Reperes Philosophiques
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Sylvain Auroux et Yvonne Weil, Dictionnaire des auteurs et des thèmes de la philosophie.Hachette, 1975, article "Abstrait".
Ex. : les individus que l'on appelle " chiens " sont des êtres concrets, tous différents les uns des autres. L'idée de chien est concrète dans la mesure où les chiens sont perceptibles.
Abstrait
L'abstrait, c'est le séparé par opposition au tout. Abstraire, c'est séparer, laisser de côté certains aspects d'une chose ou d'une représentation .
Ex. : On peut considérer le mur, abstraction faite de sa couleur.
L'abstrait, c'est aussi le général par opposition au particulier. L'abstraction permet de saisir des caractéristiques communes.
Ex. : Tous les chiens ont en commun des caractéristiques qui forment la définition du concept de chien.
L'abstrait, enfin, c'est le construit par opposition au donné. Ce qui est obtenu par séparation et généralisation n'est pas donné immédiatement.
La difficulté de la notion d'abstraction tient au fait que ces trois déterminations ne se recouvrent pas totalement :
Le séparé peut ne pas être général. Par exemple, la couleur, considérée indépendamment de toute surface colorée, est abstraite (séparée) sans être générale.
Le construit peut ne pas être général. Par exemple un nombre, défini à partir de la notion de successeur, est abstrait (construit) sans être général.
Discussion
Les problèmes posés par le couple abstrait/concret concernent les rapports entre la pensée et la réalité.
Le concret est souvent considéré comme ce qui nous ancre dans la réalité. Plus la pensée est éloignée de la réalité, et, plus particulièrement de la réalité immédiate et familière, plus elle est abstraite. De là une certaine méfiance vis-à-vis de l'abstraction.
Les termes qui désignent des choses perceptibles sont dits " concrets ". Ainsi, " homme " serait un terme concret, mais " humanité " un terme abstrait.
Cependant, tout signe linguistique, donc tout terme, en tant que son signifié est un concept et non la chose correspondante, est abstrait.
Nommer, c'est toujours rassembler sous l'identité d'un même nom les réalités singulières et multiples en faisant abstraction de leurs différences. Le langage est donc un facteur d'abstraction. C'est ce qui permet au langage de transcender le donné immédiat.
D'une certaine façon, la pensée suppose l'abstraction dans ses trois déterminations: généraliser, analyser (séparer, décomposer), et construire. C'est une activité hautement symbolique (qui passe par la manipulation de symboles) dont l'exemple par excellence est la pensée mathématique.
L'abstraction n'est pas nécessairement un appauvrissement. Les classiques considéraient que plus on généralisait, moins on connaissait les propriétés de l'objet : l'extension du concept (l'ensemble des objets auquel il s'appliquait) s'étendait; sa compréhension (l'ensemble des caractéristiques auxquelles il renvoyait) diminuait. La science moderne montre au contraire que ce sont les modèles de la réalité les plus abstraits (et souvent les plus mathématiques) qui sont les plus riches.
Définitions
Analyse | 1) Analyser, c'est décomposer un tout en ses parties, soit matériellement (ex.: l'analyse chimique), soit par la pensée (ex. : l'analyse d'un concept, d'un sujet). L'analyse permet ainsi d'aller du complexe au simple.2) Démarche démonstrative qui part de la proposition que l'on veut démontrer pour remonter à une proposition connue dont la proposition à démontrer découle nécessairement. |
Synthèse | 1) Synthétiser, c'est recomposer le tout à partir de ses parties. La synthèse va du plus simple au plus complexe.2) Démarche démonstrative qui part de propositions connues pour en dégager les conséquences nécessaires.3) Une synthèse est aussi un résumé rapportant les points principaux d'une théorie, d'un courant de pensée, d'une démarche ou d'un débat. |
Discussion
Dans le Discours de la méthode de Descartes, la deuxième règle est quelquefois appelée règle de l'analyse : " diviser chacune des difficultés que j'examinerais en autant de parcelles qu'il se pourrait et qu'il serait requis pour les mieux résoudre. "
C'est ce qui est demandé dans la dissertation philosophique. Les parties du plan sont l'expression de ce travail d'analyse. La conclusion peut être considérée comme la synthèse finale (au sens 2) du travail de réflexion.
