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De l’internationalisation à la mondialisation des productions et des échanges

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Par   •  28 Janvier 2019  •  Cours  •  2 835 Mots (12 Pages)  •  659 Vues

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De l’internationalisation à la mondialisation des productions et des échanges

La mondialisation est un phénomène multidimensionnel dans lequel 3 configurations idéales peuvent être distinguées : la configuration inter-nationale, la configuration multi-nationale, la configuration globale.

Charles-Albert Michelet : « Qu’est-ce que la mondialisation ? », La Découverte, 2002.

I Un commerce mondial au dynamisme sans précédent

A Des économies de plus en plus ouvertes

1 Le développement des Accords Commerciaux Régionaux (ACR)

Les statuts initiaux du GATT autorisent les accords régionaux même s’ils se heurtent au principe de non-discrimination. Quand on fait un accord commercial, on le multiplie aux autres, donc cela interdit la préférence commerciale. Or ces accords malgré leur caractère préférentiel s’inscrivent dans une démarche de « régionalisme ouvert » et ne s’accompagnent pas d’augmentation des tarifs douaniers à l’égard des pays tiers. Ces accords régionaux ne se transforment pas en citadelles commerciales infranchissables. Ainsi, le GATT autorise ces accords régionaux s’il n’ya pas d’augmentation des tarifs des pays tiers.

Ces accords peuvent prendre 3 formes. Une forme incomplète qui consiste en la mise en place de tarifs préférentiels sur certains produits. L’autre, complète, donne naissance à des zones de libre-échange avec une franchise douanière entre les pays membres (un même tarid entre les mêmes pays membres ou pas du tout) mais laisse chaque Etat libre de fixer son tarif extérieur. La plus aboutie enfin met en place un tarif extérieur commun.

Il s’agit dans la perspective de la deuxième année de bien connaître le MERCOSUR qui vise à assurer la libre circulation des marchandises, des services, des hommes et des capitaux en Amérique du Sud.

En Amérique du Nord vous devez connaître l’ALENA, en Asie l’ASEAN donne naissance à l’Asean Free Trade Area. Enfin nous devons évoquer la CEE devenue U.E.

2) La victoire du multilatéralisme

Nous assistons depuis 1947 à une formidable libéralisation des échanges. Il convient de connaître le Tokyo Round (cycle de négociation) ouvert en 1973 et achevé en 1979 qui prévoyait une baisse des droits de douane de 1980 à 1988. Ce cycle de négociation est accompagné d’engagements relatifs aux normes techniques, à la réduction des subventions à l’exportation.

L’Uruguay Round se tient entre 1986 et 1994 et débouche sur l’accord de Marrakech. L’agriculture fait son entrée dans le système concurrentiel. Un véritable marché mondial semble se dessiner. Les accords multifibres doivent être démantelés. Les droits de douane sur les produits industriels sont réduits à néant. Le commerce des services se libéralise et donne naissance à l’Accord Général sur le commerce des services dans le cadre d’une OMC qui prend le relais du GATT. En cas de désaccord entre les Etats un Office de Règlement des Différends est institué.

B Des échanges en croissance spectaculaire

1) Un marché mondialisé

Suite à la chute du communisme et le triomphe du libéralisme. Depuis la seconde moitié des 90’ la libéralisation est à l’œuvre : de nouveaux marchés s’ouvrent (cf. Europe de l’Est+Russie en transition économique), de nouveaux secteurs sont touchés. Les industries de substitution aux importations s’effondrent (crise aux années 80) et les pays en voie de développement ouvrent leur économie (c.à.d. libéraliser l’économie). Tout va dans le sens d’une plus forte intégration comme en témoigne le nombre croissant d’Etats membres de l’OMC.

Il n’existe cependant pas de marché planétaire unifié. Des Etats restent en marge : Etats communistes, Etats ermites. Rappelons qu’au cours de la décennie 1990 la Chine n’est que partiellement intégrée à la mondialisation (cf. zones littorales). Enfin n’oublions pas le maintien de limites à l’extension de la libéralisation (normes, législations etc.)

