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Guerre à l'époque moderne et archaïque / La gréce

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Par   •  1 Avril 2022  •  Dissertation  •  7 351 Mots (30 Pages)  •  360 Vues

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FAIRE LA GUERRE DANS LE MONDE GREC AUX ÉPOQUES ARCHAÏQUE ET CLASSIQUE

La guerre, jalon majeur de l’évolution humaine. L’homme, cet animal social, a, de tout temps, bataillé contre ses semblables. Guerres de territoires, d’honneur ou de conquêtes ont une place importante dans l’Histoire que l’on connaît. Dès l’apparition des sociétés tel qu’on les connaît, on trouve déjà des traces de conflits. Lorsque notre Histoire commence, aux alentours de -3 000 avant Jésus-Christ, on découvre des restes d’armes et de parures de guerre en bronze. Cet âge de bronze connaît un essor particulier en Grèce où de nombreux vestiges de ce passé guerrier sont retrouvés. Les périodes archaïque et classique sont réputées comme étant « l’âge d’or » de ces traditions guerrières. Ainsi, la guerre occuperait une place majeure au sein des sociétés de ces époques, elle aurait donc des conséquences majeures sur cette dernière. Il est donc intéressant pour étudier ces sociétés, de se pencher sur la guerre dans le monde grec aux époques archaïque et classique. S’étendant de -800 à -500 pour la période archaïque et de -500 à -300 pour la période classique, elles sont le temps de la naissance et de l’apogée de la cité grecque polis. Caractérisée par l’apparition des cités, l’extension du monde grec, la mise à l’écrit des poèmes homériques et par la naissance de nouvelles techniques de combat, cette période est, du fait du manque de source, très peu connue et documentée. Il est donc complexe de définir précisément ce qu'est vrai de ce qui ne l’est pas et ce qui s’est réellement passé durant ces 300 années. L’époque classique, elle, est la période des guerres médiques opposant les cités grecques aux Perses et de la guerre du Péloponnèse opposant Spartes et Athènes, mais aussi du siècle d’or de cette dernière. En grec, la guerre se dit polemos, c’est un nom de la même faille que le verbe pelemizô signifiant « agiter » ou « ébranler ». Déjà, donc, dans le grec ancien, la guerre est représentée comme fauteuse de troubles. De nombreux auteurs grecs utilisent ce terme dans leurs récits, et ce, toujours avec le même sens. Considérée comme un affrontement entre armés, elle est aussi, paradoxalement, considérée comme une source d’ordre. Sa dimension politique et sociale n’étant plus à prouver dans les époques archaïque et classique, il est donc nécessaire de se demander en quoi la guerre et la représentation de la guerre est primordiale au sein des sociétés grecques des époques archaïque et classique. Pour répondre à cette question, nous allons d’abord étudier la manière de faire la guerre aux périodes archaïque et classique, pour ensuite se pencher sur le paradoxe de la représentation de la guerre dans le monde grec antique et enfin pour s’attarder sur les conséquences majeures de la guerre sur la cité.

Durant les 500 années qui composent les périodes archaïque et classique, de nombreuses manières de combattre ont vu le jour. Tantôt défensives, tantôt invasives, les troupes grecques sont réputées pour leur organisation sans faille. La stratégie militaire la plus caractéristique de cette rigueur est l’hoplitisme.

C’est au cours de l’époque archaïque que se met en place ce qu’on appelle la « révolution hoplitique ». C’est à cause de la hausse démographique causée par la fin des âges obscurs que de nombreux affrontements ont vu le jour, obligeant les cités à se doter de stratégies plus offensives et efficaces autant pour protéger que pour conquérir. À la fois politique et sociale, cette révolution offre aux fantassins rejoignant la formation un rôle social dominant. Le fantassin fait partie d’un tout, du cœur de la cité et il en est récompensé. Prenant place sur trois générations, cette révolution est caractérisée par l’apparition d’un mode de combat basé sur la solidarité. L’hoplitisme apparaît aux alentours de l’année -720 et présente une nouvelle organisation des phalanges. On appelle phalange une formation d’infanterie composée de huit à douze rangs d’hoplites, de fantassins armés et avançant au pas. Ces derniers sont donc disposés en rangs et avancer de front pour charger l’ennemie. Ils se protègent les uns les autres à l’aide de grands boucliers. Le combattant, l’hoplite, est lui-même le bouclier qui protège la cité avec ses camarades. Lors de l’affrontement, les armes ne font pas l’entité de l’action, c’est avant tout ce sentiment d’appartenance à un groupe, à une collectivité qui donne tout. À cause de son équipement que nous allons étudier, le fantassin est condamné à cette solidarité. Réunis au sein de leur formation, les citoyens forment à eux, le principal atout de la cité grecque. Au sein de la phalange, chaque soldat connaît sa place et est égal avec tous. Il est remplaçable par n’importe quel autre soldat et ne peut ressentir la peur. Il est issu de la troisième classe sociale décrite par Aristote dans Constitution d’Athènes, les « zeugites ». L’hoplite n’est donc ni un bourgeois, ni un esclave. Il fait partie de la classe moyenne grecque. En effet, l’achat de sa panoplie est entièrement à ses frais, ses revenus doivent donc être suffisants.

