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La Chirurgie Robotique Appliquée Au Cancer Du Larynx

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ge stable, éliminant les mouvements parasites ou les tremblements de l’être humain. D’autres avantages peuvent être cités tels que le contrôle de l’endoscope par le chirurgien lui-même, ce qui engendre une diminution du personnel médical. En effet, la caméra n’est plus portée par l’assistant.

D’autres systèmes porte-endoscope existent tels que ENDOASSIST et LAPMAN. ENDOASSIST est commercialisé par la firme Armstrong-Healthcare. Ici, le mouvement de l’endoscope ne se fait plus sur base de la reconnaissance vocale mais grâce au mouvement de la tête du chirurgien. Ce dernier porte un casque équipé d’un émetteur infrarouge. Pour assurer sa liberté de mouvement, l’endoscope se déplace uniquement lorsque le chirurgien appuie sur une pédale. L’inconvénient de cet outil est la place qu’il prend en salle d’opération. LAPMAN est commercialisé par la firme MedSys. La manipulation de l’endoscope se fait par une télécommande placée entre les deux gants du chirurgien (LONG et al., 2006).

Le deuxième type de système robotisé est celui des robots télémanipulateurs. Selon HAZEBROUCQ (2004), « la télémanipulation consiste en la réalisation d’une intervention chirurgicale à distance». D’après MEULDERS (2008), le robot télémanipulateur est composé de quatre bras et d’une caméra modulable dirigés à distance par le chirurgien. L’avantage majeur de cette technologie est sa précision, rendue possible grâce à une image fournie en trois dimensions et agrandie quinze fois. De plus, ce système permet un mouvement plus stable évitant tout tremblement. Deux robots sont à ce jour commercialisé, à savoir les robots ZEUS (Computer Motion Inc.) et Da Vinci (Intuitive Surgical). Ce dernier fait l’objet d’une description plus approfondie dans la section suivante. ZEUS possède trois bras. Le premier porte l’endoscope qui est manipulé grâce à une commande vocale. Les deux autres bras portent les instruments chirurgicaux que le chirurgien manipule à l’aide de deux manettes. Ce dernier est quant à lui confortablement installé à la console face à un moniteur. ZEUS a effectué en septembre 2001 la première chirurgie à distance. Celle-ci a été réalisée par le Professeur Marescaux qui a dirigé depuis New-York le robot effectuant l’opération au CHU de Strasbourg. Il fut commercialisé entre 1999 et 2006 (LONG et al., 2006).

2. Le système télérobotisé chirurgical Da Vinci

Le système télérobotisé Da Vinci est utilisé depuis 2008 par les Cliniques Universitaires UCL de Mont-Godinne (LORGE & DI GREGORIO, 2009). Ce système est à l’heure actuelle le seul produit proposé pour la chirurgie mini-invasive assistée par robot. Il est commercialisé depuis 2003 par la firme américaine Intuitive Surgical. La société a fourni ce robot à plus de 1450 hôpitaux dans le monde depuis sa commercialisation.

MALLET et al. (2010) décrivent ce système télérobotisé comme ayant quatre bras articulés. Le bras central porte le système optique, à savoir un endoscope offrant une vision agrandie et tridimensionnelle du champ opératoire au chirurgien. Les trois autres bras sont des porte-instruments. WEINSTEIN et al. (2009) ajoutent à cette description que les instruments sont des outils chirurgicaux miniaturisés et interchangeables. Le robot est contrôlé par le chirurgien à partir d’une console de contrôle et de visualisation située à quelques mètres du patient. D’après LORGE & DI GREGORIO (2009, p.13), « tous les mouvements des doigts du chirurgien, de sa main mais aussi de son poignet sont transmis au robot avec une amplitude réduite de cinq fois. La précision du robot est ainsi extrême permettant une dissection fine et atraumatique ». Les interventions menées par le système Da Vinci nécessitent, en plus de la présence du chirurgien, la présence de son assistant qui se trouve à côté du patient. Celui-ci a pour rôle notamment de changer les instruments, mais également d’intervenir en cas de complications peropératoires (Da Vinci Surgery, 2012).

Le robot Da Vinci est une alternative à la chirurgie ouverte et à la laparoscopie. Il permet d’effectuer des opérations plus complexes et délicates mais de façon moins invasive qu’une chirurgie ouverte, grâce à de petites incisions de un à deux centimètres. Il allie donc les avantages d’une chirurgie traditionnelle ouverte à ceux d’une laparoscopie, éliminant les inconvénients de cette dernière, à savoir la longueur des instruments et une vision en deux dimensions (LORGE & DI GREGORIO, 2009).

