L'Etat-Mobilisateur Des Années 30
Documents Gratuits : L'Etat-Mobilisateur Des Années 30. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoireson programme pour sortir de la crise. « Je demanderais au Congrès la seule arme qu’il reste pour combattre la crise : un large pouvoir exécutif pour gagner la guerre contre le péril, pouvoir aussi grand que celui qui me serait donné si nous étions effectivement attaqué par une armée ».
Dans les 100 premiers jours de son mandat, il engage un programme massif de réformes : 15 lois sont votées.
¤ Mesures bancaires
- L’Emergency Banking Act en mars 1933 : procédure qui rouvre les banques qui ont fait faillite avec un potentiel de viabilité et sous la tutelle de l’Etat.
- Le Securities Act en mai 1933 : volonté de contrôler la finance, la spéculation est limitée (création d’une commission de contrôle en 1934) ainsi que les avances (courtiers).
- Le Glass Steagall Act en juin 1933 : impose une séparation nette entre les banques d’affaires et les banques de dépôts (ces dernières ne pouvant plus acheter d’actions ou d’obligations) ainsi qu’un système d’assurance de dépôt bancaire.
¤ Roosevelt commence par faire flotter le dollar (avril 1933) puis le dévalue (janvier 1934) de 41% (nouvelle parité à l’or). Cette dévaluation est compétitive afin de stimuler les exportations.
¤ Soutien à l’agriculture et à l’industrie
- Loi d’ajustement agricole AAA adoptée en mai 1933 : il s’agit d’offrir des primes aux fermiers qui acceptent de réduire la terre cultivée dans l’optique de faire remonter les prix, on constate alors une restriction de la surface cultivée de 30 millions d’acres libérés (pour 1,1 milliard de subventions).
- Réaménagement de la dette des fermiers, la durée des prêts est allongée et l’Etat prend en charge une partie des intérêts.
- La NIRA (National Industrial Recovery Act) en juin 1933 qui organise les industries : elle incite les entreprises à constituer des ententes (cartels organisés) pour faire baisser les prix mais aussi freiner la baisse des salaires (pour éviter le licenciement). L’esprit de cette loi est de « partager » le travail (période de chômage massif), les entreprises l’adoptant se voient récompensées (label bleu).
¤ Importance de la lutte contre le chômage
- Roosevelt met en place un système d’aide direct aux chômeurs avec le Federal Emergency Act en mai 1933 (« forgotten men »). En 1934, un américain sur 7 dépend des secours publics.
- Création d’emplois par le biais des programmes de travaux publics.
Ce premier New Deal combine donc des actions structurelles dans la mesure où il modifie les règles de fonctionnement des systèmes bancaires mais aussi une action conjoncturelle de relance (politique de reflation) pour redonner une politique économique aux Etats-Unis.
Elle a de bons résultats : augmentation des prix dans le domaine agricole, le PNB a augmenté de 29% entre 1933 et 1935, le chômage a diminué mais représente encore 20% de la population active.
Néanmoins, la Cour Suprême va changer l’aspect de la politique : elle va invalider certaines mesures phares du « New Deal » (la NIRA en mai 35 et l’AAA en janvier 36)
Ces décisions montrent des résistances : le développement de l’état fédéral et des états fédérés (l’état fédéral ayant augmenté son pouvoir par rapport à eux)
Nouvelles formes d’oppositions se développent, une opposition de type populiste apparaît en effet (sénateur Huey Long) et qui reprochent à Roosevelt ne ménager trop les milieux d’affaire et qui demandent donc des mesures plus fortes.
En 1934, les démocrates remportent les élections de mi-mandat.
Roosevelt parvient donc tout de même à maintenir la confiance et donc son pouvoir, le New Deal peut donc perdurer mais il faut mettre en place de nouvelles mesures.
2. Le second « New Deal » (1935-1938)
Codes du New Deal sont contraignants si envisagés par toutes les entreprises mais beaucoup d’elles ne les respectent pas.
L’administration Roosevelt fait donc voter des lois nouvelles pour contourner :
- la Loi Wagner de juillet 1935 qui revoit les mesures dans les restrictions collectives (durée de travail et salaire minimum)
- en 1938, une nouvelle loi reprend les principales dispositions de la loi agricole du premier New Deal (AAA)
- certains aspects du 1er ND sont approfondis : le Social Security Act de 1935 crée une assurance chômage et une assurance vieillesse cofinancé par le salarié et l’entreprise.