Afin de rivaliser contre les troupes ennemies, l’hoplite a un équipement très propre à lui. Son bouclier d’abord est l’essence même du bon déroulement de cette phalange. Le fantassin est équipé de protections défensives comme son armure, mais aussi son casque appelé « corinthiens » et considéré comme les plus résistants de l’époque, et surtout de l’élément phare de l’hoplitisme, son bouclier. Mais il est aussi équipé d’armes plus offensives comme des lances à pointes de bronze et des épées courtes adaptées au combat rapproché. Notre combattant est ainsi lourdement armé ce qui réduit fortement sa mobilité. Les boucliers sont fabriqués d’une manière particulière, ils sont assez large pour protéger à la fois le côté gauche de l’hoplite et le côté droit de son compagnon d’arme. Ce bouclier est constitué d’une armature en bois recouverte de bronze et de cuir. Il mesure environ un mètre de large et est connu pour être porté sur l’épaule. Un propax, un brassard est attaché à une poignée elle même fixée sur le rebord. Cette innovation réduit fortement la mobilité, mais permet une meilleure tenue de l’épée ou de la lance. La première ligne de la phalange constitue une ligne impénétrable protégeant ainsi les autres qui sont organisées de la même manière. Nous disions précédemment que l’hoplite ne pouvait ressentir la peur et c’est parce qu’au sein de cette phalange, de cet échantillon de la polis, l’hoplite a besoin de ses camarades pour assurer sa propre protection. Les actions individuelles sont rendues impossibles et condamnées. L’objectif premier de la phalange hoplitique n’est pas d’attaquer l’ennemi, mais bien de défendre sa patrie, sa cité. Le bouclier est ainsi le symbole même de ce mode de combat. Il peut malgré tout servir d’objet offensif tant la puissance d’une charge hoplitique est importante. L’hoplitisme est donc autant une formation de guerre qu’une formation politique et sociale puisque l’hoplite a, grâce à son rôle, accès aux sphères politique de la cité. Chaque soldat est égal à un autre au sein de la phalange et ensemble ils protègent leur foyer. Mais la formation hoplitique n’est pas la seule manière de faire la guerre aux époques archaïque et classique, une grande place est laissée aux conflits maritimes aussi.

La stratégie de l’hoplite n’est pas la seule manière de faire la guerre dans le monde grec à ces époques. En effet, la mer est aussi un terrain de conflit majeur dominé notamment par Athènes. Ce sont pourtant les Corinthiens qui ont construit les premiers bateaux de guerre au cours du VIIe siècle avant Jésus-Christ. On appelle ces navires à la coque effilée, des trières. Elles sont une spécialité égéenne. Ce sont aussi les Corinthiens qui participent au premier conflit naval contre les Corcyréens en -664. Durant le début du Ve siècle, le nombre de trières possédées par les cités explosent. Ce sont notamment en Sicile et à Corcyre que l’on retrouve les principales flottes et ce sans compter les tyrans. Le stratège Thucydide développe d’ailleurs une grande fascination pour les conflits maritimes. La grande césure est un moment crucial dans l’histoire de la guerre maritime. En 483, le stratège Thémistocle persuade les Athéniens de construire plus de trières pour ainsi développer mieux la suprématie de la cité. La grande aisance financière et le danger perse grandissant aident Thémistocle à mettre son plan en marche et très vite Athènes s’impose comme la cité dominante dans les conflits navals. Pourtant en raison de sa situation insulaire, Athènes est aussi grandement exposée aux attaques mais elle réussit à renverser cette faiblesse. La forte présence de flottes de guerres permet le développement des artisans qui se spécialisent et qui augmentent leurs accès aux matières premières diverses. Ainsi le choix du maritime permet aussi à Athènes de prospérer économiquement parlant. Les Athéniens ont d’ailleurs une forte présence commerciale en Thrace où ils s’approvisionnent en matière première pour la construction de leur flotte. La sphère politique est aussi touchée par ce choix puisque les conquêtes permettent un fort rayonnement diplomatiques et l’augmentation des soldats très techniquement formés.

La trière est donc la plus puissante manière de dominer la mer. Ce long bateau effilé est mis en mouvement

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