L’homme est arraché par Rose Beuret sa compagne de toujours représentée en tant que vieille femme décharnée. Claudel fera par ailleurs des caricatures de celle-ci.

A travers cette œuvre elle semble mettre en scène sa vie tourmentée et le drame de sa rupture. Les multiples drapés, les ombres violentes, rapprochent la deuxième version de l’esthétique « Art nouveau ».

La sculpture représente un groupe de trois personnages qui constituent une représentation symbolique de la destinée. Elle relève une question essentielle sur la destinée humaine confrontée au temps qui passe. Nous pouvons remarquer l’impuissance de la jeunesse et de la beauté face aux dégâts de l’âge et à la différence des générations. Beaucoup d’artistes au XIXème siècle vont s’intéresser à cette question, celle du cycle de la vie.

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