Anthologie Jacques Prévert (dénonciation de l'injustice)
Commentaire d'oeuvre : Anthologie Jacques Prévert (dénonciation de l'injustice). Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar toutouns • 19 Mai 2021 • Commentaire d'oeuvre • 1 468 Mots (6 Pages) • 2 245 Vues
Anthologie Jacques Prévert
Thème : La dénonciation de l’injustice
Jacques Prévert est un poète et scénariste français. Anarchiste de cœur, Prévert se disait « rêveur » ou « artisan » plutôt que « poète ». C'était un homme libertaire qui avait horreur de l'autorité. C'est cette même raison qui le fera quitter l'école dès ses 15 ans après l'acquisition de son certificat d'études primaires. Il devient un poète populaire grâce à son langage familier qui rend ses textes accessible à tous et à ses jeux sur les mots. Mais c'est surtout le recueil de poèmes Paroles qui connaîtra un grand succès dès sa sortie et qui le fera connaître. Prévert est un artiste complet qui s'est essayé à différentes formes d'art comme le théâtre, la chanson, mais également l'humour et la rédaction de scénarios. C'était un écrivain surréaliste à la plume unique, sans ponctuation ni style proprement défini. Les avis à son égard étaient divisés "absolument novateur" pour certains "outrancier et hors littératures" pour d'autres.
Son ouvrage Paroles est composé de 95 textes de longueurs très variées. Les principaux thèmes abordés dans ce recueil sont l'amour, la guerre, la mélancolie et l'injustice. Son hostilité à l'égard de toutes les forces d'oppressions sociale se traduit par ses attaques pleines d'humour autant que de vigueur contre les hommes de pouvoir et les institutions en général. La couverture originale de ce premier recueil en disait long sur l'auteur marginal dans la vie et dans les arts, il entendait bien l’être aussi par ses livres. Le poète invite le lecteur à refuser de soumettre sa pensée et à réfléchir par lui-même, il transmet ainsi un message de liberté.
Aujourd'hui, j'ai choisi de traiter du thème de la dénonciation de l'injustice. Je pense que dans le monde, il y a toujours eu de nombreuses injustices à différents niveaux. Jacques Prévert est le premier à les dénoncer, il est très virulent envers les puissants, les intellectuels ou encore les premiers de classe. Il s'est souvent retrouvé aux antipodes de ces gens-là. Plus jeune il était le cancre du fond de classe, après avoir arrêter l'école il à enchaîner les petits boulots et connaît le travail qui est dure et qui rapporte peu. Tous ses moments, qui résument le début de sa vie, ont forgé en lui une intolérance à l'injustice dont il se sentait victime. C'est dans le livre paroles qu'il essaye de faire ressortir les inégalités de ce monde auquel il à pus faire face au cours de sa vie. C'est donc la raison pour laquelle ce thème occupe une place importante dans le livre avec la dénonciation des inégalités sociales. Jacques Prévert défend les femmes, les enfants, les animaux, les pauvres en bref toutes les minorités à la merci des hommes de pouvoirs. Ce qui je trouve est décrit de manière frappante dans cette citation "Je donne la parole à ceux qui ont trop à dire pour pouvoir le dire".
La chasse à l’enfant
Ce poème de Jacques Prévert est inspiré d’un fait divers, tristement célèbre. En 1934, une trentaine d’enfants tentèrent de s’échapper d’un établissement pénitencier installé à Belle-Ile –en-Mer où ils étaient maltraités. Ils furent repris par la police avec l’aide des touristes présents sur l’île. Ce texte narre l’histoire d’un enfant qui s’est échappé de la maison de redressement duquel il était prisonnier. Ce poème est comme encadré par la cadre spatio-temporel de l’histoire « Au-dessus de l’île on voit des oiseaux Tout autour de l’île il y a de l’eau » qui est présent au début et à la fin du récit comme pour marquer les délimitations de l’histoire. Mais aussi pour rappeler la situation carcérale de l’enfant qui malgré le fait qu’il est réussi à s’échapper soit encore enfermé « tout autour de l’île il y a de l’eau ». Ce texte est marqué par un élément peu habituel, la répétition de « bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! » qui souligne grâce à la répétition l’acharnement des poursuivants et installe une sensation oppressante. Le champ lexical de la chasse et celui des animaux est présent dans ce texte pour souligner la déshumanisation de l’acte des poursuivants « meute » , » bête traquée » , « galope », « coup de fusil ». Les passages « Qu’est ce que c’est que ces hurlements » , « Quels sont ces éclairs ces bruits » , "Rejoindras-tu le continent » nous plonge dans les pensées du personnage et les questions qu’ils se posent, ce qui renforce le côté angoissant de l’histoire. J’ai trouvé ce poème très fort beaucoup de sentiments s’entremêlent. Tout d’abord l’angoisse que ressent l’enfant qui est transmise par les questions qu’il se pose. Mais aussi la colère, la révolte contre les touristes qui aide les policiers à chercher ces enfants maltraités qui cherchaient juste la liberté. À travers, ce poème Jacques Prévert arrive avec brio à nous faire ressentir ce sentiment de révolte et d’injustice qui l’anime.
La grasse matinée
Ce texte raconte la matinée d’un homme qui n’a pas mangé depuis trois jours et qui observe derrière les vitrines la nourriture qu’il convoite tant et qu’il ne peut pas se procurer. Il finit par se faire égorgé en plein jour pour avoir volé un café et deux tartines beurrées. Le titre de ce poème est ironique , intitulé « La grasse matinée » alors que l’homme est réveillé à 6 heures du matin. La situation de l’homme est tragique, voyant son reflet dans la vitrine il se rend compte qu’il a un visage couleur poussière comme si il était mort avant l’heure , mais l'homme est tellement affamé que cela ne le préoccupe pas. Il s’imagine plutôt la remplacer par une tête de veau ce qui montre l’obsession de ce personnage envers la nourriture. Le passage du vers 42 à 50 montre que l’homme perd ses moyens « l’homme titube » et tout commence à se mélanger dans sa tête « un brouillard de mots » et c’est ensuite l’obsession pour la nourriture qui revient « sardine à manger œuf dur café crème » pour ensuite finir sur la répétition du mot café à trois reprises pour symboliser que dans sa tête tout s’entremêle et sa seule préoccupation est de manger. La chute de l’histoire arrive très brusquement suite à cela , mais elle n’a l’air de choquer personne , malgré le fait que l'homme ait été égorgé en plein jour pour seulement deux francs . Cette chute pousse à l’indignation envers les passants qui déjà précédemment se moquait de lui « le monde se paye sa tête » et à l’injustice à l’égard de ce personnage qui en signe de désespoir à voler pour sauver sa vie. Pour que finalement ont la lui retire pour seulement deux francs. Ce qui m'a plut dans ce poème , en dépit de la profonde tristesse qu’il ma fait ressentir est le fait que le texte finisse par les mêmes quatre vers par lesquels il avait commencé. Je ne leur avais pas spécialement porté attention , mais à la fin du texte, ils prennent tout leurs sens et rendent le texte particulièrement émouvant et révoltant au vu de l’injustice qu’a vécu cet homme.
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