Multiculturalisme

E FORMALITE DANS UN MODELE EUROPEEN ACTUEL

A. L’Europe peut prétendre à un multiculturalisme généralisé

L’Union Européenne, créée dans un but purement économique s’est vue évoluer au fil des décennies et a su adopter un caractère tant social qu’économique. Cette union unique dans le monde a attiré de nombreux prétendants et durant des années les a accueilli ouvertement, en plus de voir l’espace Schengen s’agrandir. Non sans conséquences, ce phénomène entraîne inéluctablement une reconfiguration continue de l’Europe.

La France, comme chaque pays accueillant se retrouve aujourd’hui dans une situation de métissage des cultures important qui y cohabitent sans qu’une culture particulière domine plus que les autres ; c’est un modèle moderne et généralement présent dans les pays développés.

Pour être plus précis, nous pouvons reprendre les termes de Béatrice Durand, professeur et auteur, qui affirme que le multiculturalisme est une « notion qui articule l’idée d’une «égale dignité des cultures et du caractère positif de la diversité ainsi que le refus de l’hégémonie culturelle de la société majoritaire. »

Depuis des décennies déjà l’Europe connaît cette situation de melting-pot des cultures bien que ceci impose certaines règles aux accueillants mais surtout aux accueillis, et de manière générale nous pouvons constater le succès du multiculturalisme.

B. Allemagne et Royaume-Uni, des modèles en faveur du multiculturalisme

Bien que ce phénomène soit étendu à l’Europe en générale, nous constatons que certains pays se voient accueillir un plus grand nombre de citoyens du monde, comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et même la France. Pourtant chaque pays applique des politiques différentes concernant le multiculturalisme.

Prenons premièrement comme exemple l’Allemagne, où selon B. Durand, le multiculturalisme a longtemps été une politique centrale. En effet, l’immigration (tardive certes) a longtemps été bienvenue dans ce pays, comme en France où N. Sarkozy, en 2003, « emprunte à l’Institut Montaigne la thématique de la diversité, et même de la discrimination positive », nous explique l’anthropologue Eric Frassin. Le France est selon lui devenue culturelle et, plutôt que l’assimilation on préconisait l’intégration : intégration, selon le Premier Ministre, « qui n’exige pas, pour réussir, que celui qui est accueilli renonce à ce qu’il est ».

Le Royaume-Uni, où le métissage des cultures est plus prononcé qu’en Allemagne encore, a fait preuve d’une réelle implication politique et sociale avec la présence des représentant des communautés immigrées dans les conseils municipaux par exemple, chose inexistante en France ; alors qu’en Allemagne seuls des lois sont votées et des sommets organisés en faveur des mesures d’intégration.

Mais attention, il faut savoir nuancer certaines notions et, en vue de l’évolution du phénomène, aujourd’hui on ne parle plus de multiculturalisme car malgré une réelle volonté, nous nous apercevons qu’une culture domine toujours et pis encore, le multiculturalisme entraîne en réalité un communautarisme marqué, non sans conséquences.

II. LE MULTICULTURALISME UNE UTOPIE ?

A. L’identité nationale comme remède au communautarisme et la Leitkultur

Outre-Rhin est apparu un concept alternatif au multiculturalisme, sous le nom de Leitkulture, qui signifie culture de référence ; ce concept est donc constitué d’un socle de valeurs communes et constitutionnelles, qiu n’écrase pas pour autant les différencces.

La Leitkultur conçue comme un antidote au relativisme culturel qu’aurait véhiculé l’idéologie multiculturaliste, et se définit elle aussi par des références culturelles. Peut-on penser que ce phénomène, qui s’applique de plus en plus au reste de l’Europe, aura plus d’avenir que le multiculturalisme ?

Bien que défenseur du multiculturalisme il y a quelques années, Nicolas Sarkozy a réévalué sa politique affirmant que « les pays comme l’Angleterre ou les Etats-Unis, qui ont développé ce multiculturalisme, communauté par communauté, ont renforcé les extrémismes ». Aujourd’hui, notre gouvernement (Ministères de l’Immigration et de l’Identité Nationale) « vise à nous définir par opposition à eux », selon Eric Frassin ; eux, sous-entendus les personnes d’origine étrangère. Nous pouvons observer un politique beaucoup plus austère à l’égard des immigrés, notamment des musulmans, qui se trouvent au cœur de la politique de N. Sarkozy ; ce genre de retournements extrémistes et xénophobes ne peut que favoriser des attitudes réactionnaires !

Pour notre président, d’après E. Frassin, aujourd’hui « l’identité nationale c’est le remède au communautarisme », accusant le multiculturalisme d’être à l’origine des problèmes de notre société.

Or, aujourd’hui nous nous trouvons dans une impasse, car pour Grjebine « Les appartenances ethniques et religieuses, que l’antiracisme avait initialement pour projet de rendre invisibles, sont désormais valorisées » et il n’existerait qu’un seul remède pour Zizek, celui de créer un projet commun partagé de tous qui constituerait une réelle motivation et une acceptation de l’autre plus naturelle.

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B. L’influence de l’idéologie dans le multiculturalisme et la démocratie

Aujourd’hui, en France notamment, on peut réellement affirmer que la religion musulmane est au centre de polémiques, débats politiques, et même d’une montée de racisme et xénophobie. Dans un tel métissage des cultures, il est difficile aujourd’hui de retourner à un mouvement de monoculturalisme… bien que le phénomène se fasse de plus en plus présent sur la scène politique où ces idées ne sont plus réservées l’extrême droite. En effet, les hommes politiques (et pas que français) s’interrogent sur la compatibilité des valeurs islamiques notamment, dans une démocratie. En Allemagne après une tentative de multiculturalisme, une Leitkultur a été mise en place voyant que ce premier n’était pas conciliable sous prétexte d’une « insuffisante intégration des immigrés ».

Or, et comme nous le dit E. Frassin, depuis le Printemps