L'Économie a t-Elle Toujours Pour But d'Accroître Les Richesses

s , l'accumulation du capital surtout la recherche du profit considéré comme une contrepartie au risque encouru . C'est aujourd'hui le régime économique qui domine notre société . Ainsi on voit que l'économie capitaliste est fondée sur le recherche du profit ,soit l'accroissement de la richesse financière.

Pour le marxisme le capitalisme est un système politique, économique et social dont le principe fondamental est la recherche systématique de plus-values obtenues grâce à l'exploitation des travailleurs par les propriétaires des moyens de production et de distribution. Leur but est de transformer la plus grande partie possible de ces plus-values en capital supplémentaire qui engendrera à son tour davantage de plus-values.

Pour le capitalisme, tout tend à devenir marchandise et en premier lieu l'homme, (la santé, le sang, les organes, la procréation...), l'éducation, la connaissance, la recherche scientifique,et même les oeuvres artistiques... Selon le marxisme , l'économie capitaliste aurait donc pour but principal voire unique l'accroissement des richesses , de la production au mépris même du prolétariat .

Au cours de la révolution industrielle, l'économie est entièrement repensée : le processus

productif est repensé pour accroître la production et satisfaire à la demande: une des méthodes très caractéristique de cette recherche de la productivité maximale est la méthode rigoureuse inventée par Taylor et mise en place par Ford :en effet Taylor préconise la division du travail en tâches simples, la spécialisation des ouvriers et le travail à la chaîne : cela révolutionne l'économie en augmentant très fortement la production : l'homme est devenu une machine simplement pour que le patronat gagne encore davantage .Cette technique sera appliquée par Ford et verra la production de voitures Ford et les profits de l'entreprise augmenter. On vont donc que les hommes cherchent à mettre en place une économie dont le seul but est l'accroissement de la production et ainsi des richesses au détriment de l'homme qui devient une machine

Enfin, l'échange est ,avec la production et la distribution , l'objet propre de l'économie politique .L'échange par sa définition, est supposé être équivalent entre deux choses mais cependant dans notre société , chacun tend à gagner quelquechose de tout échange qu'il fait : par exemple ,aujourd'hui les échanges économiques se font majoritairement dans le but d'accroître les richesses , les biens échangés ne sont pas toujours équivalents : par exemple , les firmes n'ont pas le droit de vendre à perte : il faut qu'elles tirent un bénéfice de chaque vente .En outre le prix des objets varient en fonction du lieu où l'on se trouve ce qui montre l'adaptation de la politique économique des firmes pour accroître leurs profits.

Dans un aspect davantage social , lorsque l'économie d'un pays est prospère et qu'elle a pour but d'accroître les richesses du pays , l'Etat peut décider de redistribuer une partie de ces gains à l'ensemble de la population ( l'Etat-Providence des 30 Glorieuses par exemple où les salaires augmentaient fortement d'année en année) : une économie prospère peut donc avoir pour but d'améliorer les conditions de vie de sa population (dans les Etats démocratiques ), d'enrichir sa population .

Ainsi on voit que depuis la révolution industrielle , l'économie a pour but d'accroître les richesses par le biais d'une production en constante augmentation ,parfois jusqu'à en dénigrer les hommes .

Toutefois on peut s'interroger quant à savoir si le fait d'accroître les richesses est l'unique but de l'économie , ou si au contraire elle ne se réduit pas à cela

Ainsi, Aristote , dans l'Ethique à Nicomaque pose une différence fondamentale entre l'économique et la chrématistique : en effet pour lui l'art de s'enrichir , d'accroître ses richesses ne relève pas de l'économie , mais de la chrématistique : cette accumulation d'argent , de biens est mauvaise pour l'homme , elle est contre-nature. Comme Platon , il condamne cet amour de l'accumulation de richesses , la chrématistique permet , par le biais de cette augmentation de richesses , l'augmentation du pouvoir politique . A l'opposé , pour Aristote l'économie a pour but unique but de subvenir aux besoins de chacun : par exemple , l'agriculture et le « métier » permettent de fonder une économie naturelle où les échanges et l'argent ont pour unique but de subvenir aux besoins de chacun. Aristote garde toujours le souci d’agir conformément à la nature. Celle-ci fournit « la terre, la mer et le reste » : l’économique est ainsi l’art d’administrer, d’utiliser les ressources naturelles, totalement à l’opposé de l’art d’acquérir et de posséder. Y est incluse l’idée d’un rapport de réciprocité : Aristote ne sépare pas l’économique du social, établissant l’échange comme un « retour sur équivalence ». De fait, l'échange, basé sur la monnaie, est toujours envisagé chez Aristote comme permettant de renforcer le lien social : il établit son inexistence dans la tribu (où seul le troc existe) et son apparition avec la cité, c'est-à-dire la société. Ainsi on voit que selon Aristote , le but de l'économie est uniquement de répondre aux besoins de chacun et est différente et opposée à l'accroissement de richesses.

Montesquieu dans le livre XX de L’Esprit des Lois qui s'intitule De l'esprit du commerce traite des conséquences des échanges commerciaux sur les nations et sur les individus. Montesquieu y soutient la thèse selon laquelle les échanges commerciaux garantissent la paix entre les Etats, organisent les rapports entre les individus tout en les appauvrissant. On peut en outre remarquer que depuis l'augmentation de la communication entre les différents pays dans le monde , la mise en place de grandes institutions financières dans lesquelles sont regroupés de nombreux pays ( OMC , FMI etc.. ), le nombre de « grandes » guerres sur la planète a diminué .. Ainsi l'économie , les échanges commerciaux , le fait que les hommes échangent, communiquent entre eux est une garantie de paix : l'économie a donc aussi pour but selon Montesquieu la paix entre les nations et les individus.

Finalement , si le capitalisme est présent dans la plupart de nos sociétés , dans certaines zones du globe , ce n'est pas le cas : en effet certaines tribus du Pacifique ont une économie basée sur le don et le contre-don : dans Essai sur le Don, Mauss explique qu'il y a dans ces systèmes une triple obligation : celle de donner, de recevoir et de rendre le présent. Le don est en fait intéressé (socialité, prestige, domination, séduction, rivalité), mais il est absolument irréductible à l'intérêt marchand : Mauss ruine ainsi l'utilitarisme classique de l'économie politique : l'économie de ces sociétés n'a donc pas pour unique fin l'accroissement des richesses , au contraire elle en est totalement détachée. Mauss montre aussi la présence du don, forme archaïque de l'échange, dans les économies et les droits anciens où existent des formes intermédiaires entre les échanges à rivalité élevées (destruction de richesse) et les émulations modérées. Par contre, l'échange-don n'entre pas dans les cadres des économies utilitaristes où règne la notion d'intérêt individuel.

L'économie a donc d'autres buts que l'unique accroissement des richesses : en effet ,selon Aristote , la bonne économie doit uniquement satisfaire les besoins de chacun , Montesquieu la voit comme garant de la paix entre les nations , et Mauss remarque que dans certains sociétés , c'est le don , totalement opposé à l'accroissement des richesses qui domine , une économie dont le but est davantage de montrer une supériorité etc..

On a donc vu que si l'accroissement des richesses n'est pas l'unique but ,l'unique fin de l'économie , dans le système capitaliste , cela reste le but principal , comme le montre l'évolution de l'économie depuis la révolution industrielle : on a vu que le système fordiste aliénait les ouvriers , les réduisant à des machines , et que la recherche du profit se faisait au détriment de certaines valeurs comme l'éducation etc.. Ainsi on peut donc observer paradoxalement une perte