Note structurée sur la formation des salaires

Une étude de l’Observatoire Français des Conjonctures économiques (OFCE) a montré que le salaire net moyen français a été multiplié par 2,3 entre 1960 et 2004 passant de 9900€ à 22500€.

Cette étude a également montré une certaine stabilité des revenus français puisque le salaire minimum est passé de 4300€ à 12100€ sur cette même période et que le seuil du 9ème décile est passé de 16900€ à 36100€.

Cette stabilité cache cependant des inégalités qui ne cessent de croître.

Il s’agira ici de s’interroger sur la formation des salaires dans le secteur industriel français. Nous verrons dans un premier temps les inégalités présentes dans ce secteur, ensuite nous verrons les facteurs économiques et sociaux contribuant à la formation des salaires, puis dans une troisième partie les actions menées par l’État pour diminuer ces inégalités.

1. États des lieux des inégalités de salaire en France (exemple du secteur industriel) :

Les salaires dans le secteur de l’industrie ont augmenté entre 1949 et 2008. En 1949, le salaire moyen du secteur industriel était inférieur de 30% à celui des services, cependant, en 2007 le salaire moyen pour les personnes travaillant dans l’industrie était supérieur de 8% à celui des services. Il y a donc eu une hausse des salaires dans ce secteur. Les activités industrielles         ayant enregistré la hausse des salaires la plus importante entre 2007 et 2008 sont la fabrication de matériel de transport (+5,6%) et la cokéfaction et le raffinage (+5,3%).

Cette hausse des salaires cache en vérité des inégalités dans le secteur de l’industrie.

Les cadres travaillant dans ce secteur gagnent le plus haut salaire en moyenne avec une rémunération moyenne de 48242€. Les personnes gagnant en moyenne le plus faible salaire sont les employés avec une rémunération moyenne de 18397€.  

En plus de ces inégalités entre les catégories socio-professionnelles (CSP), ce secteur souffre d’inégalité au sein des CSP. En effet, les cadres appartenant au premier décile gagnent en moyenne 27914€ tandis que ceux appartenant au 9ème gagnent en moyenne 73050€, cette différence de salaire représente un écart inter-décile de 2,6%. Les cadres représentent la catégories socio-professionnelle la plus touchée par les inégalités dans le secteur de l’industrie. La deuxième CSP à être le plus touchée par les inégalités est celle des professions intermédiaires. Les professions intermédiaires appartenant au 1er décile gagnent en moyenne 17783€ tandis que les celles dans le 9ème décile gagnent en moyenne 36493€, cet écart représente un écart inter-décile de 2,1%.

Le secteur de l’industrie est un secteur où les salaires augmentent, en revanche, cette hausse ne permet pas de réduire les inégalités entre les CSP ni au sein de ces dernières.

1. Facteurs économiques et sociaux contribuant à la contribution des salaires :

La formation des salaires est possible grâce à différents facteurs. Le premier facteur est l’instauration d’un salaire minimum qui permet de réduire les inégalités entre les catégories socio-professionnelles, cependant le salaire minimum ne permet pas de réduire les inégalités au sein des CSP. En effet, le salaire d’une personne au même poste dépend de différentes caractéristiques telles que le niveau de formation, l’ancienneté, l’expérience.

Dans le secteur de l’industrie peu de salariés sont rémunérés au SMIC. En effet, grâce aux conventions collectives et les accords signés entre le patronat et les syndicats permettent aux travailleurs de toucher une rémunération plus élevée que le salaire minimum. L’industrie est le secteur où les syndicats sont les plus actifs, 6,1% des salariés travaillant dans ce secteur sont syndiqués et plus de la moitié des salariés du secteur ont des syndicats présents sur leur lieu de travail.

Le dernier facteur qui explique la formation et la hausse des salaires est le progrès technique qui à long terme entraîne une augmentation de la demande, et par conséquent des embauches car pour répondre à cette demande grandissante les entreprises doivent produire plus.