Orgueil Et Préjugés - Jane Austen
Dissertation : Orgueil Et Préjugés - Jane Austen. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresshire, comté fort riche qui passe pour être l'un des berceaux de la révolution industrielle, et qu'il possède dix mille livres de rente. Cette richesse ajoutée à la prestance confèrent au jeune homme des qualités qui vont immédiatement subjuguer toutes les jeunes filles présentes.
D'emblée, les hôtes apparaissent dans toute leur splendeur. Aussi beaux que riches, ils semblent également arborer l'attitude propre à leur classe, un mélange de dignité et d'orgueil, peut-être assorti d'un peu de dédain pour des réjouissances aussi provinciales. Qualités fort heureusement absentes de la physionomie de Mr. Bingley qui s'avère tout de suite un joyeux compagnon et un infatigable danseur.
Et un fervent admirateur de Miss Jane Bennet qu'il accapare à chaque danse.
Malheureusement, le séduisant Mr. Darcy affiche sur son visage et dans ses manières le peu de cas qu'il fait de cette société : il passe la soirée sans prendre part à la moindre danse, si ce n'est pour ne pas condamner Miss Caroline Bingley et Mrs Hurst à faire tapisserie. Et lorsque Charles Bingley l'exhorte à prendre part à la bonne humeur ambiante en invitant Elizabeth Bennet, la sœur cadette de sa cavalière, l'orgueilleux gentleman, après avoir croisé le regard de cette dernière, déclare avec morgue qu'elle est "passable, mais pas assez jolie pour le tenter".
Le sort en est jeté : Elizabeth a entendu cette remarque fort offensante et s'est promptement fait une opinion de ce hautain personnage qui la dédaigne de façon aussi cavalière. Désormais, tout ce que dira ou fera Mr. Darcy sera frappé du sceau infamant de l'orgueil et il faudra à Lizzy tout le roman pour comprendre à quel point elle s'est fourvoyée dans son opinion hâtive et que sa principale erreur aura été de se conformer à ses préjugés.
On l'aura compris, Jane Austen va réunir ces deux-là dans toutes les occasions possibles pour leur permettre de développer un amour passionné et réciproque. Mais sans se priver de les confronter à leurs défauts, à leur vanité et à leurs contradictions. Au passage, Miss Austen en profitera pour dépeindre la bonne société anglaise en égratignant le vernis des apparences et des convenances.
Je ne vous raconterai pas la fin de l'histoire (prévisible) mais je soulignerai le régal, aussi intact à la première qu'à la vingtième lecture, qu'il y a à découvrir au fil des pages comment Jane Austen les conduira à la félicité. Au-delà d'une histoire d'amour somme toute assez classique, il y a dans Orgueil et Préjugés un véritable portait plein d'humour et d'ironie de la bonne société anglaise du XIX° siècle. Aucun des petits travers des personnages n'échappe à Jane Austen et certains d'entre eux sont parfaitement ridicules. A l'image de son héroïne Lizzy, Miss Austen exerce son sens de l'observation et son brillant esprit à démonter l'hypocrisie de cette société où les femmes sont réduites à des objets d'agrément et où la bonne réputation tient lieu de moralité.
La trop courte vie de Jane Austen ne lui a donné le loisir que d'écrire six romans (dont deux seront publiés à titre posthume). En 1796, elle est âgée de 19 ans lorsqu'elle débute la rédaction d'Orgueil et Préjugés sous le titre First impressions (Premières impressions). Remanié par ses soins en 1811, il sera publié deux ans plus tard et rencontrera un vif succès. Ce roman est souvent considéré comme faisant partie d'une trilogie avec Raison et Sentiments (1811) et Persuasion (1818) car tous trois sont ce que l'on qualifie de "romans d'amour". Bien plus que cela, ils constituent une avant-garde du féminisme et une étude très perspicace de la bourgeoisie…
N.B : il existe deux traductions d'Orgueil et Préjugés. Celle reprise
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