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Après la mort du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, retour sur l’histoire de l’organisation terroriste née en 1988

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Par   •  11 Décembre 2021  •  Résumé  •  2 727 Mots (11 Pages)  •  365 Vues

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Après la mort du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, retour sur l’histoire de l’organisation terroriste née en 1988.

 

L'organisation d'Oussama Ben Laden s'est révélée au monde le 11 septembre 2001. Mais c'est en Afghanistan qu'elle a fait ses premières armes en combattant les Soviétiques. Avec, à l’époque, l'appui matériel de l'Occident.

Sans se référer précisément à des mouvements antérieurs, Al-Qaida qui signifie la Base puise ses origines dans un courant, celui des Frères musulmans Ikhwan al-Muslimun. Cette organisation voit le jour en 1928, en Egypte, en réaction au monde colonial. Ce sont un réflexe identitaire et une volonté de combat qui ont poussé les militants à se fédérer au Caire autour de Hassan al-Bannâ, intellectuel et professeur égyptien de 22 ans.

Militant anticolonialiste, Al-Bannâ ne prône toutefois pas la violence aveugle. Les projets de création d'un Etat juif en Palestine cristallisent ses efforts, permettant au mouvement de s'étoffer. Quand il est assassiné en 1949, les Frères musulmans poursuivent son œuvre politique. Le successeur d'Al-Bannâ, Sayyid Qutb, défend l'idée d'un Etat basé sur la loi coranique, la charia. Ce sont ses fidèles qui déclenchent les émeutes de 1952 contre l'occupant britannique.

Cheikh Abdullah Azzam

Cheikh Abdullah Azzam était un chef de guerre afghano-palestinien et fondateur d'Al-Qaïda. Il est né en 1941 et mort en 1989.

Il était connu pour être le leader des Jihadistes étrangers qui combattaient l’occupant soviétique en Afghanistan et être le maitre de Ben Laden.

Ayman al-Zawahiri

Ayman al-Zawahiri, né au Caire en 1951, est le co-fondateur d’Al-Qaïda, il est à présent supposé être le chef du mouvement islamiste radical al-Qaida, depuis la mort d'Oussama ben Laden en 2011

Abu Ahmed al-Kuwaiti

Sheikh Abu Ahmed, était un membre d'Al-Qaeda koweïtien et le messager le plus important d'Oussama ben Laden. Ce sera celui que l’on appelle « Al-Kuwaiti » qui se chargera de délivrer les instructions de l’attentat du 11 septembre mais c’est également à cause de lui que les américains on réussi à localiser Ben Laden

Al-Qaida voit le jour dans les années 1980, en Afghanistan, en pleine guerre contre l'armée soviétique, qui occupe le territoire de ce " pays frère " depuis le 27 décembre 1979. Les Afghans entrent en lutte contre l'Armée rouge, mais la disproportion des moyens est considérable. Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, mais aussi les Etats arabes, vont prêter main-forte à cette armée de gueux, les moudjahidin. Des armes sont envoyées en masse, les aides atteigne jusqu’à 600 millions de dollars par an (projet appelé The Afghan Program).

Peu à peu se forme un courant d'entraide dans les pays musulmans, à la fois financier et humanitaire. Des militants des Frères musulmans infiltrent ces réseaux, envoient à leur tour des volontaires. Ils viennent des pays du Golfe, de Palestine, des pays du Maghreb. On croise des Américains et des Français convertis à l’islam. Un réseau internationaliste se crée.

Une vision très primaire de l'islam s'impose progressivement, celle d'un fondamentalisme importé, rigoriste, sectaire, hostile à tout progrès. Le pays devient un laboratoire à la fois militaire et politique de ce courant islamique transfrontière. L'objectif est d’imposer la charia dans les pays voisins, les républiques musulmanes d'Asie centrale, puis les pays du Golfe et enfin le Maghreb.

En 1988, vers la fin de la guerre d'Afghanistan, l'occupation soviétique cesse en février 1989, un degré supplémentaire est franchi : les combattants arabes disposent de camps d'entraînement, surtout dans les zones tribales pakistanaises, sous couvert des services secrets, l'ISI Inter Services Intelligence. La maîtrise du ciel est acquise pour les moudjahidin, grâce aux missiles Stinger légués par la CIA dès 1986, avec une efficacité redoutable qui interdit pratiquement les opérations de l'aviation soviétique. Or dans l'un de ces camps apparaît un dignitaire égyptien aveugle, cheikh Abdul Rahman. Il haranguât les combattants présents " Vous avez le droit d'exécuter d'autres musulmans, au nom du djihad. ". La guerre sainte peut donc conduire à tuer des frères en religion.