Ce système présente de nombreux avantages aussi bien pour le chirurgien que pour le patient. Selon MALLET et al. (2010), le robot offre au chirurgien une meilleure vision grâce à une image agrandie et en trois dimensions, une filtration des tremblements et une plus grande précision dans la gestuelle. De plus, d’après BRASNU (2010), ce système offre une meilleure ergonomie au chirurgien qui est assis derrière la console diminuant ainsi sa fatigue. Selon MEULDERS (2008), les avantages offerts aux patients sont une durée d’hospitalisation moins longue, une diminution des pertes sanguines et des douleurs postopératoires. Nous pouvons également constater une diminution des risques d’infections et de complications ainsi qu’un retour plus rapide aux activités normales. D’un point de vue esthétique, le patient souffre de moins de cicatrices. Effectivement, avec une chirurgie robotique, seules de petites incisions sont nécessaires pour introduire les instruments. Néanmoins, il est important de souligner que ces avantages ne peuvent être garantis car la chirurgie pratiquée avec le robot Da Vinci ne convient pas à tout le monde (Intuitive Surgical, 2012).

Malgré ces nombreux avantages, ce système présente certaines limites. Les principales identifiées par MALLET et al. (2010) sont le prix d’acquisition du robot, le coût de maintenance et l’usage limité des instruments. LORGE & DI GREGORIO (2009) estiment le prix d’acquisition d’un tel outil à plus de deux millions d’euros et un coût de maintenance qui s’élève à dix pourcents du prix d’achat. La longue formation demandée à l’équipe chirurgicale et à l’équipe de la salle d’opération constitue également une limite (BRASNU, 2010).

La chirurgie robotique a pris une place importante dans diverses spécialités telles que la chirurgie cardiaque, urologique, générale, gynécologique, orthopédique, viscérale et la chirurgie de la tête et du cou (MALLET et al., 2010).

A titre de comparaison, la chirurgie traditionnelle ouverte pour de nombreuses interventions gynécologiques consiste à réaliser de larges incisions pour accéder à l’organe. Cette technique implique un long processus de rétablissement et des risques pour les organes et les nerfs environnants. L’intervention réalisée avec le système Da Vinci permet d’éliminer ces traumatismes. L’opération consiste à réaliser de petites incisions de un à deux centimètres pour accéder à l’organe, évitant les douleurs et les risques liés aux larges incisions. Ce traitement se révèle être l’option la plus efficace et la moins invasive (Da Vinci Surgery, 2012).

Enfin, c’est en urologie que le plus grand nombre d’interventions (61%) sont réalisées à l’aide du robot chirurgical. En effet, selon MEULDERS (2008), le robot est très performant dans le traitement du cancer de la prostate. Il évite les séquelles provoquées par la chirurgie traditionnelle telles que l’incontinence ou encore l’impuissance sexuelle. « Avec ce nouveau robot, la précision est accentuée, et donc ces risques largement diminués » (MEULDERS, 2008).

3. Application au cancer du larynx

Depuis 2008, les Cliniques Universitaires UCL de Mont-Godinne effectuent avec le robot Da Vinci des opérations ORL (Oto-rhino-laryngologiques) dans le domaine du cancer du pharynx et du larynx, généralement appelé cancer de la gorge. Ce sont les hommes de plus de cinquante ans qui ont le plus de risques de développer ce cancer.

Pour commencer, nous pouvons définir le cancer comme une maladie des cellules. Celles- travaillent différemment dans les diverses parties du corps mais toutes se reproduisent de la même manière. Ainsi, les cellules vieillissent et meurent en permanence et de nouvelles sont produites pour les remplacer. Normalement, elles se divisent de manière ordonnée et contrôlée. Toutefois, il arrive que les cellules adoptent un comportement anormal. Celui-ci se caractérise par une capacité proliférative qui n’est plus limitée. Autrement dit, le cancer est une division anarchique des cellules (JASCAP, 2009).

BRASNU (2010, p.77) définit « le larynx comme ayant un rôle fondamental dans la physiologie de la déglutition, de la respiration et de la phonation». Le larynx se trouve dans le cou, directement derrière la pomme d’Adam (appelée aussi cartilage thyroïde). Nous pouvons distinguer dans le cancer du larynx trois localisations anatomiques, à savoir la région sous-glottique, la région glottique et la région supraglottique. C’est sur cette dernière région que la partie empirique de ce mémoire se focalise. La région supraglottique est la partie située au-dessus des cordes vocales. Celle-ci comprend l’épiglotte et un voile de tissus qui recouvre les cordes vocales afin d’éviter de suffoquer. La figure suivante reprend les différentes parties du larynx.

Figure 1.1.: Les parties du larynx (JASCAP, 2009, p. 1)

Selon LEFEBVRE & CHEVALIER (2005), les causes essentielles de ce cancer sont un tabagisme

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