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% pendant la semaine, après l'annonce d'une perte trimestrielle record de 3,9 milliards de dollars et de 5,6 milliards de dépréciations d'actifs incertains. Une solution doit donc être trouvée d'urgence.

L'Administration avait déjà volé au secours, en mars, de Bear Stearns, autre banque d'investissement new-yorkaise à laquelle elle avait accordé 29 milliards de dollars, permettant sa reprise par JPMorgan Chase. Une semaine plus tôt, en septembre, elle venait de nationaliser pour 200 milliards de dollars les deux géants du financement hypothécaire américain, Fannie Mae et Freddie Mac, emportés par la crise des prêts immobiliers à risque. Cette fois, Henry Paulson le dit clairement : le sauvetage de Lehman Brothers se fera sans argent de l'État. Pas question de payer sans limite la facture des erreurs du privé.

Fuld se démène jusqu'au bout

Autour de lui, il y a Timothy Geithner, le président de la Fed de New York, Christopher Cox, celui de la Securities and Exchange Commission, le gendarme de la Bourse, les patrons des grandes banques américaines Citigroup, JPMorgan Chase, Morgan Stanley, Goldman Sachs, Merrill Lynch, et de banques étrangères. Après s'être séparés le vendredi soir, les groupes de travail se reforment le samedi - des équipes planchent même une partie de la nuit du samedi au dimanche - puis le dimanche. Outre le cas Lehman Brothers, Merrill Lynch est également en train de vaciller et le premier assureur mondial, AIG, montre de dangereux signes de faiblesse.

«Une douzaine de personnes autour de la table représentaient 90 % du risque en capital lié à Lehman Brothers, raconte un participant. Paulson a fait des recommandations qu'il a soumises à l'étude. Bien que tout le monde ne partageât pas les mêmes intérêts, un consensus a émergé. Le dimanche matin, on a appris que Lehman n'était pas viable. En dix minutes, on a laissé tomber le sujet pour s'occuper de Merrill Lynch. J'ai eu le sentiment que la décision était déjà prise.»

Pendant ce temps, dans son bureau au 31e étage sur la VIIe Avenue, près de Times Square, Dick Fuld continue à s'activer pour essayer de trouver un sauveur. Cela fait des mois qu'il démarche le monde entier. Il a eu des contacts avec des banques chinoises, coréennes, japonaises, des fonds du Moyen-Orient ; a appelé à l'aide le milliardaire Warren Buffett (qui quelques jours plus tard investira 5 milliards de dollars au capital de Goldman Sachs), frappé à la porte de General Electric. En vain.

Fuld, 62 ans, longtemps l'une des figures les plus puissantes de Wall Street, passionné, autoritaire, se démène jusqu'au bout pour sauver «sa » banque. Il y est entré comme stagiaire quarante-deux ans plus tôt, après une carrière avortée de pilote de chasse. En 1994, il a organisé l'introduction en Bourse de Lehman, alors filiale d'American Express, et présidé à sa destinée depuis.

Après l'éclatement de la crise du subprime (les prêts immobiliers à risque), mi-2007, Lehman Brothers rassure en publiant des profits supérieurs aux attentes. Mais Dick Fuld sait déjà son sort menacé. Il multiplie les contacts avec la quasi-totalité des banques américaines ainsi qu'avec l'assureur AIG en vue d'un rapprochement. Quand Lehman plonge dans le rouge au printemps, il fait appel aux marchés pour renforcer ses fonds propres et licencie un quart de ses effectifs. Il demande à la Fed l'autorisation de changer de statut pour celui de banque commerciale. La Fed lui refuse ce qu'elle demandera quelques semaines plus tard à Goldman Sachs et Morgan Stanley. Chaque semaine, l'action Lehman Brothers s'enfonce et Fuld poursuit sa course contre la montre.

Courant septembre, il est toujours en pourparlers avec Bank of America et la britannique Barclays. Les deux pistes échouent durant le week-end fatal. Chacune des banques jette l'éponge après le refus du gouvernement de garantir les actifs troublés de Lehman. Cruellement, les dirigeants de Bank of America laissent sans réponse les appels téléphoniques de Dick Fuld, comme le rapporte le New York Times. Ils ont autre chose à faire : la première banque de dépôts américaine est entrée en négociations pour racheter Merrill Lynch 50 milliards de dollars. L'accord est annoncé le dimanche.

