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L'entre-deux-guerres, un déclin français ?

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Par   •  12 Mars 2019  •  Dissertation  •  3 919 Mots (16 Pages)  •  649 Vues

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EXPOSE HISTOIRE

Sujet: L’entre-deux- guerres: un déclin français ?

Introduction

La Grande Guerre, communément considérée comme étant une des plus violentes guerres de l’Histoire, de par son aspect technologique et technique ; permettant des tueries de masse, et une grande destruction matérielle, se termine le 11 Novembre 1918, avec la défaite du Second Reich Allemand et des empires centraux. Elle se caractérise notamment par la mobilisation de toute la population (aussi bien sur le front qu’à l’Arrière), sa durée, l'intensité des combats ; et s’inscrit dans un contexte particulier.

Ainsi, au cours du conflit mondial, le premier grand génocide du XX siècle est effectué (entraînant le massacre d’environ 1,5 millions d’arméniens par les turcs), l’empire ottoman s’effondre ; ainsi que l’empire russe qui disparaît au profit d’un régime soviétique en 1917. La Grande Guerre s’inscrit donc dans un contexte politique particulier et relativement instable. C’est la première fois qu’un conflit se mondialise, avec l’entrée en guerre des Etats-Unis, du Canada aux côtés des forces Alliés ; mais aussi avec les conflits qui secouent l’Asie orientale. La Première Guerre Mondiale est entraînée par un système d’Alliances européen qui contribue à mobiliser et à affaiblir toute l’Europe. Les historiens s’accordent à la diviser en deux périodes, comprenant une guerre de mouvement, et une guerre de position dans les tranchées, particulièrement violente et traumatisante. Elle est ainsi qualifiée de “guerre totale”, puisqu’elle touche toutes les différentes couches de la société, politiques et économiques par sa violence et ses différents impacts (y compris postérieurs). Ainsi, au sortir de la Guerre, les nations belligérantes sont particulièrement choquées, traumatisées ; et font face à la puissance américaine qui devient de plus en plus importante. Le 3 Septembre 1939, lorsque la France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne nazie, elle même appuyée du régime fasciste mussolinien ; les mentalités et les populations ont considérablement été transformées ; et les problématiques internationales sont très différentes de celles qui touchaient les différents acteurs du jeu politique mais aussi social le 11 Novembre 1918. Les deux guerres n’ont été séparées que de vingt-et-un ans, mais les enjeux politiques, culturels, sociaux et surtout idéologiques ont été fondamentalement bouleversés.

Le Larousse définit le déclin comme le “fait de se terminer, de décliner, état de ce qui diminue de valeur, de grandeur, d’éclat, de puissance”. Considérant cette première définition générale, cela reviendrai à dire que la France se dirige vers son extinction au cours de cette période ; ou bien que son importance notamment sur la scène internationale s’effrite. Le sujet nous permet ainsi de nous orienter vers une réflexion et des interrogations relatives à ce déclin ; à savoir ce qui le causerait, si il est réel, si il est nuançable ; ou bien si il ne touche que la France, épargnant les autres nations de l’époque.

L’entre-deux guerres se situe en France sous la III République (qui a duré de 1870 à 1940), la plus longue République de l’histoire française ; mais aujourd’hui regardée comme un repoussoir des régimes républicains français. L’entre-deux guerres se caractérise par un excès de légicentrisme entraînant une forte instabilité ministérielle. C’est dans cette période que certains projets de réforme de l’Etat pour renforcer l’exécutif ont été considérées. Le contexte international est alors tendu, le traité de Versailles (ratifié en France entre le 2 et le 12 Octobre 1912) entraîne un affaiblissement des puissances centrales, une montée générale des idéologies fascistes, et l’Europe dans sa globalité s’essouffle sur la scène internationale. La France va alors faire face à de profondes modifications idéologiques, politiques et scientifiques qui vont s’inscrire dans une continuité internationale, avec ses propres particularités et interrogations.

En quoi pouvons nous considérer que la période de paix séparant les deux guerres mondiales consiste en un déclin français ?

Nous étudierons dans un premier temps la période comprise entre l’année 1919 et 1931, afin de considérer la sortie de la guerre, ses différents impacts sur le court terme. Puis nous nous interrogerons sur la période comprise entre 1931 et la déclaration de guerre en 1939, englobant une crise économique mondiale et une montée des tensions importante ; mais aussi nuancée par des progrès conséquents sur différents plans.

