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Le commentaire littéraire pour l'écrit du bac de français

Fiche : Le commentaire littéraire pour l'écrit du bac de français. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  27 Janvier 2024  •  Fiche  •  2 888 Mots (12 Pages)  •  226 Vues

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 Le commentaire littéraire pour l'écrit du bac de français

Méthode et conseils

I/ Préparer le commentaire :

  1.  Travail sur la photocopie et le brouillon

Il faut lire attentivement et plusieurs fois le texte à commenter. En lisant, notez vos premières impressions et les thèmes abordés au brouillon. La construction du plan vient après, une fois que vous aurez classé tous les aspects du texte.

La première chose à identifier est le
genre du texte (poème, dialogue théâtral, extrait de roman...) car le questionnement varie en fonction du genre. (cf : cours et site magister de Ph. Lavergne)

Exemples de questionnement 

Les commentaires possibles 

- Le lexique

 les champs lexicaux permettent souvent d’identifier les thèmes du texte.

- La syntaxe, place des mots, mots de liaison

rythme du texte, enchaînements, idées principales, idées secondaires

- Le niveau de langue (soutenu, courant, familier)

par exemple le niveau social d’un personnage ...

- Vocabulaire péjoratif ou mélioratif

impressions données par la description d'un personnage...

- Le verbe : mode, temps, aspect, personne

réalité / irréalité du texte, situation dans le temps, durée, type d'énonciation

- Le sujet / les compléments

quels sont les éléments sujets ? qui est le narrateur ? le personnage agit-il ou subit-il?

- La ponctuation

ton du texte, rythme

- La présence éventuelle d'images et de figures de style

effet propre à chaque image, l'originalité du texte
Le fait d’identifier une figure de style entraîne obligatoirement une analyse : pas de remarques stylistiques sans analyse.

- Les allitérations et assonances

mise en valeur de certains mots, musique du texte

- Répétitions, parallélismes, oppositions, ruptures

toujours à commenter

N.B. La liste ci-dessus n’est pas exhaustive.

  1. Elaboration d’un plan détaillé

Au cours des lectures et des repérages les enjeux du texte (idées directrices) se dévoilent peu à peu et vous êtes capable de sélectionner une problématique pertinente.                                                                                                         Soignez particulièrement le libellé des titres et sous-titres (titrez plein).                                                    Evitez l’implicite ou les expressions floues. Assurez une cohérence d’ensemble ; les idées directrices s’enchaînent logiquement ; de même pour les sous-parties. (Placez vos connecteurs logiques)

Une fois que le plan est assuré, rédigez entièrement au brouillon l’introduction et la conclusion. Pour l’introduction : passez du plus général au particulier (accroche + présentation du support, problématique et annonce du plan). Soignez la qualité de la rédaction, assurez-vous que ce paragraphe remplisse bien ses enjeux (prouver au correcteur que vous maîtrisez bien les enjeux du document étudié)

Enfin, rédigez la conclusion : placez immédiatement un connecteur de conclusion (léger à l’écrit : « donc », « ainsi ») puis répondez à nouveau à la problématique que vous aviez retenue en intro. Proposez un élargissement pertinent.

II/ Rédiger le commentaire (cf : exemple rédigé sur le site magister de Ph. Lavergne)

Introduction :

 

  • Présentation générale de l’extrait : contextualisez l’extrait à l’aide du paratexte et de vos connaissances. Présentez le titre de l’œuvre, l’auteur, la date de publication, le genre, la forme du texte. Si cela est possible présentez le contexte littéraire et historique de l’œuvre.
  • Situation de l’extrait : servez-vous du paratexte pour situer l’extrait dans l’œuvre.
  • Formulation de votre problématique : formulez votre projet de lecture sous la forme d’une question à laquelle le commentaire va répondre
  • Annonce du plan : annoncez les 2 ou 3 grandes parties de votre devoir

   Développement :   

- Bien suivre le plan


Concrètement, il s'agit d'étudier en même temps le fond (ce que dit le texte) et la forme (la manière dont cela est dit) du texte.

