Une grande dame, Coco Chanel
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C’est là-bas qu’elles apprirent le pointilleux métier de couseuse. Gabrielle avait toujours rêvé d’une vie meilleure, en ville, loin des religieuses, elle inspira ça à Adrienne.
2. Ses premiers pas dans la vie active
En 1903, son premier travail avec Adrienne fut dans une boutique spécialisée en trousseaux et layettes à Sainte-Marie, ce qui l’amena à rencontrer du monde car elle sortait beaucoup. La première fois où elle se fit remarquer ce fut lors de son apparition sur la scène du Beuglant de la Rotonde, un café-concert où elle osa pousser la chansonnette et se mit à rêver de music-hall.
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Âgée de vingt-quatre ans, elle se produisit en spectacle devant les officiers qui la surnommèrent « Coco », parce qu'elle avait pour habitude de chanter ‘’Qui qu'a vu Coco dans l'Trocadéro ? ‘’. Ce surnom ne la quitta plus. Elle séduisit tout de suite Etienne Balsan un homme du monde, un riche gentilhomme qui venait de rendre ses galons d'officier pour se consacrer à l'élevage de chevaux et aux courses. Elle emménagea chez lui dans le domaine de Royallieu près de Compiègne, c’est là-bas qu’elle rencontrera la haute société même si au début elle fut mise à l’écart car Balsan la « cachait ». Coco observa beaucoup ce monde qui sera le sien plus tard et bien plus tôt qu’elle ne le pensait. Elle intriguait tout le monde et surtout tous les amis de Balsan par son look de ‘’garçon’’. Toutes les femmes commencèrent à être intriguées par Coco et son look, on ne remarquait qu’elle. Il faut dire qu’elle ne ressemblait à personne, ni physiquement, ni moralement. On la trouvait très originale. Ses chapeaux, elles en raffolaient toutes, toutes les amies de Balsan lui en demandaient. Tous les vêtements et accessoires qu’elle portait étaient faits par elle et elle se servait souvent dans les placards des hommes. Balsan lui apprit à monter à cheval. Mais Gabrielle commençait à s’ennuyer dans ce château et à s’inquiéter de son avenir. Elle voulait vendre des chapeaux, vu qu’ils plaisaient.
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3. Son succès
Balsan l’aida dans son projet de vendre des chapeaux car il voyait ça comme un passe-temps et rien d’autre, contrairement à elle. Heureusement elle eut un grand succès et elle lui demanda d’agrandir son magasin, car cela s’imposait.
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Il refusa et la laissa partir avec Arthur Capel un anglais qu’on surnommait Boy Capel, son premier amour et amant de l’époque, il l’aida à financer son projet.
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Il avait fait fortune dans les frets charbonniers et il a toujours plu à Gabrielle. Elle aimait sa classe et aussi son goût de la lecture, c’était quelqu’un de très cultivé qui en plus montait à cheval. Ils étaient faits pour vivre ensemble. C’est le seul homme qu’elle n’ait jamais aimé et elle ne l’oublia jamais.
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Il croyait beaucoup en elle et il en était fou amoureux. Boy était un esprit rare, un caractère singulier qui plaisait beaucoup et beaucoup de femmes enviaient Coco. C’est lui qui la fit connaître. Au début elle ignorait vraiment tout des affaires, elle ne savait pas ce qu’était un chèque, ni même une banque, elle comprit vite et elle finit par le rembourser pour être totalement indépendante car le fait d’être une femme entretenue l’insupportait. Il l’encourageait énormément, c’est lui qui lui conseilla d’ouvrir une boutique de vêtements. Gabrielle créait des vêtements pour elle, elle vendait uniquement ce qui lui allait et elle démoda tranquillement tout ce qui existait. Elle proposait aux femmes des tenues qui leur permettaient de marcher normalement, de bouger, de respirer, de vivre tout simplement, une vraie révolution. C’est elle qui libéra la femme, leurs corps suaient dans des habits de parade, sous des dentelles, des corsets, des dessous, du rembourrage. Elle voulait qu’on voie les femmes et pas leurs robes. Elle inventa des vêtements de loisir, décontractés, chics et chers, un mélange jamais vu, elle fit du noir une couleur importante et classe. Gabrielle venait de tout en bas, mais elle comprit vite qu’il fallait vendre très cher pour être prise au sérieux. Boy lui conseilla d’ouvrir une boutique à Biarritz ce qu’elle fit, ce fut un succès immédiat comme à Paris.
