Une Ile Maurice indépendante
Discours : Une Ile Maurice indépendante. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar naoli • 26 Février 2018 • Discours • 1 055 Mots (5 Pages) • 823 Vues
Une Île Maurice indépendante’’
Nous étions en janvier 1968 à l'ile Maurice. Cinq mois plus tôt, la population mauricienne avait voté pour que l'île Maurice devienne un pays indépendant. A cette époque, j'avais 15 ans. J'habitais une maison à Port-Louis, à la rue Saint-Louis à seulement 10 minutes du Champs de Mars. Nous y allons souvent le week-end, en famille, regarder les courses de chevaux. Mon père, Jean Ah-Chuen , était propriétaire d'une épicerie tout près du bazar de Port-Louis appelé “ABC”. Il rencontrait tous les jours des gens de toutes les cultures. Le racisme n'a jamais été toléré dans mon foyer. Issue d'origines chinoises “hakka”, mes grands-parents et parents sont arrivés à l'île Maurice en 1936, fuyant la guerre et la famine de leur pays natale. Nous étions très investis au cœur de la culture et politique mauricienne. Nous parlions le hakka en famille et le français avec nos amis mauriciens.
Je me souviens toujours de ce jour. Mon père était assis dans la salle à manger, ses yeux rivés sur son journal quotidien, « La Gazette » la bouche entre-ouverte. Le parti du Premier ministre Seewoosagur Ramgoolam avait emporté 39 des 62 sièges à l'assemblée nationale aux élections législatives d'août 1967. Mes parents étaient sous le choc. Ils ne savaient pas ce que cela pourrait entraîner. Personne ne le savait d`ailleurs. Mais ce que l'on était certain, c'est que la vie de chacun d'entre nous allait changer. Cela avait semé le chaos, le doute et la peur. J`avais l'interdiction de sortir sans être accompagnée d'un adulte, je n'allais plus à l'école. Je fréquentais le Lorette de Port-Louis, une école confessionnelle. Elle avait fermé en janvier temporairement, avec les émeutes et conflits du pays. .
La nouvelle s'était propagée tout autour de l'île, tout le monde, de toutes les races, classes sociales et âges en parlaient. Des rumeurs s'étaient propagées selon lesquelles les créoles perdraient leurs acquis avec le pouvoir hindou qui se mettait en place. Cela à cause des émeutes, des bagarres raciales entre les créoles et les musulmans. L'atmosphère était tendue, la terreur régnait. Quand j'aidais mon père au travail, les clients nous décrivaient les scènes terrifiantes. Souvent, les émeutes causaient plusieurs blessés et parfois même des morts. Des maisons étaient saccagées, certains n'hésitaient pas a mettre le feu dans des lieux publics. Il y avait des hommes qui se bagarrer à coups de couteau et qui se lancer des pierres. Nous étions en états d`urgence.
Nous avions, pendant deux semaines, abriter une famille créole. C'était un couple et leur bébé de huit mois. Ils ne sont pas sortis une fois. Avec l'arrivée des troupes britanniques sous l'ordre du maire Brian Lowe, ils ont eu à quitter chez moi. Toutes les maisons étaient fouillées de fond en combles. Ils sont allés se réfugier au Plaine Wilhems comme la plupart des familles créoles à l'époque.
Beaucoup de nos amis avaient décidé d'émigrer pour l`Australie. Soit parce qu`ils n`étaient pas d` accord avec le choix du peuple, ou a cause de la situation dangereuses de l` époque. Nous y avions songé aussi, mais ma mère s'était déjà attachée à la culture mauricienne et mon père tenait à son entreprise. Il était l'une des rares personnes à toujours travailler, malgré la situation dangereuse du pays.
Nous étions en février 1968. L'état d'urgence fut maintenu jusqu'au 13 février. J'avais repris l'école. On nous avait appris l'hymne nationale, ‘O Motherland’ écrite par Jean-Georges Prosper. Le grand jour approchait à grand pas. Les préparatifs pour la célébration de l'indépendance, qui été prévu pour le 12 mars, avançaient malgré les tensions persistantes.
En mars, tout le monde était impatients. La célébration officielle approchée. Le 10 mars, on nous annonça que la princesse Alexandra ne serait pas à la cérémonie officielle pour représenter la reine. Nous étions tous extrêmement
...