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Guerre En Afrique

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rationnel. Peut-on pour autant se résoudre à l’absence de sens dans cette vie d’Africains originaires des contrées les plus pauvres dans un monde rapide, avancé et qui ne nous attend pas ?

L’absence de sens pour ceux qui ne peuvent s’y résoudre fait de nous des gens absurdes au sens que la philosophie donne à ce concept. La recherche permanente de sens conduit aujourd’hui les Africains à se révolter. La France ne fait que continuer une politique huilée des différentes autorités politiques françaises vis-à-vis de l’Afrique noire. Tromperie, dissimulation, simulation et autres coups tordus sont monnaie courante pour déstabiliser ou pas des régimes, selon qu’ils sont ou non définis par le monarque comme non-conformes ou politiquement incorrects.

Absurdes, même à l’heure de la mondialisation, sont les vestiges des relations coloniales qui marquent encore de nombreux esprits en Afrique et en France. Vous n’êtes pas capables de défendre les intérêts de la France, dit-on. Vous n’êtes que des anarchistes, dit-on dans les milieux de « distributeurs » de pouvoir en Afrique, à vouloir refonder l’ordre établi depuis toujours.

Depuis, les Africains n’ont pas arrêté d’entendre ces reproches. Tous, au sein de la monarchie française et autour d’elle, en Europe comme en Afrique, regrettent la belle époque des « Vieux dirigeants », ces béni-oui-oui, où il n’y avait ni fascistes au pouvoir, ni anarchistes dans les rues. Quelle époque ! disent en cœur tous les nostalgiques du pacte colonial.

Mais lorsqu’on écoute ceux qui soutiennent ces thèses, à l’exception de quelques-uns sur lesquels ils ont la mainmise, les pays africains seraient aujourd’hui mal gouvernés, par des incapables et des inexpérimentés. Mais d’où provient cette incapabilité ? Et qu’est-ce qui permet de définir cette inexpérimentabilité ? Comment était donc cette belle époque que tant de nostalgiques réclament à cor, à cri et à kalach ? ».

Aujourd’hui en Afrique francophone, les « meilleurs » chefs d’État sont ceux qui ont reçu l’onction et la bénédiction de Paris. A ce sujet, j’ai déjà dit et écrit : « Le principe du pouvoir en Afrique d’expression française (anciennes colonies ?) est simple. Celui qui remue la queue, rampe, lèche les bottes et garantit les « intérêts de la France », même s’il est mondialement reconnu criminel, celui-là est jugé apte à « gouverner » ses compatriotes. »[2]

Pour répondre à ces questions et rechercher un sens rationnel à ces reproches, regardons le fond des relations françafricaines, pivot de la « mafiafrique », depuis l’indépendance. Ces périodes ont été et sont encore marquées par l’étatisme qui n’est rien d’autre qu’un totalitarisme discret qui se traduit par l’idéologie du développement économique impulsé par la coopération interétatique, la solidarité obligatoire entre les États, l’aide publique au développement, le refus de la liberté et de la démocratie pour les populations dont les pays sont supposés bénéficiaires des bienfaits de cet étatisme.

En voici l’exemple qui n’est qu’un extrait de toute une panoplie de textes aujourd’hui devenus caducs et auxquels il ne faut surtout jamais toucher, au risque d’être réduit au silence éternel :

I.- Transfert de compétence sans indépendance

L'Accord particulier portant transfert des compétences de la Communauté à la République due Côte d’Ivoire.

Le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire d'une part, le gouvernement de la République française d'autre part, ont convenu de ce qui suit :

Article premier - La République de Côte d’Ivoire accède, en plein accord et amitié avec la République française, à la souveraineté internationale et à l'indépendance par le transfert des compétences de la communauté.

Art. 2 - Toutes les compétences instituées par l'article 78 de la Constitution du 4 Octobre 1958 sont, pour ce qui la concerne, transférées à la République de Côte d’Ivoire, dès l'accomplissement par les parties contractantes de la procédure prévue à l'article 87 de ladite constitution.

Fait à Paris, le 11 Juillet 1960

Félix Houphouët-Boigny

Michel Debré

II - Toutes les richesses réservées à la France

Annexe à l'accord de Défense entre la République de Côte d’Ivoire et la République Française concernant la coopération dans le domaine des matières premières et produits stratégiques.

