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L'affirmation du pouvoir royal dans le royaume de France

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Par   •  26 Mai 2024  •  Cours  •  2 843 Mots (12 Pages)  •  155 Vues

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Programme 2024 Histoire-Géographie Seconde

H5 : L’affirmation de l’Etat dans le Royaume de France

Les Français et les Anglais ont, durant l’histoire, eu de nombreux différends et, au 18ème siècle, les désaccords franco-anglais se font également sur la manière de gouverner. Tandis que les Français acceptent l’absolutisme et la gouvernance d’un roi de droit divin possédant tous les pouvoirs, les anglais répartissent la majorité du pouvoir entre les mains de leurs lords tout en privant leur roi d’établir son autorité sur le pays. Ces différences dans la manière de gouverner n’ont été rendues possibles uniquement par une affirmation progressive de l’Etat royal sur le territoire Français et par l’ingéniosité d’un roi qui a su affaiblir la noblesse française et la rendre impuissante : Louis XIV. Dans ce chapitre, nous allons donc voir

Comment l’affirmation de l’Etat dans le royaume de France a t’il conduit à l’absolutisme ?

Nous répondrons à cette question en expliquant dans une première partie comment le pouvoir royal français s’est renforcé à travers les crises depuis François 1ER puis, dans une seconde partie comment cela a conduit à l’instauration de l’absolutisme sous Louis XIV.

  1. Le renforcement du pouvoir royal

  1. François 1er réhausse le prestige de la France

François 1er (1515-1547) est un roi mécène de la Renaissance qui est à l’origine d’un rayonnement culturel de la France de par sa passion pour les arts et de son mécénat qui a notamment amené Léonard de Vinci en France. Ce roi humaniste, ayant fait construire de nombreux châteaux de plaisance comme les châteaux de Chambord ou de Fontainebleau, a impressionné le monde européen de par l’étendue de sa richesse et a fait de la France la vitrine de son pouvoir royal. Dans un temps où les arts étaient synonymes de puissance, François 1er a réhaussé le prestige de la France ainsi que son pouvoir en tant que Roi. Ce dernier, véritable empereur dans son royaume, a profité de la paix intérieure en France afin d’agrandir le domaine royal en réalisant de grandes conquêtes comme celle de la Bretagne ou l’Auvergne qui se confondent avec le royaume et met la haute noblesse du royaume à ses pieds. Après la bataille de Marignan, François 1er régit également le pouvoir de l’église en France grâce au Concordat de Boulogne (1516) qui lui permet un contrôle étendu sur l’église en lui permettant d’élire un évêque de son choix. Ce concordat lui donne un pouvoir sur l’Église dans son royaume dont ne disposait aucun autre souverain catholique et permet à François 1er de gagner énormément de contrôle sur le royaume en s’appuyant sur l’autorité religieuse.

François 1er marque également le développement du pouvoir royal en construisant les fondations de la monarchie administrative. Il met en place l’administration centrale qui s’organise autour du roi ainsi que les administrations provinciales qui s’occupent de contrôler les provinces sous les ordres du roi afin d’y renforcer son autorité en tant que dirigeant du royaume. Le Roi s’entoure ainsi de ses conseillers ainsi que de son « principal ministre » qui le conseille et décrète les édits et ordonnances. C’est ainsi que François 1er promulgue l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539 qui oblige que tous les actes de lois soient rédigés en français. Cela lui permet de mettre en place les administrations provinciales qui lui donnent une plus grande autorité sur les territoires éloignés. Avec l’administration provinciale, le Roi nomme également des gouverneurs qui siègent de manière permanente en province afin de s’occuper de l’ordre public et dirigent les parlements provinciaux qui rendent la justice au nom du roi. Il crée également les poste d’officiers du roi comme les sénéchaux ou fermiers généraux qui, par exemple, se chargent de récupérer les impôts. Henri II améliore plus tard cette organisation en créant les postes de secrétaires d’Etat (admin centrale), au nombre de 4, chargés des affaires étrangères, de la Guerre, de la Marine et de la maison du Roi ainsi que celui d’intendant (admin provinciale) lequel s’occupe des finances et de la justice et qui éclipse peu à peu les gouverneurs. Les officiers se révèlent très efficaces pour les rois français et leur nombre passe de 6000 sous François 1er à 45 000 sous Louis XIV.

