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La Bataille De Verdun

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rançaises positionnées sur la Marne à l'est de la capitale. Cette brusque manoeuvre expose le flanc droit de l'armée d'invasion aux divisions françaises stationnées à Paris qui profitant de cette erreur tactique attaquent le 6 septembre et enfoncent le flanc droit de l'armée allemande. Dans un sursaut patriotique, les autres armées françaises, exténuées par plus de deux semaines de retraite et de combats ininterrompus, contre-attaquent également. Après six jours de combats les Français gagnent la bataille dite de la Marne et poursuivent les Allemands en retraite jusque sur l'Aisne où ceux-ci parviennent à se rétablir. Les deux adversaires cherchent alors à emporter la décision plus au nord, cette tentative de débordement réciproque appelée "course à la mer" dont les enjeux stratégiques sont Calais, Boulogne et Dunkerque ne débouche pas.

Fin novembre 1914, le front se stabilise. Tout au long d'une ligne de front de 700 km qui s'étend de la mer du Nord à la frontière suisse, les belligérants creusent des tranchées. C'est le début d'une guerre de positions qui durera plus de trois longues années. Les Allemands apportent un soin particulier à organiser leurs positions défensives. Leurs tranchées sont profondes, parfois bétonnées et jalonnées de nids de mitrailleuses. De vastes réseaux de fil de fer barbelés en protègent les abords. En cas de bombardement, les troupes peuvent s'abriter dans des stollen, de profonds abris correctement étayés. Il n'en est pas de même du côté français. En effet le haut-commandement français estime qu'il est inutile d'organiser des positions car l'arrêt de la guerre de mouvement n'est que temporaire. Selon ses prévisions les offensives reprendront dès le printemps et perceront rapidement les lignes allemandes. De plus pour les généraux français, le fait de s'abriter dans des retranchements revient à abandonner tout esprit offensif.

L'année 1915 est très éprouvante pour le soldat français. Mal équipé, mal protégé dans des positions aménagées à la hâte, il est à la merci de l'artillerie de tranchée adverse qui a fait son apparition sur le front au début de l'année. Les Minenwerfer et leurs torpilles aux effets dévastateurs gagnent rapidement une triste notoriété chez les poilus (nom donné en France aux combattants de cette guerre). L'artillerie française est quand à elle insuffisante et inadaptée à la guerre de positions. De plus, depuis la contre offensive de la Marne, les munitions font cruellement défaut car les réserves sont épuisées et les industries de l'armement ne peuvent en produire en quantités suffisantes. Les mitrailleuses encore trop rares au sein des unités, n'assurent pas la couverture des offensives localisées, où le poilu monte à l'assaut des lignes adverses baïonnette au canon souvent sans préparation d'artillerie selon des tactiques qui n'ont guère évolué depuis août 1914.

Les pertes sont très sévères au sein de l'armée française et sont encore agravées par les sanglantes offensives du 9 mai en Artois et du 25 septembre en Champagne, offensives qui ne parviennent pas à percer le système défensif allemand. A la fin de 1915, les pertes françaises pour la guerre s'élèvent à 600 000 hommes.

De son côté, sur le front de l'ouest, le combattant allemand est resté une bonne partie de l'année 1915 sur la défensive. Il a pu cependant, au cours d'attaques localisées, bien appuyées par une artillerie de tranchée toujours plus efficace, reconquérir une partie des territoires perdus lors de la retraite de septembre 1914. Fin 1915, les Empires Centraux sont victorieux sur le front Russe et dans les Balkans où ils ont contraint à la retraite les armées Serbes. Ainsi à l'abri du danger sur les fronts Sud et Est, l'Allemagne veut reprendre l'initiative sur le front Ouest en 1916...

Les forces en présence

La Région Fortifiée de Verdun (RVF) compte à la veille de la bataille vingt-deux forts disposés sur deux anneaux concentriques. Malheureusement la plupart de ces ouvrages est désarmée. En effet depuis le début du conflit, l'artillerie française, nettement surclassée par son homologue allemande manque de canons. De plus, l'industrie arrive à peine à compenser les pertes. Alors, à l'instar des batteries côtières, les canons des ouvrages des places fortes sont prélevés au profit de la ligne de front. La RVF n'a pas échappé à cette règle. De plus, après la chute des forts de la ceinture de Liège en août 1914 disloqués par les 305 mm autrichiens et les 420 mm allemands, le Haut Commandement français ne croit plus en l'efficacité des forts. Ceux-ci sont d'après-lui des cibles trop exposées, de véritables pièges à obus vers lesquels convergent tous les feux de l'artillerie adverse. En cas d'attaque, ils sont voués à une destruction certaine. Les ouvrages de campagne sont plus susceptibles de se camoufler, de se fondre dans le terrain.

