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Memoire De L'Insertion Des Enfants À Haut Potentiel

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Pour répondre à cette problématique, nous commencerons par nous demander comment repérer un enfant surdoué à l’aide d’outils psychométriques, nous étudierons ensuite le rapport Delaubier, datant de 2002, puis les différentes réponses apportées par le gouvernement.

Repérer les enfants à haut potentiel

Pourquoi faire passer un bilan à son enfant

Avant de faire un bilan sur les capacités intellectuelles de son enfant, il faut d’abord juger si la situation le demande, c’est-à-dire remarquer le malaise de l’enfant (isolement, baisse des notes à l’école, agressions verbales voire physiques de la part de ses camarades de classe). « Ces symptômes occupent la place d’une parole qui n’a pas été dite »[1], ce sont ces symptômes qui vont déterminer si un rendez-vous avec un psychologue est nécessaire. Le psychologue va mener une investigation clinique à l’aide de tests de personnalités afin de déterminer le type d’angoisse, les relations d’objet et les conflits inconscients de l’enfant, ou mener une investigation du fonctionnement cognitif qui permet de connaitre les points forts et les points faibles dans son profil de connaissances. Parfois, le simple fait de mettre en mot ces symptômes, de pouvoir en parler, permet de déconflictualiser la situation.

Cependant il n’est pas nécessaire de tester systématiquement son enfant. Imaginons l’exemple d’un enfant qui va bien dont l’un des frères ou sœurs serait intellectuellement précoce. Lors du rendez-vous avec le psychologue, il faudra d’abord justifier la démarche à l’enfant qui comprendra que ses parents ont une attente à son égard. De ce fait, s’il n’est pas jugé intellectuellement précoce, l’enfant se sentira non conforme à l’attente de ses parents ; inversement s’il est jugé intellectuellement précoce, ses parents lui colleront surement cette étiquette d’enfant surdoué et sera présenté tel quel à l’entourage, ce qui risque de nuire à l’enfant, qui sentira qu’il n’a pas le droit à l’erreur.

Toutefois, le QI ne devient un indice stable qu’à partir de l’âge de 7 ans, il n’est pas judicieux d’identifier un enfant plus jeune comme étant précoce intellectuellement, cela pouvant entrainer les problèmes mentionnés juste avant (effet d’attente).

Les outils d’évaluation

Un des outils psychométriques les plus utilisés afin de déterminer si un enfant est intellectuellement précoce est le test du QI (quotient intellectuel) Wechsler. Plus précisément, la WPPSI III (Wechsler Preschool and Primary Scale of Intelligence) pour les enfants de 2 ans et 6 mois à 7 ans et 3 mois, la WISC-III (Wechsler Intelligence Scale for Children) pour les enfants de 6 à 16 ans et demi, et la WAIS-III (Wechsler Adult Intelligence Scale) au-delà de 16 ans. Cependant, il faut garder à l’esprit que la mesure d’un QI global supérieur à 130 ne suffit pas à diagnostiquer un enfant précoce. Comme l’explique Jeanne Siaud-Facchin[2], psychologue clinicienne spécialiste des enfants à haut potentiel, le QI est un indice qui permet d’orienter le diagnostic, il faut néanmoins tenir compte de données complémentaires, et aussi des résultats dans les différents sous-tests de QI.

En effet, les épreuves de Wechsler sont dites « composites », elles regroupent un certain nombre de sous-tests touchant chacun à une aptitude particulière (vocabulaire, compréhension verbale, puzzle, reproduction de modèles géométriques, mémoire visuelle et auditives…).

Une autre épreuve psychométrique très utilisée est le K-ABC, elle permet d’identifier le mode de traitement de l’information chez des enfants de 2 ans et demi à 12 ans et demi. L’identification de ce mode de traitement permet de déterminer le style d’apprentissage de l’enfant et donc d’adapter l’enseignement pour cet enfant. Il existe deux modes de traitement de l’information : séquentiel (les stimuli étant traités un par un successivement) et simultané (les stimuli étant traités de façon globale). Cette épreuve évalue les capacités de l’enfant de passer d’un mode à l’autre, indépendamment de ses connaissances culturelles et scolaires (utilisées pour le QI). Le plus souvent, les enfants à haut potentiel réussissent mieux les épreuves des processus mentaux simultanés que celles des processus mentaux séquentiels.