Comment faire accepter ces mesures à la Cour Suprême ?
Grâce à un certains nombres de décès + démissions à la Cour, Roosevelt peut compter sur des démocrates plus nombreux.
Il est également soutenu par les syndicats, en particulier par un nouveau syndicat en 1935 (Congress for Industrial Organization dirigé par Lewis) qui s’inscrit dans le programme de Roosevelt. Il est organisé par branches d’activités => négociation collective comme dans mesures du ND. Le nombre de syndiqués augmentent alors : de 2,1 millions en 1932, il est de 10,5 en 1941. Le CIO est devenu la centrale syndicale principale.
Soutien de la part de certaines grandes entreprises également (en particulier Général Electric, ITT et Panam). Lors des élections présidentielles de 1936, Roosevelt est réélu de manière triomphale (élection atypique), tous les états ont désignés de grands électeurs démocrates et donc en soutien avec Roosevelt.
Dans un contexte politique bien plus « sain », volonté de retour à la normal et possibilité de revenir sur certains points. Le budget de 1937 est revu à la baisse avec notamment une diminution des crédits destinés aux grands travaux exemple : barrages). Mais très vite, les indices économiques se dégradent à nouveau, le chômage reprend sa progression et le PIB recule de 10% (en 1937).
Nouvelle politique de relance en 1938 qui se caractérise par une inspiration keynésienne enfin assumée. En effet le budget de 1938 est voté en situation de déficit, cet aspect est pris en compte dans la politique de relance (assumé) : « le déficit est une concession offensive destinée à stimuler la croissance ». Les idées de Keynes ont commencé à se diffuser significativement dès l’automne 1936 soit l’année de son ouvrage majeur : La Théorie Générale de l’Emploi, de l’Intérêt et de la Monnaie. Cette théorie se diffuse parmi les économistes d’Harvard qui sont le « Brain Trust » de Roosevelt.
Par ailleurs, 1938 est l’année qui correspond également au retour aux difficultés politiques : Roosevelt perd sa majorité démocrate au Congrès. Fin du New Deal, on ne peut plus faire passer des lois qui approfondissent la réforme.
C) Bilan du New Deal
Documents :
- Augmentation nette de la productivité : main d’œuvre moins nombreuse (entraîne une augmentation du chômage) et plus productives (nouveaux outils de production)
- New Deal permet une reprise significative de la croissance économique mais le niveau de 1929 n’est tout de même pas atteint
- Taux de croissance moyen annuel des Etats-Unis entre 1929 et 1937 est de 0,1% (donc les E-U retrouvent une croissance positive même si bien inférieure à celle des années 20).
- Progression du secteur tertiaire par rapport aux autres secteurs
Le niveau de production global à la veille de la seconde guerre n’est pas l’équivalent de celui de 1929 : la production agricole est à peu près équivalente mais ceci coûte cher au budget de l’état qui par ailleurs garanti les prix au-dessus des cours mondiaux (subventionne l’agriculture). De manière industrielle, le New Deal obtient des résultats fragiles : la diminution des dépenses publiques en 1937 produit un retour de la récession.
Sur le plan social, le ND correspond à une période de mutations (il les suscite et les accompagne), d’une part le secteur tertiaire devient majoritaire, les conventions collectives donnent un point nouveau aux syndicats et la cohésion de la société américaine est renforcée par les mesures sociales et en particulier la prise en charge du chômage.
Au final sur cette période, les E-U dispose néanmoins d’une moins bonne croissance sur cette période que les pays « anti-komintern » (politique de réarmement qui tire ces états vers le haut).
II – L’économie sous le contrôle d’un régime totalitaire : l’exemple de l’Allemagne nazie
Régime totalitaire est caractérisé par un parti unique et un parti de masse par : la censure, la volonté de l’état de contrôler l’ensemble des aspects de la vie sociale, le culte de la personnalité.
A) L’ampleur de la crise et sa gestion contribuent à expliquer l’arrivée des nazis au pouvoir
1. L’approfondissement de la crise
Le retrait des capitaux américains s’approfondie en 1930-1931 (plafonne
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