Dans un plan dialectique qui oppose dans les deux premières parties une thèse et son antithèse, la troisième partie appelée synthèse établit la fusion des deux premières dans une nouvelle position qui dépasse l'opposition de la thèse et de l'antithèse en en retenant ce qu'elles ont de légitime.
L'analyse de texte qui doit être faite dans un commentaire est la fois un travail d'analyse et de synthèse.
Définitions
Cause | La cause est, d'une façon générale, ce qui répond à la question pourquoi?
Cette question est cependant ambiguë: elle peut avoir plusieurs sens, et donc peut recevoir plusieurs types de réponse.
La classification la plus célèbre en fonction de ces types de réponse est celle d'Aristote qui distingue la cause efficiente, la cause matérielle, la cause formelle et la cause finale.
Prenons l'exemple d'une statue en marbre : * Sa cause efficiente est le sculpteur (ce qui produit la chose) * Sa cause matérielle est le marbre (ce dont la chose est faite) * Sa cause formelle est ce qu'elle représente (la définition de la chose) * Sa cause finale est le but pur lequel elle a été sculptée (sa destination)La mécanique moderne, avec Galilée, ramène la causalité à un certain rapport entre deux phénomènes de même type dont l'un, la cause, produit l'autre, l'effet. La cause au sens propre du terme se réduit alors à la cause efficiente d'Aristote. Descartes identifie cette cause efficiente à la raison d'être de l'effet, c'est-à-dire à ce qui le rend intelligible. Mais cela ne nous dit pas en quoi consiste exactement la relation causale entre les phénomènes. Comment s'effectue cette relation? |
Principe de causalité | C'est le principe selon lequel 1) tout phénomène déterminé a une cause déterminée et 2) à une même cause correspond nécessairement un même effet.Autrement dit, tout phénomène déterminé a une cause déterminée; |
Fin | 1. Le terme, la limite (opposé au commencement) 2. Le but, l'objectif (opposé au moyen), comme dans l'expression machiavelienne "la fin justifie les moyens".La fin d'une action est le but visé par son auteur. Par analogie avec cette intention de l'agent, la fin de quelque chose serait le but de son existence, ce en vue de quoi elle aurait été créée ou ce vers quoi elle tendrait en vertu de sa nature. |
Fin dernière | Cette notion reflète bien l'ambiguïté du mot "fin": elle désigne à la fois le terme absolu et le but ultime. Ex.: le Souverain Bien serait la fin dernière, à la fois but suprême et terme de la quête. |
Principe de finalité | "La nature ne fait rien en vain." Cette célèbre formule d'Aristote exprime cette idée que tout être à une fin, un but. Rien dans la nature ne serait gratuit, manqué ou superflu. C'est d'ailleurs cette logique qui fait dire à Aristote que c'est parce que l'homme est intelligent qu'il a des mains: chez tout autre animal privé de raison cet organe serait inutile. |
Discussion
Lois descriptives ou lois causales?
La physique classique permet de faire l'économie de la finalité dans l'explication du mouvement des corps. Pour expliquer le mouvement, il n'est besoin que du principe d'inertie et de l'action d'un corps sur un autre. Mais en quoi précisément cette action consiste-t-elle?Hume évite la difficile question de la nature de la causalité en la réduisant à une simple relation de contiguïté spatio-temporelle entre des phénomènes observables. Auguste Comte, dans le même esprit, récuse le concept de cause au profit de celui de loi. Les lois de la physiques décrivent, le plus souvent sous une forme mahématique, une relation constante entre des phénomènes sans se prononcer sur la nature du mécanisme sous-jacent. Au "Pourquoi?" causal, il faut substituer le "Comment?" nomologique (nomos=loi; logos=discours rationnel). La loi décrit l'interaction sans en expliquer la nature.
La biologie peut-elle se passer du principe de finalité?
Peut-on faire l'économie de la cause finale dans la connaissance du vivant? Peut-on expliquer la forme des organes autrement que par leur fonction? (Le coeur
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