Le commentaire doit être organisé : il est issu d’une réflexion poussée et argumentée destinée à rendre le texte intelligible. En fait, le commentaire littéraire est une espèce de bilan de lecture, il propose une analyse argumentée et cohérente du texte. Il s’agit d’identifier d’abord les aspects les plus évidents du texte pour ensuite repérer des éléments moins apparents mais qui correspondent à l’intention de l’auteur et à la cohérence du texte.
Il doit y avoir une progression dans la réflexion. Les paragraphes et les parties doivent s’enchaîner logiquement.

Le développement du commentaire se compose de plusieurs parties (idéalement trois). On peut séparer ces parties par des phrases de transition permettant d'articuler de façon logique les différentes parties entre elles.

Conclusion :

  • Bilan : récapitulez vos idées principales de manière à montrer clairement votre réponse à la problématique.
  • Ouverture : proposez un élargissement pertinent


Le commentaire doit être entièrement rédigé. Ne pas utiliser d'abréviation, de style télégraphique, de numérotation, de titres.
Sauter des lignes entre l'introduction et la première partie du développement puis entre chaque partie du développement (deux ou trois), enfin entre la dernière partie et la conclusion. Distinguer par un alinéa les différentes sous-parties traitées dans chaque partie et bien évidemment chaque paragraphe.

La rédaction doit être claire et simple. Adoptez un style sobre, évitez les phrases trop longues, trop alambiquées. Faites des efforts pour employer un vocabulaire clair et précis.

Commentaire littéraire rédigé

Le roman de Charles Juliet, Lambeaux, paru en 1995, se présente comme un double récit. D’une part, il reconstitue une biographie[a] de sa mère, jamais connue car elle a été internée dans un hôpital psychiatrique trois mois après sa naissance, et dont il a découvert l’existence à sept ans, lors de son décès. D’autre part, une seconde partie se présente comme une autobiographie, expliquant l’écriture de Lambeaux. Dans les deux parties, le choix du pronom « tu » fait de l’œuvre une sorte de dialogue avec ses origines. Le passage étudié se situe à la fin de la seconde partie. L’auteur a parcouru les étapes de sa vie : l’enfance[b] dans sa famille adoptive, l’école militaire à Aix, les études de médecine à Lyon, jusqu’au moment où il décide de tout arrêter pour devenir écrivain. Le livre se clôt donc sur sa naissance en tant qu’écrivain de Lambeaux, en une mise en abyme. Quels objectifs Juliet assigne-t-il[c] à son projet d’écriture ?

Tout d’abord, le roman se conclut par un vibrant hommage aux deux mères du narrateur. Puis, l’hommage permet la renaissance du narrateur qui réussit enfin à surmonter sa douleur et à trouver un sens à sa vie. L’écriture enfin révèle dans ce passage une véritable fonction thérapeutique ; il s’agit donc également d’un hommage au pouvoir de l’écriture.[d]

Tout d’abord, le passage s’oppose à la structure même de l’œuvre, puisque c’est la mère originelle qui occupe la plus grande place dans Lambeaux, or dans ce passage Juliet lie ses deux mères pour n’en faire plus qu’une. Cette dimension est formulée avec une formule assez semblable à celle d’un conte : « Un jour, il te vient le désir… », comme si cette naissance se faisait indépendamment de toute volonté consciente.

L’auteur pose ainsi un entrecroisement entre les deux mères. Ce double choix est mis en évidence par les parallélismes rythmique et sémantique, avec l’article qui en fait des symboles. Il place en tête de chaque fragment la mère naturelle, avec « l’esseulée », « l’étouffée », « la jetée-dans-la-fosse », autant de marques de rejet, d’exclusion violente soutenues par l’assonance en [é], voyelle fermée. Il la présente comme une disparue, effacée même des mémoires dont seul subsiste « le vide créé ». En contraste avec elle, il y a la mère adoptive, « la vaillante », « la valeureuse », « la toute-donnée », adjectifs qui traduisent une force, une offrande, un don de soi, amplifié par l’assonance en [a]. Elle, au contraire, s’impose par « son inlassable présence ».

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