Le cinématographe. Invention du siècle

LE CINÉMATOGRAPHE, INVENTION DU SIÈCLE

Contexte :

IIIe République “belle époque” ou émergent de nouvelles pratiques culturelles, une culture de masse notamment : monde du cirque, café-concert, le cinématographe qui devront le divertissement préféré des français à cette époque, il rafle le plus grand public “Boulevard du Crime” grand boulevard actuel. Boulevard où il y avait pleins de théâtres où ils jouaient drame et mélodrame.

I - Le cinéma, naissance du septième art, inventé en 1895 par les Frères Lumière

Le cinéma né à Paris le 28 décembre 1895. Evénement marquant : projection qui se passe dans le sous-sol du Grand café : Salon Indien, rue Scribe. 35 spectateurs (chercheurs, photographes) qui viennent assister à la toute première projection des frères Lumière. La place est à 1 franc. Conviés pour voir des Vues, images photographiques imprimées qui font environ 50 secondes : Sortie des usines Lumière à Lyon. Le contexte de l’époque : écran de toile, quelques chaises et un appareil de projection posé sur un escabeau et faisant du bruit. Il y a dans la salle : Georges Méliès, autre très grand inventeur. Il dit “Nous nous trouvions les autres invités et moi … photographie immobile représentant ..j’en fais moi-même depuis de 10 ans…”. Plus de 2 000 spectateurs qui se hâtent à la porte, la foule se presse, sortent ahuri de ce qu’ils ont vu. Arroseur Arrosé, en 1896 est le premier film comique de l’histoire du cinéma et l’Arrivée en Gare de la Ciotat. Les frères Lumière sont des chercheurs, scientifiques mais Louis Lumière est un cinéaste magistral qui maitrise à la fois l’espace, le cadrage et la lumière. Les affiches aux couleurs vives qui contribuent à la publicité (voir Henri Brispot, Le cinématographe Lumière, 1895), le cinéma dépasse les clivages sociaux et de générations. Ces recherches sont à liés au fait que l’on soit entre sciences et arts (XIX° siècle des Sciences). La photographie est le premier jalon vers une approche réaliste et scientifique du réel.

La chronophotographie fait le pont entre sciences et arts par Jules Marais et Eadweard Muybridge vers 1880, premiers à se servir d’instantanée photographique pour décomposer le mouvement des êtres vivants : animaux, sportifs, mouvement. époque où l’on est fasciné par la vitesse. Avec un fusil photographique, idée de saisir la vitesse.. Images qui inspirent les artistes comme les symbolistes : Degas, Rodin, Whistler et le mouvement futuriste et cubiste. Déjà au XVIII° des recherches étaient faites sur l’image par les montreurs d’images. Chat-noir, Georges Sand, jeux d’ombre … C’est un pont vers le cinématographe. Thomas Edison (a inventé le cinéma pour les américains) invente le kinétoscope.

Emile Reynaud est le pionnier des dessins animés (Pauvre Pierrot, 1892), le théâtre optique. Fièvre créative en cette époque.

II - 1900 : le cinématographe, événement de l’Exposition Universelle de Paris 

   Introduction de la couleur

Les Frères Lumière connaissent un succès à l’étranger. Pas de brevet donc se font doubler. Succès lors de l’Exposition Universelle de 1900, le cinéma fait office de fleuron pour la France. Ecran géant : 400 m2 + grand au monde à l’époque. Projettent un spectacle qui dure 30min environ et 15 photographies couleurs. Admiré par + d’un 1,5 millions de spectateurs. La couleur existe déjà à l’époque mais au pinceau film après film : technique de coloration manuelle, on va un peu plus vite par la suite en utilisant des pochons couleurs. Le cinéma plait à tout le monde sauf l’intelligentsia qui a peur que … Sarah Bernhardt va vivre l’expérience en prêtant sa voix : phono-cinéma théâtre synchronisation manuelle entre phonographe et projecteur. Les gens voient de petit film avec des voix parlés ou chantés. Son apporté par les gens du spectacle (bruitage de théâtre), pianistes (coté narratif du cinéma) qui vont être empruntées par le cinéma. Le bonimenteur ou conférencier (explicateur) celui qui raconte sur le film. Carton inséré dans le film et qui séquence. Le cinéma attire très vite toutes les origines sociales, l’historien du cinéma, Christophe Prochasson en dit “le cinéma présente toutes les ambiguïtés, tout les caractères hybrides des produits qui composent la culture de masse, il associe sciences, techniques, spectacle et argent.”

   Réflexion sur le cinéma parlant

III - George Méliès prestidigitateur, ou la fonction magique de l’image animée 

• Un mot de la prestidigitation “inventée” par Robert Houdin (1805 - 1871)

C’est l’un des pionniers du cinéma mais s’intéresse au monde magique du cinéma, inspire du monde imaginaire. héritage de la Lanterne magique, fou de magie, il rachète le théâtre de Robert Houdin (inventeur, horloger, automates, trucage, le chapeau noir nait avec lui..) il aime les spectacles fantastiques. Admiré par Melies qui vient de la haute bourgeoisie parisienne, il rachète le théâtre de Houdin, il n’a alors que 27 ans. Il en fait son premier lieu de scène et devient le principal concurrent des frères Lumières. C’est le coté esthétique, fantastique du cinéma qui l’intéresse. Tourne 520 films entre 1893 et 1913. Il émerveille le public, puis il s’en lasse et devient alors démodé. Méliés va connaitre la fortune mais fait un cinéma très cher : monde sur scène, costumes, truquage … va le ruiner. Son style est un triomphe qui va avoir un succès mondial : en 1902, Le Voyage dans la Lune d’après Jules Verne. Il est à la fois producteur, décorateur, distributeur, scénariste, acteur.. Il fait tout. Art qui multiplie les procédés : trompe l’oeil, pyrotechnie. En 1906, Méliès commence à chuter parce qu’il a la concurrence de l’autre cinéma, il a lassé avec ses effets spéciaux, sa conception ne change pas, il ne la modernise pas. Il fait des plans d’ensemble avec  une caméra fixe. Son cinéma est au service des effets spéciaux. Il fait plutôt des spectacles cinématographiques. En 1922, Méliès est ruiné. Ses films ont en grande partie été brûlés fondu pour faire des talonnettes de chaussures.