François 1er pose ainsi la base d’un état civil et renforce son influence avec l’ordonnance de Villers-Cotterêts. Sous son règne, plus de 32000 actes de lois sont publiés, qui sont ensuite diffusés à travers le royaume grâce des commissaires qui contrôlent les officiers. Le Roi assoie donc son pouvoir à travers le royaume.

  1. Les ambitions des rois en politique extérieure

 François 1er est un roi ambitieux prêt à tout pour agrandir son influence à travers l’Europe et qui fait partie des 4 grands Rois dominant alors l’Europe (François 1er, Henry VIII d’Angleterre, Soliman le magnifique et Charles Quint). Il tente également l’aventure Italienne et s’empare du duché de Milan après la bataille de Marignan en 1515 afin de se rapprocher du pape. Durant son règne, il a mené une véritable guerre d’influence contre Charles Quint, avec qui il a concouru afin d’être reconnu comme empereur et faire de la France son empire. En 1519, Charles Quint est couronné empereur malgré les efforts de François 1er. Ce dernier déclare ensuite la guerre au Saint Empire Germanique en s’alliant avec le Grand Turc, Soliman le magnifique. François 1er est un roi qui est alors presque incontestable militairement en raison de son territoire qui est intégralement sous son contrôle, lui permettant de tirer beaucoup de ressources ainsi, fait rare à l’époque, que d’une armée professionnelle. En 1559, la guerre se termine avec la paix du Cateau-Cambrésis et la France récupère les duchés de Metz, Toul et Verdun, agrandissant ainsi le territoire français.

François 1er se tourne également vers l’horizon atlantique afin d’agrandir l’influence française. Alors que les Espagnols et Portugais prennent possession de l’Amérique du Sud et de l’Amérique Centrale, François 1er envoie Jacques Cartier découvrir le Canada en 1534 afin d’également profiter des richesses abondantes qu’offre le nouveau continent. Il veut ainsi prendre part aux découvertes et posséder des nouveaux territoires où personne ne pourrait contredire son autorité absolue.

Les efforts de conquêtes continuent en 1601, avec Henri IV qui prend la Bresse et le Bugey à la maison de Savoie. Louis XIII, afin de protéger le territoire, décide ensuite de renforcer les frontières contre les potentiels envahisseurs en théorisant pour la première fois la notion de frontières naturelles. Il fixe ainsi les frontières du royaume en s’appuyant sur des chaines de montagnes comme les Pyrénées ou encore des fleuves comme le Rhin. Il fortifie ensuite ces dernières et, plus tard, Louis XIV achève ces efforts de protection en faisant construire un réseau de forteresses nommé la « ceinture de fer ». Les rois ne se contentent donc pas des conquêtes mais protègent également leur territoire et l’isole afin de mieux le contrôler.

 

  1. Les rois face aux guerres de religion et le renforcement de l’état royal sous Henri IV et Louis XIII

La fin de la Renaissance est marquée par les guerres de religion entre protestants et catholiques à travers l’Europe. De 1562 à 1598, la France connait une longue période de guerre civile que les enfants de Catherine de Médicis et Henri II, à savoir François II, Henri III et Charles IX n’arrivent pas à contenir. Ces guerres opposent le camp des protestants menés par l’amiral de Coligny face à la ligue catholique dirigée par le duc de Guise. Même si Catherine de Médicis veut la paix, les tensions provoquent le massacre de la Saint-Barthélemy en 1572 qui fait de 10000 à 30000 morts protestants le jour du mariage entre la princesse Marguerite de Valois et Henri de Navarre qui devient ensuite Henri IV en 1589. En 1593, ce dernier abjure le protestantise et se convertit au catholicisme afin d’apaiser les tensions et unir le royaume. Les guerres de religion se terminent en 1598 avec l’édit de Nantes qui impose la tolérance des religions et plus particulièrement du protestantisme. Cela marque la paix et la fin de la guerre civile. Henri IV arrive donc à unir le royaume et récupérer la majorité des pouvoirs même si des tensions subsistent. Il se fait assassiner en 1610 par Ravaillac, laissant un petit garçon de 10 ans derrière lui : Louis XIII. Ce dernier accède au pouvoir effectif en 1624 et nomme le cardinal de Richelieu comme premier ministre et le charge de renforcer le pouvoir royal. Ce dernier écrase à La Rochelle la révolte protestante soutenue par les Anglais. Il crée également une marine royale afin de se mesurer aux autres pays européens et colonise la Martinique et la Guadeloupe. Louis XIII meurt en 1642 à 41 ans et laisse derrière lui, à l’instar de son père, un enfant de 5 ans : Louis XIV.

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