En 1916, à 32 ans, elle dirigeait 300 personnes, sa sœur Antoinette et sa tante Adrienne travaillaient avec elle. Le physique de Chanel devint à la mode, maigre, cheveux courts, poitrine plate. Grâce à Boy elle vécut une vie parfaite, une idylle irrégulière et sincère (même s’il épousa une anglaise pour des affaires) qui dura dix ans, car il mourut en 1919 dans un accident de voiture. En perdant Capel elle perdit tout, cette mort fut vraiment terrible pour elle. Sa sœur Antoinette mourut un an après alors Gabrielle peignit ses volets en noir et se mit à fond dans le travail. A ses débuts elle était plutôt timide, le scandale la dérangeait, elle n’aimait pas sortir de ses idées et elle détestait qu’on mette de l’ordre dans le désordre ou dans son esprit. La solitude l’endurcit.
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Il n’y avait qu’une seule personne qui pouvait la faire sortir c’était Misia Sert, une grande amie Polonaise rencontrée après la mort de Boy, elle lui avait fait rencontrer beaucoup d’artistes comme Picasso, Dali, Cocteau, Stravinsky, … . Gabrielle aimait aider les artistes financièrement, elle voulait les aider à monter sur scène sans qu’ils le sachent.
C’est en 1921 qu’elle décida de faire un parfum. Elle choisit le numéro 5 parmi les divers échantillons qu’Ernest Beaux lui proposa, ce fameux numéro qui fera son succès : le célèbre « n°5 de Chanel ». Elle s’associa ensuite avec les frères Wertheimer, les propriétaires de la marque Bourjois qui firent la distribution du « numéro 5 ». Elle disait : « une femme sans parfum est une femme sans avenir ». Ce parfum fait partie de la richesse de Chanel.
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4. Son exil
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Sa vie amoureuse fut très mouvementée après Boy, elle eut beaucoup d’amants. Mais encore une fois Misia et le travail sauvèrent Gabrielle. Par la suite, elle dirigea une société de deux mille quatre cents employés et vendit ses robes dans le monde entier.
Mais Chanel décida du jour au lendemain de fermer ses boutiques en 1939, à la veille de la seconde guerre mondiale. Elle licencia tous les employés.
A l’annonce de la déclaration de guerre, elle profita de l’antisémitisme ambiant pour tenter de récupérer la société des parfums Chanel car elle ne détenait que 10%. La propriété appartenait à la famille juive avec qui elle s’était associée : les Wertheirmer.
Elle attira l’attention des pouvoirs publics sur la fausse « aryanisation » de la société Bourjois qui protégeait ses intérêts alors qu’ils s’étaient réfugiés aux Etats-Unis. Elle s’installa à l’Hôtel Ritz où elle y vécut de 1941 à 1944 avec l’officier allemand des services de renseignements SS Hans Gunther von Dincklage. Ils eurent une relation amoureuse au cours de laquelle Chanel a tenté d’organiser une action de paix entre l’Allemagne nazie et la Grande-Bretagne (1943), par l'intermédiaire de Walter Schellenberg mais l’opération, baptisée « Chapeau de couture » (appelée « Modelhut » en Allemagne) fut un échec. Et elle se fit arrêter le 10 septembre 1944, à cause de cela, plusieurs heures d’angoisses s’écoulèrent. Heureusement l’amitié de Winston Churchill lui évita de graves ennuis à la Libération. Dès lors, une sale réputation lui colla à la peau, on l’accusa de collaboration avec l’ennemi et donc de trahison envers son pays. Gabrielle quitta la France pour aller en Suisse où elle gagna beaucoup d’argent avec son parfum qui se vendait très bien aux Etats-Unis, ce qui lui permit de mener une vie de princesse. Elle revenait de temps en temps en France mais elle ne s’y sentait plus chez elle.
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