Commentaire composé de dictionnaire philosophique, Torture - Voltaire
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Enfin, Voltaire banalise la torture en faisant jouer l'inhumanité sur deux tableaux que l'on n'aurait normalement aucun droit à comparer. En effet, il évoque, en s'incluant dans son récit et en s'adressant directement à son lecteur : « Les Francs qui passent, je ne sais pourquoi, pour un peuple fort humain, s'étonnent que les Anglais qui ont eu l'inhumanité de nous prendre tout le Canada, aient renoncé au plaisir de donner la question. » Il compare « l'inhumanité » d'une confiscation de territoire à cette autre inhumanité, bien plus plaisante celle-ci, celle de faire souffrir son prochain. Cette antiphrase montre combien Voltaire estime les Anglais plus que le peuple Français pour lequel torturer à mort est un acte banal et toujours justifié, même si la justification se résume au plaisir sadique du tortionnaire...
De plus, il s'agit de la torture du jeune chevalier de La Barre, accusé d'actes hérétiques apparemment sans grande importance et pourtant châtié à un degré qui dépasse l'imagination. En plus de son supplice, alors même que sa culpabilité n'a pas été établie, on le soumet déjà à la question pour lui faire avouer non pas si oui ou non il a commis ces actes mais combien de fois il les aurait répétés... On a droit à un fameux paradoxe de la part de Voltaire qui compare les juges d'Abbeville, chargés du procès du jeune homme, aux sénateurs Romains susmentionnés. Ceci fait comprendre au lecteur le point de vue de Voltaire au sujet de l'absence d'évolution de la conscience humaine...
Finalement, il accuse surtout le peuple Français qui est vu par l'étranger comme « un peuple fort humain », concept qui dépasse totalement la compréhension de Voltaire qui, lui, sait bien « qu'il n'y a au fond de nation plus cruelle que la nation Française ».
Dans cet article du Dictionnaire philosophique, Voltaire présente avec mépris la torture sous ses aspects les plus infâmes en décrivant avec une ironie non dissimulée l’action des tortionnaires comme s’il était l’un d’eux et partageait leurs idées et leurs plaisirs bestiaux, si tenté qu’un animal pût prendre plaisir à en blesser un autre comme le ferait un homme.
Or, trouvons-nous de nos jours une telle sorte de torture ?
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