Exposé Inflation

la Zone euro, le taux d'inflation en glissement annuel est ressorti à 1,4% à fin mars 2010 contre 0,9% à fin février 2010. Ainsi, l'Union a enregistré un différentiel d'inflation en glissement annuel favorable à l'égard de la Zone euro de 1,3 point de pourcentage à fin mars 2010 contre 1,6 point le mois précédent. En outre, un écart d'inflation favorable à l'Union est observé par rapport aux pays environnants. La disparité des taux d'inflation dans les pays de l'UEMOA s'est atténuée à fin mars 2010. En effet, l'écart-type des taux d'inflation en glissement annuel est passé de 2,3 points de pourcentage à fin décembre 2009 à 1,7 point à fin février 2010 et 1,5 point à fin mars 2010. Les taux d'inflation en glissement annuel à fin mars 2010 les plus élevés sont observés au Mali (2,5%) et au Bénin (2,0%). Ces évolutions sont expliquées par la hausse plus importante des prix des carburants (plus de 30%) au Bénin et l'augmentation sensible du prix du sucre au Mali (35,9%). En perspective, l'orientation haussière de l'inflation devrait se poursuivre au cours des prochains mois. Le taux d'inflation en glissement annuel se situerait à 0,4% à fin avril 2010, 0,5% à fin mai 2010 et 1,7% en juin 2010, en rapport essentiellement avec les anticipations de hausse des prix des céréales dans la plupart des pays. A fin décembre 2010, le taux d'inflation en glissement annuel dans l'Union est projeté à 2,5%. Il se situerait dans un intervalle allant de 1,5% à 3,2%, en tenant compte des scénarios sur l'évolution des prix du pétrole en 2010. Le taux d'inflation, en moyenne annuelle dans l'UEMOA, s'établirait à 1,2% en 2010 contre 1,1% en 2009.

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La présente note analyse l'évolution des prix à la consommation dans l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) à fin mars 2010 et les perspectives sur l'ensemble de l'année 2010. I- EVOLUTION DES PRIX A LA CONSOMMATION DANS LES ETATS MEMBRES DE L’UEMOA A FIN MARS 2010 Cette section analyse la tendance globale de l'évolution des prix à fin mars 2010, l'inflation selon ses principales composantes, la disparité des taux d'inflation dans l'Union, ainsi que le différentiel d'inflation entre l'UEMOA et ses principaux partenaires commerciaux. 1.1. Tendance globale de l'inflation Le niveau général des prix à la consommation est ressorti en hausse en rythme annuel en mars 2010, en rupture avec la baisse observée depuis le mois de juillet 2009. En effet, le taux d'inflation s'est établi, en glissement annuel, à 0,1% en mars 2010 contre -0,7% à fin février 2010. Graphique 1 : Evolution de l'inflation en glissement annuel dans l'UEMOA

en %

11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 -1 -2 -3

Sources : Instituts Nationaux de la Statistique.

La remontée des prix dans l'Union à fin mars 2010 résulte principalement de la progression en variation annuelle des prix des légumes, du sucre et des produits pétroliers dans la plupart des pays, ainsi que du renchérissement du gaz au Bénin et au Sénégal.

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1.2. Analyse de l'inflation selon les principales composantes de l'IHPC Les composantes « Alimentation », « Logement » et « Restaurants et hôtels1 » sont les sources de la hausse des prix. La contribution de la fonction « Alimentation » est ressortie à 0,2 point de pourcentage à fin mars 2010, en rapport avec le renchérissement des légumes frais, et la progression du prix du sucre, induite par les tensions sur les cours mondiaux. En dépit d'une remontée depuis janvier 2010, les prix des céréales en mars 2010 sont restés inférieurs à leurs niveaux à la même période de 2009. La baisse des prix des céréales s'est atténuée, passant de 9,2% en février 2010 à 5,2% en mars 2010. Les rubriques « Logement » et « Restaurants et hôtels » ont contribué chacune à hauteur de 0,1 point de pourcentage à la hausse des prix. L'évolution de la fonction « Logement » est liée au renchérissement du pétrole lampant et du gaz, en rapport avec la progression des cours mondiaux du pétrole brut et du gaz. Elle est due également au relèvement des tarifs de l'électricité observé en Côte d'Ivoire en janvier 2010 et au Sénégal en août 2009. La progression de la rubrique « Restaurants et hôtels » résulte essentiellement de la hausse des prix des boissons gazeuses au Burkina et au Côte d'Ivoire. Tableau 1 : Principales contributions à l'évolution de l'inflation en glissement annuel (en point de pourcentage)

