Résumé De La Guerre De Troie N'Aura Pas Lieu
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Ulysse, roi d’Ithaque, ambassadeur des Grecs auprès des Troyens pour demander le retour d’Hélène.
Oiax, capitaine de la flotte grecque, brutal et provocateur.
Thèmes
1. La guerre : fatalité de la guerre et responsabilité des hommes. 2. Patriotisme, nationalisme et chauvinisme. 3. Le poids des mots, la propagande et la manipulation des foules. 4. L’absurde. 5. La fragilité de la paix. 6. Le couple et l’amour. 7. La célébration de la vie.
Découpage
Acte 1 Scène 1 : La pièce se passe à Troie avant que n’éclate la guerre entre les Grecs et les Troyens. Les Grecs ont décidé d’envoyer un ambassadeur pour réclamer Hélène, enlevée par le Troyen Pâris. On attend le délégué des Grecs, Ulysse, et sa suite. Nous sommes sur la terrasse d’un rempart du palais de Priam, roi des Troyens. Pierres blanches et colonnades s’inscrivent sur le bleu du ciel. Andromaque, femme d’Hector, s’entretient avec sa belle-sœur, la prophétesse Cassandre. La guerre aura-t-elle lieu ? Andromaque a toute confiance dans la paix, mais Cassandre s’ingénie à la troubler en lui affirmant que le destin s’agite.
Scène 2 : Hector arrive, heureux et ému de retrouver sa femme et d’apprendre qu’elle attend un enfant.
Scène 3 : Les deux époux sont seul à seul et se confient. Hector, qui revient victorieux du combat, raconte comment il est passé de l’amour de la guerre à la haine de la guerre. Il est bien décidé à ne pas se battre de nouveau, surtout pour un prétexte aussi futile que l’enlèvement d’Hélène. Aussi a-t-il convoqué son jeune frère Pâris, le principal responsable de l’hostilité des Grecs.
Scène 4 : Dans un dialogue où la raideur de l’aîné s’oppose à la légèreté du cadet, Hector obtient de Pâris la promesse qu’il laissera repartir Hélène si Priam y consent. Mais Cassandre lui révèle que le vieux roi Priam et tous les habitants de la ville ne veulent à aucun prix renoncer à Hélène, qu’ils appellent la Beauté.
Scène 5 : On voit les vieillards regarder Hélène sur les remparts et l’acclamer.
Scène 6 : Les vieillards, Priam lui-même, et le Géomètre qui fait l’éloge d’Hélène, composent le clan de la guerre. Ils s’efforcent par tous les moyens de rendre le conflit inévitable. Leur chef est le poète Demokos. Tous réunis, ils s’opposent aux « pacifistes ». Hector, soutenu par sa femme Andromaque et sa mère Hécube, leur tient tête. Il se fait fort d’obtenir d’Hélène qu’elle quitte Troie. Malgré Demokos qui dénonce la restitution d’Hélène comme une lâcheté et une atteinte à l’honneur national, Priam s’apprête à fermer solennellement les Portes de la Guerre.
Scène 7 : Pâris engage Hélène à respecter la décision d’Hector.
Scène 8 : Hélène se montre docile et indifférente. Elle avoue même volontiers à Hector que sa liaison avec Pâris ne peut s’appeler de l’amour. Elle fera donc ce que l’on voudra.
Scène 9 : Hector croit avoir triomphé en obtenant le départ d’Hélène. Mais il se heurte à un obstacle invisible : le destin. Hélène obéit certes à Hector, mais la fatalité est en marche. Hector, d’ailleurs, le comprend : « Tous m’ont cédé. Pâris m’a cédé. Hélène me cède. Et je sens qu’au contraire [...] j’ai perdu. » Et, en effet, on annonce que les navires grecs abordent les côtes, dans une manœuvre que les Troyens jugent belliqueuse.
Scène 10 : Restée seule avec Cassandre, Hélène lui demande d’« évoquer la Paix ». Celle-ci apparaît sous les traits misérables d’une femme pâle et malade. « La Paix » a beau se farder et mettre du rouge, Hélène la voit de moins en moins.
Acte II Scène 1 : Devant les Portes de la Guerre encore ouvertes, Hélène joue de toute sa séduction devant le jeune frère de Pâris et d’Hector, Troïlus, âgé de quinze ans.
Scène 2 : Devant Pâris, Hélène promet à Troïlus qu’ils s’embrasseront un jour.
Scène 3 : Le poète Demokos inscrit dans sa mémoire le visage d’Hélène pour composer sur un lui un chant inspiré.
