Résumé De Recherche

la prise en soins des patients incontinents.

Ce questionnaire a été soumis à la critique d’expert médicaux-infirmiers en incontinence et d’infirmiers chargés de recherche et qualité et à ensuite été testé auprès d’une quarantaine de soignants dans plusieurs départements. Pour l’étude, chaque membre du groupe de recherche a présenté le questionnaire dans des réunions de cadre, puis chaque soignant a reçu un questionnaire sur son lieu de travail avec un rappel non ciblé.

Il y a eu 3300 soignants interrogés, en particulier ceux qui ont une possibilité de s’investir dans des pratiques d’amélioration : les aides-soignants, les infirmiers, les médecins, et les sages-femmes. Le dépouillement a été réalisé par un organisme extérieur aux HUG.

L’analyse des données s’est faite à l’aide des tests du Chi-carré pour permettre une meilleure comparaison quantitative. La plupart des résultats ont ensuite été présentés en pourcentage.

Résultats

Plusieurs constatations importantes ressortent de cette recherche : tout d’abord, en ce qui concerne les perceptions de l’ampleur du problème (l’incontinence urinaire) et sa priorité dans les soins, 32% du collectif des soignants estiment que plus d'un patient sur 2 est incontinent. Pour la question « les soins d’incontinence urinaire ne sont pas une priorité pour mon service et pour moi », 2/3 des soignants sont en désaccords, en particulier les aides-soignants (91%) puis les sages-femmes et infirmiers (81%) et enfin les médecins (57%) qui sont le moins en désaccord.

En ce qui concerne les connaissances des facteurs, des conséquences, des traitements et des soins, l’accouchement est le facteur favorisant l’incontinence urinaire le plus connu (78% des soignants citent) ensuite vient l’infection urinaire avec 77%. 90% des soignants déclarent que l’isolement social est la principale conséquence de l’incontinence urinaire. Pour les traitements, ils ne sont que 40% a déclaré que l’affirmation « les aliments et les boissons favorisant la prévention de l’infection urinaire, comme la canneberge » est correcte. Pour l’affirmation concernant les soins « le patient âgé à risque nécessite le port d’une protection », 64% du collectif des soignants est en désaccord.

Pour les représentations, plus de 80% des soignants sont d’accords que prendre conscience des préjugés sur l’incontinence urinaire permet d’améliorer la prise en charge.

Lors de la pratique des soins, ce sont les sages-femmes (57%) qui disent aborder le plus le sujet de l’incontinence urinaire puis les médecins (44%) et enfin les infirmières (38%). Cependant les soignants ayant eu une formation complémentaire sur l’incontinence sont plus nombreux à aborder le thème avec leurs patients.

Les professionnels se disent à 94% être d’accord avec le fait « qu’améliorer la qualité de vie des patients les préoccupe ». 71% déclarent qu’ils s’impliquent dans la spécificité des soins de l’incontinence urinaire.

Les besoins prioritaires évoqués par les soignants pour perfectionner la prise en charge des patients incontinents urinaires sont la formation et la mise en place de directives (telles que procédures, protocoles…). On constate également que les réponses au questionnaire varient selon les services de soins, en effet, chez les soignants en réhabilitation et gériatrie ainsi qu’en psychiatrie gériatrique, le taux de réponse est plus élevé car la prévalence de l’incontinence urinaire est plus grande dans ces services. Ils sont donc plus concernés. Ce sont eux également avec le service de gynécologie et obstétrique qui ont bénéficié le plus de formation continue sur cette thématique.

Points essentiels de l’analyse de la recherche

Par cette recherche, nous voulions mettre en évidence les obstacles et les ressources des soignants lors de la prise en soins de patients incontinents urinaires. L’hypothèse selon laquelle les connaissances, les représentations et les pratiques des soignants ont un impact sur la prise en charge est affirmée. En effet, selon les résultats, on remarque que les services ou il y a eu une formation continue et des actions d’amélioration, les soignants se sentent plus impliqués, ont plus de facilités et parlent plus facilement du problème de l’incontinence urinaire avec leurs patients