L'Esclave Mourant, Michel Ange

le conforté par l’esclave rebelle qui lui ,comme son nom le laisse présager, tente de se libérer de cet asservissement et ne semble pas se résoudre à sa condition.

Les interprétations sont multiples et la symbolique incertaine. Certains considèrent cette statue comme une représentation de la soumission des arts due à la mort du pape Jules II. Ce dernier fut pape de 1503 à 1513, il était un grand mécène et protecteur des arts, il avait financé la décoration de la chapelle Sixtine. Cette analyse de l’œuvre s’explique par la présence au pied de l’esclave mourant d’un singe. Cet animal est en effet l’allégorie de la peinture copiant la réalité, tout comme le singe imitant l’Homme. Cette analyse semble cohérente, puisque cet ensemble de statues était destiné au tombeau de Jules II, déjà commanditaire d’œuvres de Michel-Ange.

Destinée à orner le tombeau du pape, cette statue peut également symboliser la puissance politique de Jules II. Ce dernier souhaitait faire de l’Etat pontifical une grande puissance, d’aucuns le surnommèrent « Jules César II ». L ‘ensemble de deux captifs dont fait partie l’esclave mourant pourrait symboliser l’asservissement des Etats face à la puissance politique mais aussi militaire du pape.

D’autres interprètent cette statue comme une référence à Platon. Ce dernier, philosophe grec, voulait que l’âme humaine soit enchaînée à un corps pesant. Cette analyse confirmerait l’influence considérable de l’Antiquité chez les artistes de la Renaissance.

Nonobstant la pluralité des analyses concernant cette œuvre, elle reste néanmoins une des œuvres majeures de Michel-Ange mais aussi de la Renaissance. Le « non finito » de cette réalisation, thème récurent chez l’artiste, donne toute la dimension à l’œuvre. Cet état d’inachèvement volontaire illustre la quête vers l’idéal de ce sculpteur, il est même considéré par certains comme une lutte contre la fatalité, fatalité toutefois acceptée par l’esclave représenté.