Afin de garantir leurs intérêts mutuels en matière de Défense, les parties contractantes décident de coopérer dans le domaine des matériaux de Défense dans les conditions définies ci-après :

Article 1 : Les matières premières et produits classés stratégiques comprennent :

- Première catégorie : les hydrocarbures liquides ou gazeux ;

- Deuxième catégorie : l'uranium, le thorium, le lithium, le béryllium, leurs minerais et composés.

Cette liste pourra être modifiée d'un commun accord, compte tenu des circonstances.

Article 2 : La République Française informe régulièrement la République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger de la politique qu'elle est appelée à suivre en ce qui concerne les matières premières et produits stratégiques, compte tenu des besoins généraux de la Défense, de l'évolution des ressources et la situation du marché mondial.

Article 3 : La République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger informent la République Française de la politique qu'elles sont appelées à suivre en ce qui concerne les matières premières et produits stratégiques et des mesures qu'elles se proposent de prendre pour l'exécution de cette politique.

Article 4 : La République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger facilitent au profit des forces armées françaises le stockage des matières premières et produits stratégiques. Lorsque les intérêts de la Défense l'exigent, elles limitent ou interdisent leur exportation à destination d'autres pays.

Article 5 : La République Française est tenue informée des programmes et projets concernant l'exportation hors du territoire de la République de Côte d’Ivoire, de la République du Dahomey et de la République du Niger des matières premières et des produits stratégiques de deuxième catégorie énumérés à l'article premier.

En ce qui concerne ces mêmes matières et produits, la République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger, pour les besoins de la Défense, réserve par priorité leur vente à la République Française après satisfaction des besoins de leur consommation intérieure, et s'approvisionnent par priorité auprès d'elle.

Article 6 : Les Gouvernements procèdent, sur les problèmes qui font l'objet de la présente annexe, à toutes consultations nécessaires.

Fait à Paris, le 24 avril 1961

Félix HOUPHOUËT-BOIGNY

Hubert MAGA

Michel DEBRE

Hamani DIORI

Je le répète, ces textes sont « universellement propres » à tout l’univers africain francophone du pré carré français, pour les deux groupes ou zones qui constituent les colonies françaises d’Afrique, à savoir : l’ancienne Afrique Occidentale Française (AOF) et l’ancienne Afrique Equatoriale Française (AEF). Le texte de ces accords prétendus soumis à signature est le même. Il suffit de remplacer le nom de l’Etat africain (ancienne colonie), le nom de son chef d’État et la date de signature, et le tour est joué.

Plus de quarante ans aujourd’hui, quarante-sept ans précisément, il est toujours interdit de toucher à ce marché de dupes, de truands, et de pilleurs séculaires, qui consacre et sacralise le caractère kleptocrate de l’Etat français. Quiconque ose y toucher se voit lui tomber la foudre de Paris sur la tête. Le président Laurent Gbagbo de la République de Côte d’Ivoire, et bien d’autres avant lui, en ont fait les frais ou connu des déboires. Ceci explique les flux migratoires massifs Sud-Nord. Et tant que l’Europe en général et la France en particulier n’auront pas mis fin à ce pillage éhonté, à l’affectation et l’installation dans nos pays des « Préfets de région » ou des « présidents-gouverneurs généraux » au service de la France, de surcroît criminels et kleptocrates, le problème de l’immigration Afrique-Europe (Sud-Nord) ne sera jamais réglé, et les pays dits du Nord, c’est-à-dire l’Europe, seront confrontés à cette immigration pour très longtemps.

Mais, en revanche, on leur dit : « Laissez-nous piller les richesses de vos pays, restez chez vous et acceptez la mort. Inclinez-vous, abaissez-vous devant la loi du plus fort, celle du Maître ».

Voilà en clair, le non-dit du vrai discours des politiques français avec leurs supplétifs.

Alors, dans ces conditions, est-ce l’Afrique qui a besoin de la France ou est-ce la France qui a besoin de l’Afrique ? Qu’à cela ne tienne, « Laissez-nous

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