Al-Qaida se forme ainsi dans la logique du sacrifice. Le culte du martyrhe est célébré. L'acte sacrificiel est d'autant plus glorifié qu'il sert à sauver l'islam, considéré comme menacé. Cela signifie une dépossession de soi, de ses valeurs familiales, et exige un engagement total, physique, moral, psychique.

Le nom d'Al-Qaida s'affirme de plus en plus, notamment par retour des rapports et des reportages américains qui ont pris pour habitude de nommer ainsi différents groupuscules islamistes. Lorsque les talibans prennent le pouvoir à  Kaboul en 1996, l'Afghanistan va devenir leur camp d'entraînement, leur laboratoire politique et militaire. Les talibans n'ont aucune vision pour l'avenir du pays, et cela arrange les sbires de Ben Laden. L'émirat islamique afghan est d'autant plus malléable qu'il n'existe pas de structure d'Etat. Les réseaux d'Al-Qaida vont créer une sorte de " guidance " islamique pour le pays et les autres terrains de guérilla.

Ben Laden va étendre son influence en finançant le mouvement taliban et en influençant les ministres de l’émirat Mollah Ormar. Les liens se renforcent entre Al-Qaida et les talibans, d'autant plus que les conseillers militaires pakistanais ne se gênent guère pour soutenir cette coopération. Lors des offensives lancées contre le commandant Massoud, les deux forces s'unissent.

Même en symbiose partielle, les deux mouvements gardent leur identité, les talibans prône la pureté totale en politique avec notamment l’instauration d’un code des vertus contrôlé par le ministère du Vice et de la Vertu. Alors qu’Al-Qaida, veille à se rendre maître d’une partie ou de la totalité du pays afin de poursuivre djihad sur d’autres théâtres d’opération comme le Cachemire.

Les deux radicalités s'additionnent parfois. Mais s'opposent aussi. Le régime du mollah Omar garde une certaine logique : pérenniser son pouvoir et établir des relations stables avec la communauté internationale seuls trois pays ont reconnu le gouvernement taliban : le Pakistan, les Emirats arabes unis et l'Arabie Saoudite. La formation de Ben Laden, elle, adopte une logique jusqu'au-boutiste parfois suicidaire. Le mouvement est disparate, fondé sur des divisions et des cloisonnements étanches, à l’image de la guérilla des moudjahidin pendant la guerre contre les Soviétiques : quand une vallée tombait, l'autre vallée, tenue par un commandant parfois rival, continuait le combat car les deux s'ignoraient. Al-Qaida fonctionne en réseau, utilisant souvent des cellules dormantes c’est-à-dire des individus qui ne sont pas encore passés à l'action.

Lorsqu'en 1993 Ramzi Youssef tente déjà de détruire les tours du World Trade Center à  New York, il bénéficie d'aides complexes. Il a voyagé au Pakistan, aux Philippines, dans maintes capitales asiatiques, possède plusieurs passeports et cartes bancaires, dispose de plusieurs réseaux dormants, des militants préts à  entrer en action. Le nom d’Al-Qaïda commence à devenir connu internationalement. Ben Laden et ses lieutenants utilisent alors des moyens de communication repérables, comme le téléphone satellitaire. Le 7 août 1998, Al-Qaïda, qui a fait du meurtre d’Américains un « devoir individuel pour chaque musulman » selon une fatwa émise par le réseau, frappe les ambassades des Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie. Les attentats font plus de 200 morts et des milliers de blessés. Mais les attentats contre les ambassades américaines à Dar es-Salaam, en Tanzanie, et Nairobi, au Kenya, changent la donne : les Etats-Unis, qui attribuent les attentats à  Al-Qaida, bombardent les camps d'entraînement des combattants arabes. A l'ombre du régime taliban et fort de ses soutiens au Pakistan, Al-Qaida adopte un profil plus clandestin. Ben Laden se terre dans quelques caches, dont une maison près de l'aéroport de Kandahar, et aux abords de Jalalabad. Les militants continuent d'affluer. Nombre d'entre eux - plusieurs milliers - repartent en Algérie, en Indonésie, au Pakistan, avec la volonté d'œuvrer pour un djihad intemporel. Ces retours s'accompagnent de la création plus ou moins informelle de groupes autonomes. Peu de relations directes avec l'épicentre de la nébuleuse, mais plutôt des allégeances.

L'autonomie et le niveau de technicité des militants, notamment dans la manipulation des explosifs, vont conférer à  Al-Qaida une forte compétence stratégique. Les spécialistes appellent cela une situation de guerre asymétrique, du faible au fort, avec un mouvement très volatile, qui disparaît et réapparaît, sans tête ou plutôt avec plusieurs têtes. Deux événements vont marquer cette montée en puissance. Et dans les deux cas, la communauté internationale va démontrer sa légèreté face au phénomène Al-Qaida.

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