Le 20 février 1916 au soir, la défense de Verdun est assurée par le 30e corps d'armée commandé par le général Herr et composé de trois divisions d'infanterie. La 72e qui tient le secteur situé entre le bois des Caures et la Meuse, la 51e dans le secteur Ornes-Bois de Ville et la 14e division stationnée entre Ornes et la route d'Etain. Deux divisions supplémentaires et quatorze bataillons sont placés en réserve. L'artillerie de la place est forte de deux cent soixante-dix canons dont une majorité de pièces de campagne de 75 mm.

Le général von Falkenhayn commandant suprême des forces allemandes sur le front de l'ouest choisit le saillant de Verdun pour lancer son offensive. Dans ce secteur, il peut compter sur de nombreuses lignes d'approvisionnement qui pourront desservir ses troupes sur toute la ligne de front. Il est sûr d'asphixier le saillant de Verdun, car ses forces occupent la ligne de chemin de fer de Bar-le-Duc au niveau de Saint Mihiel et la ligne de Chalon en Champagne est sous le feu de son artillerie. Ces deux voies ferrées sont avec la route de Bar-le-Duc les seules voies d'approvisionnement reliant la place forte à l'arrière. Au défaut de valeur stratégique, Verdun a une valeur hautement symbolique pour la France et les Allemands sont persuadés que Joffre et son état major lanceront de nombreuses troupes dans la bataille si la ville est menacée. L'armée française sera alors saignée à blanc et elle sortira de l'affrontement tellement exsangue que la France sera contrainte de demander l'armistice...

L'offensive sera confiée à la 5. Armee forte de dix divisions et commandée par le prince héritier de l'Empire allemand (Kronprinz). Six divisions des IIIe, VIIe et XVIIe Corps d'Armée attaqueront en première ligne et deux en deuxième ligne. Plus de mille quatre cents bouches à feu sont massées en arrière de la ligne de front : des canons de 380 sur voie ferrée, les obusiers Skoda de 305 mm et les Krupp de 420 mm destructeurs des forts de Liège, une multitude de canons de 77 mm, 150 mm, 210 mm, des mortiers de tranchée de 76 mm, de 170 mm et 250 mm. Les objectifs allemands sont simples : il s'agit de saturer d'obus un petit secteur de 20 km de large sur 4 km de profondeur, afin d'annihiler toute défense française. Aucune offensive de grande envergure n'est prévue, ni de tentative d'encerclement du saillant à partir de l'Argonne ou de Saint Mihiel. Le seul objectif est la conquête de la forteresse de Verdun par une débauche de moyens de destruction afin de dissuader la France de continuer la guerre et la contraindre à signer la paix.

L'offensive allemande

Le tir de l'artillerie allemande est déclenché le 21 février 1916 à 7 h15, il surprend complètement l'adversaire et se prolonge jusqu'à 16 h, heure à laquelle il se déplace sur les arrières françaises permettant aux troupes d'assaut de passer à l'attaque. La première ligne française a été pulvérisée par le bombardement et les Allemands la dépassent sans même le réaliser. La progression est pourtant difficile car le déluge d'artillerie a défoncé le sol et a "gommé" tous les points de repère. Les troupes d'assaut armées de grenades et des lances flammes progressent lentement en s'infiltrant entre les moles de résistance français. Les poilus rescapés peuvent profiter de ce répit inespéré pour se retrancher dans les cratères d'obus et se préparer à résister au gros de l'infanterie allemande lorsque celle-ci commencera sa progression. Ainsi dans le bois des Caures, les 56e et 59e bataillons de chasseurs à pied du lieutenant-colonel Driant résistent seuls face à une division allemande. Mais ces deux bataillons perdent en 24 heures plus de 80 % de leurs effectifs. Les combats isolés des débris des trois divisions françaises se prolongent jusqu'au 25 février, bloquant toute nouvelle progression et permettent au Haut Commandement français d'acheminer à la hâte des renforts dans le secteur de Verdun.

Du 24 au 25 février, les renforts français arrivent progressivement. Le XXe Corps d'Armée composé de la 37e division africaine, des 16e, 39e et 153e divisions d'infanterie (DI) est lancé dans la fournaise avec pour consigne de s'opposer à tout prix à la progression adverse. L'artillerie allemande bien renseignée par les ballons

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