Scène 4 : Tout le monde se réunit devant les Portes de la Guerre. Le Conseil des Anciens est conduit par Demokos. C’est lui qui se charge de composer le « chant de guerre » et d’organiser le « concours d’épithètes », c’est-à-dire d’insultes, pour démoraliser l’ennemi et stimuler l’ardeur des combattants.
Scène 5 : Demokos a convoqué le juriste Busiris, un Sicilien, pour qu’il présente le débarquement des Grecs comme une offense aux Troyens. Mais Hector dénonce la manœuvre du parti de la guerre en obligeant Busiris à retourner totalement son analyse. La menace de conflit semble s’éloigner. Pendant que le Portes de la Guerre se ferment, Hector prononce un « discours aux morts », qui est une déclaration de paix. Mais les esprits sont surexcités par l’arrivée d’Ulysse et des Grecs de sa suite.
Scènes 6 et 7 : La petite Polyxène, envoyée par Andromaque, demande à Hélène de repartir en Grèce. Mais elle se trouble et échoue dans sa mission.
Scène 8 : Andromaque et Hélène restent seules. Andromaque supplie Hélène d’aimer vraiment Pâris afin de donner au moins un sens à la guerre si elle survient. Mais Hélène n’a pas l’intention de former avec Pâris le couple parfait pour les besoins de la cause. Andromaque est découragée.
Scène 9 : Oiax, un Grec qui vient de débarquer à moitié ivre, insulte Hector et le gifle. Celui-ci, pour sauver la paix, refuse de céder à la provocation.
Scène 10 : Le même Grec gifle Demokos. Celui-ci ameute les Troyens en criant vengeance. Hector le gifle.
Scène 11 : Oiax se réconcilie avec Hector. La paix semble préservée. Mais Hector est inquiet.
Scène 12 : Ulysse, le négociateur grec, vient réclamer Hélène. Si les Troyens la rendent, la paix sera assurée. Mais à une condition : que Pâris ait respecté Hélène, que son mari la retrouve « dans l’état même où elle lui fut ravie ». Comment faire croire une telle invraisemblance ? Pâris et Hélène y seraient prêts pour sauver la paix, mais les matelots de Pâris, les gabiers, qui ont épié le couple pendant la traversée, décrivent le comportement des deux amants en des termes qui ne laissent aucun doute sur leur intimité. Iris, la messagère des dieux, apparaît dans le ciel. Elle transmet des messages contradictoires d’Aphrodite, de Pallas, de Zeus. Pour des raisons radicalement opposées, ils concluent tous à la guerre.
Scène 13 : Hector et Ulysse restent en tête-à-tête. Ni l’un ni l’autre ne veut la guerre, mais ils sentent néanmoins que le destin risque d’en décider autrement. Leurs deux peuples semblent faits pour s’affronter. Afin de « déjouer la guerre », de lutter contre cette fatalité, Ulysse accepte avec courage de partir le plus rapidement possible en évitant toute hostilité.
Scène 14 : Le Grec Oiax, de plus en plus ivre, cherche à embrasser Andromaque. Hector, qui est prêt à le tuer, se contient pour sauver la paix. Survient Demokos qui, ayant appris la restitution d’Hélène, ameute la ville et l’appelle aux armes. Hector, pour éviter le conflit, le tue de son javelot. Il pense avoir triomphé. « La guerre n’aura pas lieu, Andromaque. » Le rideau commence à tomber. Mais il se relève. Demokos, qui agonise, accuse Oiax le Grec de l’avoir tué. La foule troyenne rattrape le Grec et le lynche. La guerre aura lieu. Les Portes de la Guerre s’ouvrent lentement. Elles découvrent Hélène qui embrasse Troïlus. Le rideau tombe définitivement.
Le titre
Qu’est-ce que le destin ? C’est une force contre laquelle la volonté des hommes ne peut rien ; c’est ce qui nous paraît fixé de toute éternité, que l’on ne peut changer. On dit communément que le destin, c’est ce qui est « écrit ». Au moment où Giraudoux rédige son œuvre, la guerre de Troie, elle aussi, a été « écrite » : elle a été racontée par Homère dans l’Iliade. Comment pourrait-on modifier une histoire déjà écrite ? Or, le titre de la pièce paraît justement vouloir récrire l’histoire, une histoire déjà écrite depuis des siècles. Il semble vouloir nier une évidence, une vérité pourtant universellement connue. En donnant à sa pièce ce titre paradoxal et brillant, l’auteur invite à une réflexion sur le destin. Le destin est ce qui s’impose, ce qui est inéluctable. Quels
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