Barclays, de son côté, rechigne à prendre le risque d'investir dans Lehman Brothers. «Il y avait pourtant beaucoup d'argent sur la table, bien plus que les 29 milliards du sauvetage de Bear Stearns», souligne notre source, présente aux discussions organisées par Paulson. Durant le week-end, les banques décident de mettre sur pied un fonds de 70 milliards de dollars destiné à venir en aide à celles d'entre elles qui en auraient besoin. Seul hic, Lehman est exclu de cette possibilité, jugé en situation trop risquée. À minuit et demi, le dimanche soir, Dick Fuld se résigne à annoncer son placement sous protection de la loi sur les faillites.

Le lundi matin, l'action Lehman Brothers plonge de 94 % pour atteindre 21 cents, réduisant la capitalisation de l'entreprise à 145 millions de dollars - contre 46 milliards six mois plus tôt. La faillite ébranle Wall Street, l'indice Dow Jones perd 500 points dans la journée, sa plus forte chute depuis le 11 septembre 2001. La contagion gagne toutes les places mondiales. Ce même jour, le gouvernement Bush nationalise l'assureur AIG et le met sous perfusion de la Fed.

Selon le secrétaire au Trésor, une faillite d'AIG, à la différence de celle de Lehman Brothers, frapperait de plein fouet toute l'Amérique. Elle aurait aussi coûté 20 milliards de dollars à Goldman Sachs, la banque d'affaires présidée par Paulson jusqu'en 2006. «Quand il y a un incendie, est-ce qu'on demande au pyromane de régler le problème ?», s'interroge notre source bancaire.

«Une décision dramatique»

L'inflexible Paulson, garant des deniers publics, redonne l'espoir aux marchés en fin de semaine avec un projet de plan de sauvetage bancaire de 700 milliards de dollars. Après deux semaines de vifs débats politiques et de cahots boursiers, le plan est finalement adopté au Parlement. Sur cette enveloppe, 250 milliards de dollars sont prévus pour entrer au capital des banques qui auraient besoin d'argent frais. Entre-temps, Washington Mutual a été rachetée au bord de la faillite par JPMorgan ; son homologue Wachovia par Wells Fargo ; les européennes Hypo Real Estate, Fortis et Dexia sont sauvées par leurs pairs ou leurs gouvernements, comme les trois principales institutions britanniques.

Finalement, Barclays rachète les activités américaines de Lehman Brothers deux milliards de dollars, une semaine après la faillite, le japonais Nomura reprenant les entités européennes et asiatiques. Une partie des 25 000 employés sera sacrifiée. Des milliers de créanciers et épargnants resteront sur le carreau.

Christine Lagarde, la ministre française de l'Économie, mettait publiquement les pieds dans le plat la semaine dernière sur RTL : «La décision de Henry Paulson de laisser tomber Lehman Brothers» a été «dramatique», «une véritable erreur», à l'effet «domino». Sur le gril lors de son audition par le Congrès le 6 octobre, Richard Fuld a endossé ses responsabilités dans le désastre, mais a affirmé : «Jusqu'au jour où l'on m'enterrera, je me demanderai pourquoi nous avons été les seuls.»

• Trois quarts des PME déjà fragilisées par la crise»

Propos recueillis par Samuel Potier (lefigaro.fr)

10/10/2008 | Mise à jour : 15:52 [pic][pic][pic][pic]| Commentaires [pic]42 [pic][pic][pic]|[pic] Ajouter à ma sélection

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Emmanuel Leprince. (photo DR)

INTERVIEW - «Des banques ne répondent pas aux demandes de crédits. Pas de retour, ni téléphonique, ni par mail», constate Emmanuel Leprince, délégué général du Comité Richelieu, qui regroupe plus de 250 PME innovantes.

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LE FIGARO.FR - Comment les petites et moyennes entreprises font-elles face à la crise financière internationale ?

Emmanuel LEPRINCE.- Nous venons de réaliser un sondage auquel ont répondu près de 400 PME dites «de croissance», qui ont fait leurs preuves et qui emploient chacune 60 personnes en moyenne. Plus de la moitié d'entre elles (51%) constatent des difficultés dans leurs relations avec les banques. Mais, plus inquiétant, les trois quarts de ces PME s'estiment déjà fragilisées par la crise.

Quels sont, justement, les rapports avec les établissements financiers ?

Concrètement, des banques ne répondent pas aux demandes de crédits. Pas de retour, ni téléphonique, ni par mail. Certaines entreprises se heurtent à un mur du silence. Certains pensent que les comités de crédit ne se réunissent même plus. Aucune décision n'est prise. Quant aux découverts, ils ne sont parfois plus autorisés. A l'inverse, notons aussi que la moitié des PME innovantes n'a pas de problèmes, car elles n'ont pas de soucis financiers ou ne font pas appel aux banques pour se développer.

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