Lorenzaccio Alfred de Musset

    Lorenzaccio est un drame romantique de cinq actes écrit par Alfred de Musset au XIXème siècle. Ce drame romantique s’inscrit dans le mouvement littéraire du Romantisme. On entend par Romantisme une réaction au contexte politique après la Révolution française. L’enthousiasme de la Révolution laisse place à un désenchantement politique. Les héros romantiques ne sont plus acteurs de l’Histoire. Ils expriment une violente révolte à l’égard du monde, incapables de s’adapter à cette nouvelle société qu’ils jugent matérialiste et opportuniste. Ils font le constat amer de leur incompatibilité avec les exigences du monde et de la société. Le « mal du siècle » est cette prise de conscience d'une inadaptation fondamentale de l'être sensible à son environnement social.Il se réfugie parfois dans la mélancolie et la solitude. L’intrigue se déroule à Florence en 1537. La ville vit dans la tyrannie d’une brute débauchée et sanguinaire, le duc Alexandre de Médicis, bâtard de la famille Médicis, personnage historique réel. Alexandre est tout puissant, protégé par le pape mais également par l’empereur Charles Quint, chef du Saint Empire germanique. Conspué et critiqué, il s’appuie sur son cousin, Lorenzo de Médicis pour contrôler et diriger la ville.  Dans cet extrait de l’acte III, scène 3,Lorenzo lui dévoile son secret et son projet: il souille son âme sa réputation pour approcher l’intimité du monstre afin d’assassiner lui-même Alexandre avant de se suicider. C’est le but de sa vie.

     Par quels moyens la scène parvient à révéler l’intimité déchiré du personnage principal?

     Il s’agira d’étudier une scène de débat entre deux visions morales et politiques.

    Cette scène est un débat entre deux visions morales et politiques. D’une part car l’idéalisme naïf de Philippe est critiqué par Lorenzo. Philipe utilise le parallélisme pour contester la vision de Lorenzaccio. Pour illustrer cette idée observons le passage suivant : « Le mal existe, mais non pas sans le bien; comme l’ombre existe, mais non sans la lumière. ». Philippe est idéaliste,il croit au bien et au mal. Nous retrouvons cette idée lorsque le personnage dit : « pas sans le bien », « Si tu n’as vu que le mal ». Philippe représente la vertu qui est l’opposé de Lorenzo qui représente le vice. L’un représente la vision pessimiste que tout est mal et l’autre la vision idéaliste que peut-être cela changera.

    Lorenzo pense que l’humanité est corrompu ainsi que le montre les passages suivants: « J’ai vu les hommes tels qu’ils sont » « l’humanité souleva sa robe ». Lorenzo procède par étape car premièrement il parle de sa personne ensuite de l’humanité et enfin de Florence pour justifier sa vision pessimiste. Lorenzo avait un espoir pour les basses classes « J’ai recueilli les discours des gens du peuple » mais ce n’est pas à quoi il s’attendait car eux aussi sont corrompus. Ainsi, à travers l’expression «  je cherchais les visages qui me donnaient du coeur » nous voyons que l’effet de la tyrannie a agit sur eux. Les hautes classes ne font que polémiquer mais ils n’agissent pas. Cette affirmation est visible dans le texte « j’ai bu dans les banquets patriotiques le vin qui engendre la métaphore et la prosopopée » .