Totalitarismes Des Années 1930

isme/ Stalinisme prime, le Fascisme italien peut-être plus évoqué dans la genèse moins dans les points communs et les spécificités, certaines caractéristiques totalitaires étant atténuées.

2ème chapitre : Il ne s’agit pas de traiter les relations internationales dans les années 1930 (ancien programme) mais de monter en quoi les régimes totalitaires font peser une menace commune sur les démocraties du fait de leur expansionnisme, de leur agressivité, de leur propagande et de leur détestation commune de la démocratie, pouvant aller jusqu'à la collusion malgré leurs divergences (cf. le pacte

germano-soviétique).

- Remarques : Place centrale de l’expansion nazie, la menace est avant tout hitlérienne, sans négliger les ambitions italiennes. Montrer la place centrale d’Hitler au cœur d’un nazisme conquérant qui va se heurter au stalinisme certes sur la défensive mais très opportuniste et arc-bouté sur un patriotisme social. Ce choc de titan conduit à une confrontation inégalée dans la violence. L’anticommunisme conduit le nazisme à mener la guerre génocidaire ? (thèse de Nolte)

2- Le rapport Guerres / Totalitarismes

- Après le thème 2, « la guerre au XXème siècle » (ici jusque 1945) la question des totalitarismes devient un facteur explicatif.

La 1ère guerre mondiale contribue à faire naître les totalitarismes et la Seconde Guerre Mondiale les détruit (sauf pour le Stalinisme qui se perpétue jusqu’aux années Brejnev et au delà). Les particularités inédites de la Seconde guerre Mondiale (idéologique, totale et raciale) sont l’expression des totalitarismes définis dans l’entre-deux guerres : des chefs charismatiques , relayés par des partis uniques qui mobilisent des peuples luttant pour leur affirmation nationale, leur succès révolutionnaire (triomphale ou mortelle)

- 1er chapitre : repérer les forces en présence dans chaque camp respectif (le chef, le discours, les intentions, l’armée potentielle civile ou militaire). Les trois totalitarismes sont assez largement des enfants de la première guerre mondiale (Mosse, Furet) et leur ascension respective utilise des méthodes violentes dans des contextes de brutalisation, « d’ensauvagement des sociétés » (même si cette brutalisation débouche aussi sur un essor sans précédent du pacifisme). « L’homme nouveau » pour les régimes fascistes italien et allemand, est avant tout un guerrier. Cette vocation à la guerre définit en grande partie ces deux fascismes. Mais pas en URSS, où triomphe la « construction du socialisme dans un seul pays ».

- 2ème chapitre : l’expansionnisme hitlérien est le cœur de la question, il définit l’attitude des autres totalitarismes et des démocraties. Un front commun fasciste (assez tardif, méfiance Italie/ Allemagne jusque 1935, cf conférence de Stresa,) se constitue contre les démocraties : c’est l’axe Rome-Berlin. La guerre d’Espagne qui débute à l’été 1936 en est un affrontement indirect. Face à cette menace, l’URSS stalinienne abandonne sa stratégie « classe contre classe » et tente de négocier avec la France et la Grande-Bretagne. Les fascismes entament les coups de force contre l’ordre international et la SDN. Avec le Japon (Pacte anti-komintern de 1937), ils visent l’URSS. Hitler en 1938 entame un chantage à la guerre (conférence de Munich, septembre 1938). Ses revendications sont acceptées jusqu’à la question polonaise. Les préparatifs de guerre s’intensifient et c’est la collusion des totalitarismes (Pacte d’Acier, mars 1939 et Pacte germano-soviétique, août 1939)

II-Les références bibliographiques

A- Les ouvrages de base

▪ Henry Rousso (sous la direction de). Stalinisme et nazisme. Histoire et mémoire comparées. Ed Complexes. 1999. Nicolas Werth est l’auteur des chapitres sur l’URSS de Staline.

▪ M.Ferro (présenté par) Nazisme et communisme. Deux régimes dans le siècle. Coll. Pluriel. Hachette.

▪ Serge Berstein, Démocraties, régimes autoritaires et totalitarismes au XXE siècle, Carré Histoire, Hachette supérieur, 1999.

▪ Bernard Bruneteau, les totalitarismes, A. Colin, 1999.