En outre, les épreuves de résolution de tâches, dans lesquels des contraintes, règles sont fixées, permettent d’évaluer la capacité de l’enfant à construire une stratégie permettant de réussir la tâche tout en respectant les règles, c’est-à-dire de « saisir l’efficacité des processus de raisonnement, les modalités du fonctionnement cognitif de l’enfant »[3].

Autres particularités des enfants à haut potentiel

Outre leur haut potentiel intellectuel, les enfants surdoués partagent souvent certaines caractéristiques communes comme une hypersensibilité, ces enfants vont amplifier chacune de leur expérience, et présenter une réaction plus marquée à certains stimuli. De plus, leur lucidité les amène à avoir une conscience douloureuse du monde. L’enfant à haut potentiel possède souvent des repères narcissiques flous, c’est-à-dire qu’il éprouve des difficultés dans les processus d’identification, il se sent différent des autres. De ce fait, l’enfant à haut potentiel est psychologiquement fragile.

Il tentera ainsi de mettre en place des mécanismes de défense comme l’humour, qui permet de détourner l’émotion par l’intellect. De manière générale, l’enfant intellectuellement précoce va tenter de voir toute émotion sous un angle intellectuel, ce qui peut conduire à un surinvestissement de la sphère intellectuelle et donc un désinvestissement de la sphère affective.

De plus, les enfants à haut potentiel privilégient très souvent le sens littéral des mots, ce qui les conduit à ne pas comprendre certains implicites de l’école. Prenons par exemple ce cas relevé dans le livre dirigé par Sylvie Tordjmann[4] où on demande à un collégien pourquoi le fer rouille et celui-ci répond : « Je ne sais pas, je ne connais pas le processus qui permet d’expliquer l’oxydation ».

Une fois un enfant considéré comme étant intellectuellement précoce, la famille et le corps pédagogique peuvent tenter de mettre en place différents moyens d’apprentissage permettant l’épanouissement de l’enfant.

Le rapport Delaubier

Ce rapport a été rédigé en 2002 commandé par le ministre de l’éducation national de l’époque Jack Lang et propose une vision sur la scolarisation des enfants intellectuellement précoces en France. Il définit dans un premier temps la précocité intellectuelle puis propose les solutions scolaires potentielles et existantes permettant de satisfaire le besoin de ces élèves à haut potentiel. Nous nous intéresserons seulement aux solutions proposées.

Delaubier propose ainsi plusieurs solutions aux problèmes que peuvent rencontrer les élèves intellectuellement précoces. La première consisterait à faire des recherches sur ce sujet, afin de mieux connaitre ces élèves, première étape essentielle pour leur venir en aide.

Delaubier propose une prévention des difficultés scolaires dès l’école maternelle, non pas par des dépistages systématiques qui seraient comme dits précédemment dangereux et inutiles pour les enfants. Il précise que cette démarche n’a pas pour objectif de sélectionner des enfants à haut potentiel, des « élus », mais de prévenir les insatisfactions ou échecs des enfants au profil complexe.

Pour cela, Delaubier propose de sensibiliser les acteurs engagés dans l’éducation de jeunes enfants (enseignants, médecins scolaires, parents) afin de préparer chacun à être vigilant et à signaler les difficultés. Cependant, une sensibilisation mal organisée, où l’information ne serait passée que partiellement, pourrait engendrer une sorte de paranoïa collective où chacun se mettrait à penser que son enfant est intellectuellement précoce dès le premier signe d’une anormalité.

En plus de cette sensibilisation, les évaluations conduites à l’école primaire pourraient permettre d’identifier les enfants au profil dyssynchronique, c’est-à-dire ces enfants qui auraient des compétences hors du commun dans une matière mais beaucoup de difficultés dans une autre. Evidemment, Delaubier appelle à l’engagement des psychologues scolaires dans le rôle central de la prévention des difficultés scolaires des enfants intellectuellement précoces, en réalisant des bilans lorsque des signes de difficulté apparaissent chez l’enfant.

Il est aussi nécessaire selon ce rapport, d’ouvrir un dialogue avec les parents afin de construire un projet scolaire adapté à l’enfant, ce dialogue étant un travail commun de la part du psychologue, de l’enseignant et des parents. L’objectif est de faire en sorte que la famille ne soit pas laissée au dépourvu par une situation de difficulté, en organisant donc des réunions régulières, notamment lors des étapes scolaires importantes comme le passage de l’école primaire au collège, la découverte de nouvelles matières comme la physique-chimie, afin de savoir comment l’enfant vit ces changements. En plus de ce dialogue, il serait souhaitable que dans chaque académie il y ait un point d’accueil

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