Fiche sur le film Abouna
Fiche : Fiche sur le film Abouna. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Izuku988 • 14 Avril 2023 • Fiche • 1 200 Mots (5 Pages) • 223 Vues
Ministère de la Culture et de la Communication COLLÈGE AU CINÉMA
Centre National de la Cinématographie
Ministère de l'Education nationale
Conseils généraux
Mahamat-Saleh Haroun
Abouna
RÉALISATEUR
Mahamat-Saleh Haroun naît au Tchad, à Abéché, en 1961, un an après l'indépendance de son pays, ancienne colonie française. Haroun grandit dans une famille musulmane aisée de six enfants, qui suit le père devenu diplomate à N'Djamena au début des années 70. Chaque fois qu'il en a le loisir, le jeune Haroun y fréquente l'Institut culturel français où passent de nombreux films.
Au début des années 80, à Pékin où travaille son père, il n'est pas accepté à l'Institut de cinéma car il est étranger. Déçu, il part à Paris, s'inscrit au Conservatoire Libre du cinéma français et vit depuis en France. N'arrivant pas à trouver les moyens de faire des films, il entreprend en 1986 des études de journalisme puis exerce cette profession.
[pic 1][pic 2][pic 3][pic 4][pic 5][pic 6]À partir de 1994, il réussit à faire des courts métrages. En 1998, avec un très faible budget (80 000 euros), il réalise Bye Bye Africa, le premier long métrage tchadien. Bien que primé dans de nombreux festivals, il ne sortira en France qu'en 2003, après la véritable révélation auprès du public d'Abouna (2002). En 2006, il réalise Daratt, puis ce sera Sexe, gombo et beurre salé, diffusé sur Arte en 2008. En février 2008, il tourne au Tchad un court métrage, Expectations, destiné à être intégré avec les courts métrages de deux autres cinéastes. Mahamat-Saleh Haroun devrait tourner bientôt un thriller politique, African Fiasco, en Afrique mais sans doute pas au Tchad (où il se rend cependant souvent).
GÉNÉRIQUE
Titre original : Abouna (Notre père). Tchad/2002. Production : Goï Goï Production, CINENOMAD. Scénario et Réalisateur : Mahamat-Saleh Haroun. Image : Abraham Haile Biru. Montage : Sarah Taouss Matton. Décors : Laurent Cavero. Son : Marc Nouyrigat,
Olivier Lauren, Laurent Dreye. Musique : Diego Moustapha N'Garade. Interprétation : Ahidjo Mahamat Moussa (Tahir), Hamza Moctar Aguid (Amine), Zara Haroun (la mère), Koulsy Lamko (le père), Garba Issa (le marabout), Mounira Khalil (la muette). Caractéristiques : 35mm couleurs. Durée : 1 h 20'. Distribution : MIQ Diffusion. Sortie France : 19 mars 2003.
SYNOPSIS
Un matin, dans une maison d'un faubourg de N'Djamena, capitale du Tchad. Tahir (quinze ans) et Amine (huit ans) s'inquiètent de l'absence de leur père qui devait arbitrer leur match de football. Leur mère annonce qu'il est parti. Ils le cherchent en vain dans la 5a ville. Le soir, l'inquiétude réveille chez Amine une forte crise d'asthme... Puis les deux frères se rendent sur le lieu de travail de leur père et découvrent qu'il n'y travaille plus depuis plus de deux ans !
Lors d'une séance de cinéma, ils sont persuadés de le reconnaître sur l'écran. Le lendemain, ils sèchent l'école et décident de voler la bobine du film pour y retrouver les images de leur père. Cela se termine au commissariat, et la mère les envoie loin de la ville, dans une école coranique. La vie y est très dure, surtout pour Amine... Un jour, un cousin en visite leur apprend que leur père est à Tanger. Tahir et Amine décident de s'échapper...
MISE EN SCÈNE
Un décor épuré
Alors que dans beaucoup de films africains le décor, les personnages et leurs actions nous informent sur un mode de vie et sur des coutumes, le réalisateur d'Abouna rejette les descriptions pittoresques qui pourraient faire « folklore local ». Ainsi, quand les deux frères sortent dans les rues à la recherche de leur père, Mahamat-Saleh Haroun montre très peu la ville. Il choisit de filmer les deux garçons errant dans des endroits vides (terrain vague, terrain de football) et dans une rue où ils courent si vite qu'on ne peut rien y saisir de la vie locale.
Le lumineux et l'obscur
Mahamat-Saleh Haroun aborde des aspects complexes de la vie, comme comment survivre à l'abandon, sans faire un film lui-même complexe. Il y parvient en inscrivant ses personnages dans un monde qui reflète naturellement le caractère tantôt obscur et tantôt lumineux de l'existence.
L'alternance du jour et de la nuit sert à cela bien plus qu'à marquer le temps qui passe. Les scènes de nuit sont surtout celles de la souffrance, de la peur et de la mort. Mais c'est aussi dans la nuit que vient la liberté (pour Tahir et plus tard pour sa mère). Les scènes de jour sont d'abord celles de l'amour. Mais c'est aussi pendant le jour que la mère abandonne ses enfants à un sombre destin et que le père disparaît. Un mystère en pleine lumière pour montrer, avec évidence, que rien n'est jamais simple.
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