B- Revues

1- La Documentation photographique

▪ J.L Van Regemorter. Le stalinisme. Documentation photographique N° 8003. Juin 1998

▪ Jacqueline et Didier Musiedlak. Les totalitarismes. Documentation photographique N°7037. Oct.1996.

▪

2- L’Histoire

▪ Henry Rousso. Hitler et Staline éléments pour une comparaison. n°239, janvier 2000, p.16 à 18

▪ N. Werth. Communisme l’heure du bilan. Revue l’Histoire. N°217 janvier 1998.

▪ S. Nikel. Ecole : le triomphe de Staline. Revue l’Histoire N° 206 p.46 janv.1997.

▪ N. Werth. Goulag les vrais chiffres. Revue l’Histoire N° 169 sept.1993.

▪ Numéro spécial de L'Histoire sur "les crimes du communisme". N° 247 octobre 2000

▪ Numéro spécial de L’Histoire, « Les crimes cachés du communisme » N° 324, octobre 2007

C- Pour aller plus loin (le débat historiographique)

▪ Hanna Arendt, les origines du totalitarisme, Seuil, 1951.

▪ Raymond Aron, Démocratie et totalitarisme, Gallimard, 1965 (réédition 1985).

▪ Fabrice d`Almeida, Images et propagande (XXe siecle), Casterman (Giunti), 1995.

▪ Ernst Nolte, La guerre civile européenne, 1987.

▪ François Furet, le passé d’une illusion, 1995.

▪ Kershaw I., Qu’est ce que le nazisme ? Folio, Gallimard, 1997

▪ Gentile E. La voie italienne au totalitarisme, Ed. du Rocher, 2004

III-Le débat historiographique : définir les points de comparaison

« Le mérite de la comparaison est de mettre en évidence la singularité de chaque système » N. Werth

A- L’aboutissement de la réflexion (Faut-il oui/non les comparer) : des totalitarismes plutôt qu’un totalitarisme

Le concept de totalitarisme apparait dans l’Italie fasciste des années 1920 (Giovanni Amendola l’utilise pour dénoncer l’emprise du fascisme, repris par le théoricien du régime, Gentile et Mussolini lui-même). Dans les années 1930, il est discuté par des allemands antinazis (Thomas Mann) aux Etats-Unis. Il s’agit de définir ces amalgames dictatoriales comme des systèmes antinomiques aux démocraties libérales. Le mot « totalitarisme » s’affirme réellement avec la signature du pacte germano-soviétique. Il faut attendre la fin de la seconde guerre mondiale et les débuts de la Guerre Froide pour trouver une vraie réflexion sur cette définition. Depuis Hannah Arendt : 3 temps

1- Les travaux fondamentaux de Hannah Arendt (« Les origines du totalitarisme ») : elle fait une étude comparée du nazisme et du stalinisme, démontrant que ces 2 régimes constituent une catégorie politique d'un type radicalement nouveau, bien différent d’un pouvoir autoritaire classique. C'est une forme nouvelle de domination exercée par un parti unique seul détenteur du sens de l'Histoire, disposant d'un contrôle absolu grâce à de nouvelles techniques de mobilisation idéologique et à un niveau de terreur sans précédent ; domination qui ne s'exerce pas sur une société constituée, mais sur des masses atomisées.

Précisant cette vision Carl Friedich et S. Brezinski distinguent 6 critères (1 une idéologie globalisante, 2 un parti unique 3 une police secrète terroriste 4 le monopole de l'information, 5 monopole des armes et de la force 6 économie dirigée) ,

En France Raymond Aron est un relais de cette pensée modélisante.

Toutefois ce concept est contesté, car il apparaît trop instrumentalisé comme une arme dans le contexte de la guerre froide. Même chez Aron, il y a une réticence à comparer les dictatures, du fait de l'atroce singularité du génocide. Pendant les années Vietnam le concept totalitaire en repli subit les attaques de l’opinion publique internationale très anti-américaine

2- 2ème offensive avec le déclin de la puissance soviétique (le temps des dissidents dont Soltjénytsine) et les dépités du monde communiste qu’il faut juger et condamner : comparaison Nazisme/Communisme des années 1970-1980 prolongée par la chute du mur : volonté de comparer les systèmes idéologiques et les systèmes répressifs : les points communs l’emportent. Ce sont les travaux