Mars. 2009 Alimentation dont : Céréales non transformées Sucre Produits de la pêche Légumes frais Viande de boeuf Non alimentaire Logement Communication Transport Autres postes non alimentaires Total 1,4 0,0 0,5 0,0 0,2 1,5 0,5 -0,2 0,5 0,7 4,0 -0,7 0,1 -0,5 0,2 0,1 -0,4 0,1 -0,2 -0,4 0,1 -1,8 -0,6 0,1 -0,3 0,2 0,0 -0,2 0,2 -0,4 -0,1 0,1 -0,9 -0,8 0,2 -0,2 0,2 0,1 -0,2 0,1 -0,4 0,0 0,1 -0,7 -0,5 0,2 -0,1 0,5 0,0 -0,1 0,1 -0,3 0,0 0,1 0,1 2,5 Déc. 2009 -1,4 Janv. 2010 -0,7 Fév. 2010 -0,5 Mars. 2010 (*) 0,2

Sources : BCEAO, INS. (*) : Provisoires

1 Cf. tableau 1 en annexe.

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La fonction « Communication », avec une contribution de -0,3 point de pourcentage, en liaison avec la baisse en rythme annuel de 29,8% du coût des communications téléphoniques en Côte d'Ivoire, a atténué la hausse de l'inflation. L'analyse de l'évolution de l'inflation selon l'origine géographique des biens et services montre que la hausse du taux d'inflation est due aux prix des produits locaux. La progression des prix s'est située à 0,5% à fin mars 2010 pour les biens et services locaux, en rapport avec le renchérissement des denrées alimentaires, notamment les légumes. En revanche, les prix des produits importés ont enregistré un repli de 1,1% à fin mars 2010 contre une diminution de 2,4% à fin février 2010, en liaison notamment avec la diminution en rythme annuel des prix du riz importé. L'atténuation de la baisse des prix des biens importés résulte du renchérissement des produits pétroliers (6,6%) et du sucre (13,1%). Les composantes « Produits locaux » et « Produits importés » ont contribué respectivement à hauteur de 0,4 point et -0,3 point de pourcentage à l'inflation, en glissement annuel, à fin mars 2010. Tableau 2 : Inflation selon l'origine des produits

Composantes Pondération en % Produits locaux Variations annuelles (en %) Produits importés Inflation globale Contributions (en points de %) Produits locaux Produits importés 72,6 27,4 100 72,6 27,4 Mars. 2009 4,0 4,0 4,0 3,0 1,0 Déc. 2009 -1,3 -3,3 -1,8 -0,9 -0,9 Jan. 2010 -0,7 -1,6 -0,9 -0,5 -0,4 Fev. 2010 -0,2 -2,4 -0,7 -0,1 -0,6 Mars. 2010 (*) 0,5 -1,1 0,1 0,4 -0,3

Sources : BCEAO, INS. (*) : Provisoires.

La décomposition de l'indice des prix selon la nature des produits (biens ou services) indique une progression des prix des biens contre un repli de ceux des services. La hausse des prix des biens est ressortie à 0,7% à fin mars 2010 contre une baisse de 0,4% à fin février 2010, en liaison notamment avec le renchérissement des carburants et des produits alimentaires. La diminution en glissement annuel des prix des services s'est établie à 1,2% à fin mars 2010 contre 1,6% à fin février 2010, en rapport essentiellement avec la baisse du coût des communications téléphoniques en Côte d'Ivoire. Les prix des services et des biens ont contribué respectivement à hauteur de -0,4 point et 0,5 point de pourcentage à l'inflation en glissement annuel à fin mars 2010.

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Tableau 3 : Evolution des prix des biens et des services

Composantes Pondération en % Services Biens Variations annuelles (en %) Biens durables Biens non durables Biens semi-durables Inflation globale Contributions (en points de %) Services Biens (*) Provisoires. 30,6 69,4 4,7 30,3 34,4 100 30,6 69,4 mars. 2009 Nov. 2009 Déc. 2009 Jan. 2010 Fev. 2010 Mars. 2010 (*) 2,9 4,5 3,4 5,1 0,5 4,0 1,0 3,0 -0,4 -1,0 2,4 -1,3 -0,5 -0,8 -0,1 -0,7 -0,8 -2,2 3,0 -2,7 -0,2 -1,8 -0,3 -1,5 -1,5 -0,6 1,7 -0,9 0,5 -0,9 -0,5 -0,4 -1,6 -0,4 1,2 -0,6 0,3 -0,7 -0,5 -0,2 -1,2 0,7 0,9 0,7 0,4 0,1 -0,4 0,5

Sources : BCEAO, INS.

Les tensions inflationnistes au niveau de « l'énergie » sont persistantes depuis le début de l'année. Les prix de la rubrique « énergie » sont ressortis en progression de 3,8% à fin mars 2010, en rapport avec le renchérissement en rythme annuel de 6,6% des produits pétroliers induit par la remontée des cours du pétrole brut observée sur la période récente. En effet, la variation en glissement annuel des cours mondiaux du pétrole brut exprimés en francs CFA a atteint 55,9% à fin décembre 2009 et 60,2% à fin mars 2010. Tableau 4 : Inflation en glissement annuel des produits frais et de l'énergie