I) La fin d’un conflit mondial et le début d’un nouveau fonctionnement politico-social (1919-1931)

A)Une sortie de la guerre difficile

Lorsque la Grande Guerre prend fin le 11 Novembre 1918, c’est au profit des forces Alliées (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Canada…). Les conditions de l’armistice sont ratifiées du 2 au 12 Octobre 1919 dans le traité de Versailles, qui se montre très défavorable aux empires centraux. Toutefois, le contexte ne se montre pas non plus entièrement favorable aux puissances Alliées ; en effet, même si la guerre est officiellement gagnée, les différentes nations belligérantes font face à différents traumatismes (psychologiques, démographiques, économiques, politiques). La France a d’abord vu le front avancer sur son territoire, et doit donc payer de lourdes conséquences matérielles. Quelques villes ont été entièrement détruites (comme le village de Monchi-le-Preux), et les cultures agricoles se sont vues être largement impactées. Le capital matériel français est donc considérablement affaibli, aussi bien sur le plan matériel primaire que sur le plan économique. A cette difficulté économique nous pouvons ajouter que l’Etat français s’est endetté afin de couvrir les dépenses de la guerre, et que la valeur du franc (jusqu’alors immuable) a été fortement dévalué. La nation est rationalisée, et la main d’oeuvre a fortement diminué (en effet, la majorité des morts sur le front sont des agriculteurs). Nous pouvons ainsi remarquer une baisse de la production très importante au sortir de la guerre. Cette crise financière impacte inégalement la société. En effet, avec la hausse des produits alimentaire, les agriculteurs se voient fortement avantagés, mais les ouvriers font face à ces hausses de prix sans augmentation de leurs revenus. Face à ces problématiques, le régime en place se voit être fortement contesté. La Troisième République est un régime parlementaire, et en période de crise il entraîne une instabilité ministérielle très importante (les gouvernements durent en moyenne six mois). Cet excès de légicentrisme est de plus en plus contesté par les différents acteurs politiques qui souhaitent un exécutif plus fort et des modifications constitutionnelles. Dans cette logique, Alexandre Millerand évoque le 25 Septembre 1920 “les modifications souhaitables” qu’on pourrait apporter aux lois constitutionnelles. La situation politique en 1919 est marquée par la victoire du bloc national. Il modifie les conditions de travail des ouvriers avec la mise en place de la première réforme sociale en faveur des ouvriers, à savoir la mise en place de la journée de huit heures en 1919. Le bloc national se situe sur le spectre politique principalement au centre, et il contribue à intégrer le parti catholique dans le jeu politique. Toutefois, à cause de l’excès de légicentrisme dû à la sortie de la guerre et à la crise monétaire, on glisse d’une majorité gouvernementale à une autre dans une même législature, et le parlement est jugé trop lent. A cela nous devons ajouter que la révolution bolchévique de 1917 a propulsé le communisme sur la scène politique et il prend de plus en plus d’ampleur. En effet, la Section Française de l’Internationale Communiste naît en 1920, avec pour principe directeur la condamnation du capitalisme et la lutte des classes ; tout en se rattachant à l’URSS. Dans le même esprit, le Parti Communiste Français (PCF) est créé le 29 Décembre 1920. Le 11 Mai 1924, le Cartel des gauches remporte les législatives, et il suscite beaucoup d’espoir auprès des populations, mais il fait face à une grande désillusion relative à la politique extérieure (notamment vis à vis de l’Allemagne). Ces clivages entre droite et gauche s’inscrivent dans un esprit républicain conforté par la guerre, mais les Assemblées échouent successivement dans le maintien de leur politique, et les mouvements réactionnaires et anti parlementaristes restent très présents et puissants. Après l’échec du Cartel des gauches, on vise la concentration républicaine (qui sera menée par Poincaré) et qui a pour objectif la stabilisation de la monnaie.

Malgré une sortie de guerre très difficile et choquante pour la population française, le traumatisme laisse place à une plus grande légèreté et des progrès conséquents.

B) Les années folles

Il est commun de parler “d’années folles” pour désigner les années 1920 en France. En effet, après près de deux décennies d’instabilité économique, politique et internationale, la situation se pérennise. Poincaré remet le franc à flot, et les conflits d’intérêts politiques se refroidissent. Le contre-coup des avancées technologiques et scientifiques

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