2) Analyse des grandes tendances du commerce mondial à l’aube du XXIe siècle

On assiste au cours de notre période (1975-1995) à une progression plus rapide des échanges mondiaux que de la production. En 1995 la valeur des échanges atteint 5000 milliards de dollars. La croissance est ici également portée par les services.

5 tendances sont observées par l’OMC :

-insertion des pays en développement dans le commerce mondial

-progression des échanges entre pays du Sud

-développement des exportations des pays du Nord vers les économies asiatiques

-montée en puissance des économies asiatiques émergentes dans le commerce mondial

-réintégration des économies fermées de l’ancien bloc soviétique

On s’oriente vers la structuration suivante :

-un tiers des échanges entre pays du Nord, un tiers Nord-Sud, un tiers Sud-Sud

II Des investissements sans frontières

A Un monde où les IDE explosent

1) Un phénomène ancien

Les investissements ne sont pas chose nouvelle. Ce phénomène, nous l’avons décrit au cours des chapitres introductifs. La première mondialisation fut essentiellement européenne et s’inscrivaient dans la logique de l’industrialisation décrite précédemment. Il s’agissait de nourrir l’industrie européenne en matières premières, ressources etc. Les investissements permirent la construction d’infrastructures dédiées à l’exploitation et exportation de ces matières premières.

On retrouve au cours de la période post WWII une seconde vague d’investissements essentiellement américains et investis de manière très localisée avec une préférence pour la CEE. Ce qui va changer, c’est le volume.

2) Une forte augmentation à partir des années 1970

Quelques chiffres pour s’en convaincre : flux sortants annuels en 2000 : 1000 milliards de dollars, en 1996 :300 milliards, 1979 :50 milliards.

Comment expliquer cette croissance ? Privatisation, déréglementation (80’s), création d’un marché commun unifié en Europe (Acte Unique en 1986) Marché commun mis en place entre 92 et 93. (Accords de Lomé, accords ACP qui ont permis de faire entrer le TM dans les flux commerciaux). Le facteur essentiel reste le système de préférences tarifaires généralisées accordées aux produits manufacturés du T.M Cela rend possible une délocalisation des emplois industriels vers les pays à bas salaires.

3) La domination des flux issus de la Triade

Les USA ont été les fournisseurs quasi exclusifs d’IDE jusqu’aux années 1970. Ils attirent par la suite les investissements extérieurs notamment européens.

L’attractivité du territoire US est de plus en plus forte dans un contexte de baisse du dollar. Les investisseurs étrangers plébiscitent les USA malgré la remontée progressive du dollar. Les Japonais sont eux aussi très actifs et investissent notamment dans les emprunts publics US. Le déficit public US est donc de plus en plus aux mains d’acteurs étrangers. Cette tendance est renforcée après 1985 par une nouvelle baisse du dollar alors que le yen, lui, flambe.

Les capitaux européens s’orientent vers les USA et vers les NPIA (nouveaux pays industrialisés asiatiques). En retour les pays européens sont eux aussi réceptacles d’investissements : entrée de nouveaux pays, création du marché unique, privatisations. Les Japonais investissent massivement dans le secteur automobile. (TOYOTA investit à Valenciennes au nord de la France).

Le Japon lui reste fermé aux investissements étrangers. Le Japon souhaite conserver son indépendance financière et n’accorde qu’avec parcimonie des autorisations de prise de participation.

4) La place de plus en plus importante des pays du Sud

• Nous pouvons déceler un glissement du monde, un véritable changement paradigmatique. Le centre névralgique du capitalisme passe vers l’Asie du Sud-est. Les avantages comparatifs sont considérables : main d’œuvre abondante, obéissante, bon marché, appareil productif bénéficiant d’avantages fiscaux cf. zones franches, zones économiques exclusives). Les taux de croissance sont élevés dans le cadre de stratégies pertinentes d’industrialisation fondée sur l’exportation. Nous avons évoqué les « Dragons ». Il faut y ajouter les « Tigres » : Indonésie, Thaïlande, Philippines, Malaisie. Je ne reviens pas sur la stratégie japonaise du vol d’oies sauvages. En revanche je vous renvoie aux quatre modernisations

• agriculture ;

• industrie ;

• science et technologie ;

• défense nationale.

Voulues par Deng Xiaoping

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