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Tourisme Et Developpement

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e fin en soi. Ce principe est fondamental dans le cadre de la coopération, car il impose le respect de l'autre, de ces différences, de ces valeurs. Malheureusement, il est souvent absent. En effet, souvent de façon inconsciente (d'où l'importance d'en prendre conscience) les acteurs du Nord qui mettent en œuvre des actions de coopération avec le Sud imposent leurs valeurs occidentales : les libertés individuelles, la démocratie représentative, idée de citoyenneté… qui sont en contradiction avec les valeurs culturelles non occidentales.

Par opposition les pays dits développés sont ceux qui arrivent à satisfaire les besoins fondamentaux de la grande majorité de leur population. Mais les pays développés n'existent pas dans la réalité, car à priori, il n'y a pas de limite au processus de développement, sachant que les besoins fondamentaux de l'homme évoluent au cours du temps en fonction du niveau atteint par la science. Ainsi, aucun pays n'est parfaitement développé.

Les différents pays du monde se trouvent à un degré différent de développement. Il y a donc une diversité de situation, aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement. Certains sont même inclassables, c'est le cas pour Israël par exemple. Ainsi, la limite entre les pays développés et les pays en développement est extrêmement floue. De plus, la situation des pays évolue au cours du temps. Ainsi des pays qui étaient classés, il y a encore 30 ans dans les pays en développement font partie, aujourd'hui, des pays développés. C'est le cas de l'Espagne, du Portugal et de la Grèce et le cas le plus spectaculaire le Japon. Le cas inverse, heureusement plus rare, s'est produit pour l'Argentine qui était considérée comme un pays développé dans les années 1950 et qui est aujourd'hui classé dans les pays en développement. La hiérarchie des pays en fonction de leur développement économique et social n'est pas immuable et se modifie constamment.

Mais, les pays dit développés servent de référents. Pour se développer, il faut imiter ceux qui ont débuté leur processus de développement économique il y a plus d'un siècle en s'industrialisant. Cette idée est largement répandue faisant du développement des activités économiques notamment industrielles la voie unique de développement. C'est une approche linéaire du développement : les sociétés doivent franchir plusieurs étapes, de la société traditionnelle à la société de consommation, passage obligé pour atteindre un état de maturité. Cette analyse en terme de transition, de la tradition vers la modernité, revient à constater que tous les systèmes économiques évoluent dans un processus de développement comparable et, de ce fait, nie la multiplicité et la richesse des organisations socio-économiques des pays du Sud. Cette négation de la diversité des sociétés puise essentiellement sa légitimité dans le principe dominant d'un modèle de développement universel.

Même si cette analyse a été fortement critiquée, elle reste dominante. Elle délégitime de fait toute autre voie alternative de développement dont celle du développement durable.

2. Le développement durable.

La notion de développement durable est d'origine anglo-saxonne, forgé par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature en 1980, il fut réellement vulgarisé en 1987 par le rapport Brundtland de la commission mondiale pour l'environnement et le développement de l'ONU.

Selon le rapport Brundtland, un développement durable doit répondre aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations à venir de répondre aux leurs et correspond au devoir des générations actuelles de transmettre un monde vivable, viable et reproductible. Le droit au développement doit satisfaire équitablement les besoins relatifs au développement et à l'environnement. Cette approche repose, en grande partie, sur la notion de patrimoine naturel composé d'un ensemble de ressources renouvelables, et non renouvelables, qui ont été léguées par les générations passées et qui devront être transmises dans le même état, et si possible bonifiées, aux générations futures.

Cette première approche du développement durable repose essentiellement sur un point de vue environnementaliste qui privilégie largement la notion de durabilité de l'environnement plutôt que celle d'un développement soutenu des activités économiques des pays pauvres.

Le reproche principal formulé à juste titre par les auteurs du Sud à l'encontre de l'approche des organisations internationales en matière de développement durable concerne le lien entre durabilité et pauvreté. Les pays du Nord visent à mettre en place des politiques de protection de l'environnement dont l'objectif est la limitation de l'exploitation des ressources naturelles aussi bien au Nord qu'au Sud, alors qu'au contraire pour les pays du Sud, la nécessité de croissance s'impose et est prioritaire sur les objectifs de préservation et de renouvellement des stocks, car la pauvreté qui sévit dans les pays du Sud est la source principale de la dégradation de l'environnement, dégradation qui devient elle-même, à son tour génératrice de pauvreté.

Il y a donc une contradiction entre le fait de considérer les pays dit développés comme le modèle à suivre et d'imposer une limitation à l'exploitation des ressources naturelles par les pays du Sud.

3. Le développement à la base et l'approche participative.

Le développement à la base n'est pas une notion nouvelle, elle est apparue dans les années 1930 dans le cadre de la coopération française en Afrique. Le développement à la base peut se définir comme étant un processus par lequel une société, à un moment de son histoire, s'organise pour une meilleure mobilisation et une meilleure utilisation des ressources et forces dont elle dispose, en vue d'atteindre un état jugé meilleur par elle-même conformément à ses aspirations et ses normes culturelles. A travers le discours officiel, le développement à la base apparaît, non seulement, comme une philosophie d'action mais aussi comme un objectif stratégique s'appuyant sur un certain nombre d'idées fortes. Le développement à la base est perçu comme une condition nécessaire au développement, car c'est un développement centré sur les besoins fondamentaux des populations et sur leur propre capacité d'organisation.

Le développement à la base et l'approche participative sont deux notions à la mode chez les opérateurs du développement. Les opérateurs voient dans l'approche participative un mode d'intervention nouveau répondant aux préoccupations réelles des populations et capable de promouvoir le développement à la base. Les projets de développement doivent être conçus et exécuter par les collectivités de base, notamment par les villages. Le but visé est l'implication d'un nombre significatif de personnes dans des actions visant leur bien-être.

La participation populaire suppose que des conditions morales et sociologiques soient réunies à l'échelle individuelle et collective. Tout d'abord, les besoins sont à exprimer par les populations qui doivent manifester leurs centres d'intérêts et envisager concrètement des initiatives locales. En second lieu, les populations doivent adhérer totalement à l'initiative collective, être physiquement présentes et moralement engagées tout au long de la réalisation du projet. Enfin, l'adhésion doit se traduire par un certain degré d'organisation de la communauté locale. La réussite du projet nécessite, de la part de l'encadrement, une réelle intégration et une grande disponibilité des agents chargés de la mobilisation.

La participation n'est réellement effective que lorsque la mobilisation et l'engagement des populations sont spontanés et que toute la communauté villageoise est impliquée totalement dans le processus de développement à long terme, sans intervention extérieure. Les visites effectuées sur les sites de nombreux projets et les conclusions des missions d'évaluation permettent d'affirmer que lorsque ces conditions ne sont pas réunies, on assiste à certaines formes de participation très préjudiciables à la bonne marche des activités de développement.

Schématiquement on peut distinguer trois cas de figure :

- La participation formelle où les populations aux quelles sont destinées les réalisations, se présentent sur les sites pour la forme, sans se sentir réellement concernées par la réussite des opérations.

- La participation imposée qui correspond à une mobilisation effective mais réalisée sous la contrainte où les populations craignent les représailles ou les sanctions de l'administration.

- La participation

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